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Artprice Rapport Financier Annuel 2011 : Résultats bénéficiaires

2012/04/30 Commentaires fermés

Artprice Rapport Financier Annuel 2011 : Résultats bénéficiaires.
Au 31/12/2011, Artprice dégage un résultat bénéficiaire de 439 KE en compte sociaux et un résultat net consolidé groupe de 94 KE. Il faut souligner la performance d’Artprice d’avoir maintenu un résultat positif et enregistré un chiffre d’affaires annuel de 5 220 KE alors que la société est passée, durant l’année 2011, d’un modèle semi-payant à un modèle 100% gratuit pour sa Place de Marché Normalisée à prix fixe, permettant ainsi d’absorber plus rapidement que prévu le marché mondial des ventes d’art de gré à gré sans la moindre perte d’exploitation.

De même, tous les investissements relatifs à la Directive Européenne sur les services (libéralisation des ventes aux enchères par voie électronique par la loi 2011-850 du 20 juillet 2011) ont été intégralement comptabilisés en poste de charge sur l’exercice 2011, notamment tous les développements très conséquents relatifs à la Place de Marché Normalisée ® à prix fixe et aux enchères cette dernière étant pleinement opérationnelle depuis le 18 janvier 2012.

Le Rapport Financier Annuel 2011, incluant les honoraires des CAC et le rapport du Président sur le contrôle interne est disponible aux adresses suivantes :

http://serveur.serveur.com/Press_Release/2012_communication_financiere.html
http://www.actusnews.com/documents/ACTUS-0-4408-artprice-rapport-financier-2011.pdf

Selon thierry Ehrmann, Fondateur et Président d’Artprice, cette stratégie de gratuité de la Place de Marché Normalisée à prix fixe désormais confortée par près de 8 ans de croissance exponentielle de l’offre était nécessaire à Artprice pour être un acteur mondial incontournable de la libéralisation des ventes aux enchères d’art en 2012, par voie électronique, par sa Place de Marché Normalisée aux enchères et à prix fixe, protégée au titre de la propriété intellectuelle.

Le modèle de la Place de Marché Normalisée à prix fixe est désormais éprouvé et validé par le marché de l’Art notamment en période de crise majeure. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le rapport d’activité 2005 du Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, "l’offre sur Artprice était de 1,3 milliard d’euros d’oeuvres d’Art". En 2006, l’offre était de 2,7 milliards d’euros d’oeuvres d’Art. En 2007, l’offre était de 4,32 milliards d’euros d’oeuvres d’Art. En 2008, l’offre était de 5,4 milliards d’euros d’oeuvres d’Art. En 2009, l’offre était de 5,85 milliards d’euros. En 2011, Artprice confirme avoir quantifié un volume d’environ 6,3 milliards d’euros d’oeuvres d’art avec un taux de ventes estimé à environ, de l’ordre d’un tiers sur lesquelles Artprice n’est pas encore commissionnée.

Les capitaux propres, en comptes consolidés, s’améliorent à 13 246 KE, en 2011, contre 13 064 KE, en 2010. Ces résultats confirment la maîtrise des coûts d’exploitation en période d’instabilité économique mondiale et notamment sur le marché de l’Art. Artprice, en 15 ans, a mis en place l’ensemble des process industriels permettant de limiter l’effectif à une moyenne inférieure à 45 personnes pour un groupe où l’intégralité des charges en 2012, avec Artprice Images(R), demeurent inchangées jusqu’à désormais 90 ME de C.A en incluant cette année les charges potentielles découlant de l’extension de la Place de Marché Normalisée® d’Artprice aux enchères laquelle est opérationnelle depuis fin janvier 2012. (désormais réglementée par les alinéas 2 et 3 de l’article L 321.3 du code du commerce).

Artprice n’a aucun emprunt obligataire, une dette bancaire proche de zéro et dispose d’une trésorerie conséquente. Le chiffre d’affaires annuel (comptes sociaux) s’est élevé à 5 220 KE comme pour l’exercice précédent. Pour information, Artprice n’a jamais fait l’objet d’augmentation de capital à l’exception des opérations de levées d’options réservées à ses salariés. Ceci résulte d’une volonté affichée du Conseil d’Administration d’Artprice de ne pas diluer ses actionnaires et affaiblir le cours de l’action.

Enfin Artprice invite ses nouveaux actionnaires qui désirent connaître l’historique de la Société à prendre pleinement connaissance de son information réglementée et très détaillée dans son Rapport Financier Annuel 2011 et, notamment, au niveau des paragraphes 2.1 << Activité et événements importants survenus au cours de l’exercice >>, 2.2: – << Evénements importants intervenus depuis la date de clôture, le 31 décembre 2011, et perspectives d’avenir >> ,2.4 <<Analyses des risques>> et .2.6 << Informations complémentaires>> du rapport du Conseil d’Administration.

Concernant l’évolution du Marché de l’Art en 2012, face à l’incertitude d’une récession en Europe et d’une croissance anémique sur les autres continents, Artprice indique que, grâce à l’AMCI (indice de confiance d’Artprice du marché de l’art en temps réel), l’Art Market Confidence Index, qui fait désormais référence dans le marché de l’art et la presse économique, Artprice constate et confirme une hausse continuelle de son indice de confiance sur l’ensemble des pays qui représente 90 % du marché de l’art depuis fin 2011.

Cette confiance se retrouve aux USA qui ont été les premiers touchés par la crise du marché de l’Art mais aussi en Europe et bien sur en Asie. De même, la remontée des prix des oeuvres d’art (Artprice Global Index) sur l’ensemble des continents montre que la reprise du Marché de l’Art est définitivement en marche.

Les résultats spectaculaires enregistrés en 2011 sur le marché de l’Art, attestent les chiffres et prévisions d’Artprice. Au même titre que l’or, le marché de l’Art, a toujours été, historiquement, une valeur refuge face aux crises de grandes ampleurs et notamment aux dépréciations d’actifs financiers que l’économie mondiale continue d’affronter en 2012/2013.

On peut logiquement considérer que la crise, puis la reprise accompagnée d’une violente et rapide correction du marché de l’art avec l’irruption de la Chine au premier rang dès 2010 avec désormais pour 2011, près de 50% de part de marché des ventes aux enchères de Fine Art devant le Royaume-Uni et les USA est une opportunité de forte croissance pour Artprice. Il faut préciser que l’intégralité des services, produits, Place de Marché Normalisée aux enchères et à prix fixe ainsi que 27 millions de pages de données sont en chinois dans un marché de plus en plus dématérialisé et mondial.

En effet, l’économie du marché de l’art, comme tous les marchés, tend naturellement à privilégier le circuit le plus rapide, le moins coûteux, le plus liquide et celui permettant de trouver un prix de marché en temps réel avec une masse critique d’intervenants avec bien sur, une information transparente sur l’intégralité des prix et indices. La Place de Marché Normalisée d’Artprice à prix fixe et aux enchères et ses banques de données (toutes protégées au titre de la propriété intellectuelle) répondent exactement à ces cinq points.

Du fait de la crise économique et financière mondiale qui a changé, en une décennie, la géopolitique du marché de l’art mondial, la quasi totalité des maisons de ventes dans le monde, et principalement asiatique, se rapproche d’Artprice qui travaille avec elles en étroite collaboration depuis 1987, pour réaliser, avec l’adoption de la Directive Services relative aux enchères publiques, notamment par voie électronique, leurs enchères en ligne grâce à la Place de Marché Normalisée d’Artprice et ses 1,4 million de membres dans plus de 90 pays.

Il est vrai qu’en 12 ans, le nombre de connectés à Internet est passé de 90 millions à 2,7 milliards d’internautes devenus consommateurs de biens et de services, mais il faut surtout prendre en compte l’arrivée plus récente des "Silver surfeur" que sont les plus de 50 ans, à haut pouvoir d’achat et principaux utilisateurs d’Artprice, qui font désormais d’Internet leur terrain de prédilection pour la recherche d’oeuvres d’art dans le monde.

Le triomphe commercial de l’Internet mobile colle parfaitement à Artprice, car sa clientèle est par nature nomade et a besoin d’informations dans le feu de l’action, comme les experts, les assureurs, les galeristes, les auctioneers, les douanes et bien sûr les collectionneurs et amateurs en situation d’achat ou de vente en galerie ou en salle des ventes.

L’Internet mobile pour Artprice devrait représenter sous peu de temps, 80% de ses consultations. Artprice en 2011 est déjà à plus de 30%. L’ensemble des grands bureaux d’études émet une prévision en nombre de Smartphones vendus pour 2012 qui se situe entre 550 et 700 millions de nouveaux internautes mobiles. En 2015, c’est plus de 3,5 milliards d’internautes mobiles qui pourront potentiellement se connecter à Artprice.

Afin d’accroître le niveau de sécurité et de confiance dans l’économie numérique, Artprice s’est rapprochée en 2011 d’Interpol Monde où sur l’ensemble des pages clés des banques de données d’Artprice et principalement sur la Place de Marché Normalisée, figurent de manière permanente le logo Interpol et le lien hypertexte vers INTERPOL’s Stolen Works of Art database permettant à la clientèle d’Artprice de vérifier si l’oeuvre présentée fait l’objet d’une poursuite judiciaire. A contrario de services de ventes aux enchères grand public et notoirement connus, Artprice impose à sa clientèle une présence judiciaire permanente donnant ainsi la confiance nécessaire au bon développement de sa Place de Marché Normalisée à prix fixe ou aux enchères.

De même, son concours depuis 5 ans avec près de 70 polices judiciaires de différentes nationalités, a permis à Artprice d’établir un niveau de confiance rarement égalé sur l’Internet, renforcé par la collaboration constante avec les artistes, les ayants droits et les experts.
Au coeur de sa Place de Marché Normalisée, Artprice possède le fichier clients qualifié fine art le plus important au monde. Ce fichier clients (conservation des logs de comportements clients en accord avec les différentes directives Françaises et Européennes ) est, dans le marché de l’art, la base de la réussite d’une vente aux enchères cataloguée depuis la naissance des enchères d’art en Europe au début du XIX siècle.

Artprice invite ses actionnaires et le marché, pour comprendre précisément cette révolution législative et historique de 5 siècles et l’impact sur Artprice, à lire en 50 questions-réponses courtes et pédagogiques la synthèse faite en mars 2012 de la Place de Marché Normalisée à prix fixe et aux enchères depuis son lancement fin janvier 2012.
Lien Internet ci joint sur Actusnews, site homologué de l’AMF à l’adresse ci-jointe :
http://www.actusnews.com/communique.php?ID=ACTUS-0-26960

Artprice avec plus de 12 ans de communication réglementée, se fait un point d’honneur à produire toute l’information nécessaire aux professionnels des marchés financiers, mais aussi aux néophytes du marché de l’art. Toutes les questions des 18 000 actionnaires d’Artprice trouvent systématiquement leurs réponses dans l’information réglementée d’Artprice qu’elle diffuse en ligne sur Internet sur son propre site et sur celui de son diffuseur, homologué par l’AMF, ActusNews (www.actusnews.com).

Source: http://www.artprice.com ©1987-2012 thierry Ehrmann

Artprice est le leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l’Art avec plus de 27 millions d’indices et résultats de ventes couvrant 450 000 Artistes. Artprice Images(R) permet un accès illimité au plus grand fonds du Marché de l’Art au monde, bibliothèque constituée de 108 millions d’images ou gravures d’œuvres d’Art de 1700 à nos jours commentées par ses historiens. Artprice enrichit en permanence ses banques de données en provenance de 4 500 Maisons de ventes et publie en continu les tendances du Marché de l’Art pour les principales agences et 6 300 titres de presse dans le monde. Artprice diffuse auprès de ses 1 300 000 membres (member log in), ses annonces, qui constituent désormais la première Place de Marché Normalisée® mondiale pour acheter et vendre des oeuvres d’Art à prix fixes ou aux enchères (réglementée par les alinéas 2 et 3 de l’article L 321.3 du code du commerce). Source Artprice

Artprice est cotée sur Eurolist by Euronext Paris au compartiment B, SRD long only : Euroclear : 7478 – Bloomberg : PRC – Reuters : ARTF

Découvrir l’alchimie et l’univers d’Artprice http://web.artprice.com/video/ dont le siège social est le célèbre Musée d’art contemporain Abode of Chaos.

Sommaire des communiqués d’Artprice :
http://serveur.serveur.com/press_release/pressreleasefr.htm

Suivez en temps réel toute l’actualité du marché de l’art :
Artprice.com sur Twitter : http://twitter.com/artpricedotcom/

Implacable approche Deleuzienne appliquée par les Guerriers du Chaos par thierry Ehrmann

2012/04/01 Commentaires fermés

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Implacable approche Deleuzienne appliquée par les Guerriers du Chaos ( mode d’emploi de la Borderline version militant)

 La Cité Interdite…

Implacable approche Deleuzienne appliquée par les Guerriers du Chaos.

Durant les longs combats contre le système en place, les « Guerriers du Chaos » se déplacent dans la Demeure du Chaos devenue la « Citée Interdite » à travers des centaines de mètres de tunnels en surface et en sous-sol, par les salles machines, le Temple Protestant, les containers enterrés ou aériens, les toits, les passerelles tentaculaires d’Overground, le Bunker, les sculptures monumentales, les sources romaines et les éléments de végétations avec des élingues dans les arbres. ils jonglent en permanence entre les IPN et les treillis d’acier.

Les tunnels sont creusés dans une structure globale dense et contiguë empruntant les sources romaines du Domaine et les passages secrets du Temple Protestant. Bien qu’un grand nombre de Guerriers du Chaos évoluent simultanément dans les 9 000 m2 de la Demeure du Chaos, ils sont tellement « fondus » dans l’architecture glocale que très peu sont visibles de l’extérieur.

Cette forme de mouvement, décrite par les Guerriers du Chaos comme une « infestation« , cherche à redéfinir l’intérieur comme l’extérieur, et les intérieurs domestiques comme voies de communication. Nous jonglons à travers nos labyrinthes analogiques et tunnels numériques en laissant les cicatrices de lambeaux de peaux accrochés sur tous les murs de la Demeure. La stratégie des Guerriers du Chaos de « marcher à travers les murs » implique une conception de la « Cité interdite » comme non seulement le site, mais également comme le cœur même de la guerre, un milieu flexible, presque liquide et organique qui est toujours aléatoire et en prise à des changements permanents. Un véritable monde d’ombre face à l’ordre établi.

La Demeure du Chaos n’est jamais morte. C’est un bloc de matière primordiale et brute ; le culte d’un monstre unique, inerte et spontané, plus ultraviolet que toutes les autres mythologies telles les ombres devant Babylone entre le Tigre et l’Euphrate. Il ne faut jamais oublier que le Chaos précède tous les principes d’ordre et d’entropie, il n’est ni le bien ni le mal, car le monde n’est pas binaire, mec, c’ est l’incertitude du pouvoir. Il n’est ni un début, ni même une fin. C’est un trou noir, ce qui, par essence, fait des Guerriers du Chaos, des terroristes de la pensée… Le Chaos est un vide quantique dont les pirates que nous sommes sont les particules virtuelles, c’est la Materia Prima, le champ de tous les possibles.

Le Chaos naît dans les interstices d’un monde sous contrôle… C’est l’ordre que nous combattons qui crée le Chaos. Les théoriciens militaires contemporains sont occupés maintenant à re-conceptualiser les maps mouvants des mégapoles. En jeu, ce sont les concepts, les suppositions et les principes fondamentaux qui déterminent les stratégies et les tactiques militaires. Il y a des points communs considérables entre les textes théoriques considérés comme essentiels par les académies militaires et les écoles architecturales, l’Infra-mince de Duchamp est aussi cette interface entre ces deux mondes antagonistes.

En effet, les listes de lectures des institutions militaires contemporaines incluent des travaux depuis à peu près les années 1968, notamment sur les écrits de Gilles Deleuze, de Félix Guattari et de Guy Debord, ainsi que des écrits plus contemporains sur la théorie post-coloniale et post-structuraliste de l’urbanisme, de la psychologie, de la cybernétique. Les Guerriers du Chaos ont intégré ces données comme essentielles pour la résistance et la mise en place de TAZ comme la Borderline Biennial.

Les Guerriers du Chaos disent « l’espace que vous regardez, l’œuvre que vous regardez, ce n’est rien d’autre que votre interprétation ». La question est, comment interprétez-vous la Demeure du Chaos ? Un No man’s land, un espace ouvert selon la notation de Thiel ? L’ennemi interprète la Demeure du Chaos comme la « Cité Interdite » pour s’y déplacer et les portes centrales comme quelque chose dont le franchissement est un interdit sacré ou profane, et les murs d’enceinte comme quelque chose par lequel il est interdit de regarder, parce que des armes ou bien pire l’attendent derrière les murs, et des pièges de toutes natures sont derrière les portes centrales et périphériques de la « Cité Interdite ».

La Demeure est une bombe, lenteur de son explosion qui se propage dans tous les interstices de nos ennemis. La Demeure est l’estomac du rêve, la forme et les ombres des ennemis disparaissent, elles se mettent à hurler, à être digérées par le Chaos. Profaner le sanctuaire de la Demeure du Chaos, c’est violer l’ensemble de mesures assurant sa garantie, sa protection, avec une dimension de sauvegarde, de mise à part, d’intangibilité.

C’est parce que nos ennemis interprètent l’espace d’une façon traditionnelle et classique que nous ne voulons pas obéir à cette interprétation et tomber dans ses pièges. Les Guerriers du Chaos veulent les surprendre ! C’est l’essence même de la guerre. Nous devons vaincre l’ordre en place. Nous voici, nous autres Guerriers du Chaos nous glissant entre les fissures des murs du Temple, de l’Etat, du Palais de Justice, de l’Université, de la Bourse, de tous ces monolithes paranoïdes. Coupés de la tribu par la nostalgie brute, nous creusons un tunnel vers les mots perdus, les bombes imaginaires de la « Cité Interdite ».

C’est pourquoi nous avons opté pour la méthodologie de nous déplacer à travers les murs et les sous-sols de la Demeure… Comme un ver qui mange son chemin vers l’avant, émergeant à certains points et puis disparaissant. A mesure que le pouvoir disparaît, notre volonté de pouvoir doit être la disparition…

Les Guerriers du Chaos savent que la Demeure retient la réalité de nos ennemis et leurs formes entre les mâchoires de sa folie pour les consumer dans le soufre incombustible, le mercure philosophal. Sur leurs corps les Guerriers du Chaos portent la devise « Nutrisco ET Extinguo » qu’incarne la Salamandre alchimique symbole de la Demeure du Chaos.

Nous nous sommes délibérément interdit de définir la TAZ qui est explicite. Nous ne voulons pas créer de dogme politique. Nous nous contentons de tourner autour du sujet en lançant des sondes exploratoires s’articulant autour du principe des utopies pirates. La TAZ y est très liée, ne serait-ce que par une filiation d’idées : les concepteurs des TAZ se réclamant de l’esprit de révolte des flibustiers. On trouve d’ailleurs une longue partie sur la TAZ dans le livre sur les pirates de Mikhaïl W. Ramseier, « La Voile noire », qui s’interroge entre autres sur l’éventuelle filiation que certains libertaires affirment reconnaître entre anarchie et piraterie.

Je vous en avais déjà parlé dans les précédentes lettres de la DDC, il faut impérativement lire l’histoire de la piraterie à travers entre autres, le livre de Marcus Rediker : « Villains of all nations ». Les coutumes pirates voulaient qu’à chaque création d’un nouvel équipage le navire nouvellement lancé sous l’étendard noir et blanc le personnalise en lui ajoutant un signe ou une particularité. Le « Jolly Rogers » s’imposait donc à la Demeure du Chaos comme étendard de valeurs communes au clan. Ainsi, 3 autres signes se sont imposés :- Le bandeau sur les yeux : signifiant du terrorisme dont la DDC à été accusée au procès de Grenoble mais aussi de l’état d’esprit du graffiti.- Le « cap » de l’aérosol associé à la goupille : tous 2 symboles d’une « bombe », d’un art controversé et d’une arme.

Nos ennemis nous affublent de noms tels que « Différence et Répétition », « Entités rivales sans forme », « Manœuvre fractale », « Rapidité contre Rythmes », « Machine de guerre », « Anarchistes post-modernes », « Terroristes intellectuels » et « Orgues de Staline », « Cinquième colonne », ils se réfèrent souvent au travail de Deleuze et de Guattari. Les machines de guerre, selon les philosophes, sont polymorphes ; des organismes diffus caractérisés par leur capacité à se métamorphoser, composés de petits groupes qui se fractionnent ou fusionnent entre eux, selon l’éventualité et les circonstances.

Deleuze et Guattari savaient bien que l’Etat pouvait aussi volontairement se transformer en machine de guerre. Plongée dans les eaux profondes, la Borderline Biennial va au-delà des contre-cultures, elle possède cet aspect festif de l’instant non contrôlé qui adhère en auto-organisation spontanée. C’est une épiphanie, une expérience démesurée aussi bien au niveau social qu’individuel. Notre TAZ de 40 jours et 40 nuits implique une certaine sauvagerie, une évolution du domestique au sauvage, un retour qui est un grand pas en avant. Elle implique également une danse du Chaos face à l’appareil de contrôle : l’Etat qui continue à se déliter et se pétrifier devant l’insurrection qui vient.

Nous déplaçons en cas d’attaque majeure notre conflit avec l’ordre établi dans l’Internet profond. On peut considérer que l’Internet profond est un outil important pour nos TAZ : « Si la TAZ est un campement nomade, alors l’Internet profond est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes du clan ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d’embuscade qui assurent la fluidité de l’économie clanique ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d’augures qui détruiront mentalement l’ennemi ».

Il est nécessaire de comprendre comment nos ennemis interprètent le principe désormais familier “d’essaimage”. La manœuvre de l’essaim en fait a été adaptée par les Guerriers du Chaos du principe d’intelligence artificielle, de l’intelligence de l’essaim, qui suppose que des capacités de résolution des problèmes soient trouvées dans l’interaction et la communication d’agents relativement peu sophistiqués (fourmis, oiseaux, abeilles, soldats) avec peu ou pas de commandement centralisé. L’essaim illustre le principe de non-linéarité apparente en termes spatiaux, organisationnels et temporels. Il est directement issu de la théorie du Chaos décrite par Lorenz et remasterisée par Gleick.

Le paradigme de manœuvre traditionnelle, caractérisé par la géométrie euclidienne, est transformé, selon les militaires par un nouveau paradigme en une géométrie complexe de type fractal. Selon nous, l’ensemble de Mandelbrot est localement connexe. En topologie militaire, la notion de connexité formalise le concept d’être d’un seul tenant, d’où notre avantage stratégique sur l’ennemi.

Cela peut expliquer la fascination de l’armée pour les modèles spatiaux et organisationnels et les modes opératifs avancés par des théoriciens tels que Deleuze et Guattari. Pour les militaires, la guerre urbaine est l’ultime forme post-moderne de conflit. La Foi en un plan de bataille structuré logiquement et à sens unique disparaît devant la complexité et l’ambiguïté de la réalité urbaine. Des artistes deviennent des combattants, et les combattants deviennent des artistes. Pour un ennemi de la Demeure du Chaos, les Guerriers du Chaos semblent « être partout : devant, derrière, sur les côtés, à droite et à gauche, en haut et en bas. Comment peut-on se battre dans cette façon ? ».

Pour aller plus loin nos ennemis nous demandent : pourquoi pas Derrida et la Déconstruction ? Nous répondons : Derrida est peut-être un peu trop conceptuel pour nous autres Guerriers du Chaos. Nous avons plus de choses en commun avec les architectes du désir ; nous combinons théorie et pratique. Nous pouvons lire, mais nous savons aussi comment construire et détruire et parfois, annihiler toute forme d’ennemis… Ces idées avaient été, bien sûr, conçues par Guy Debord et d’autres membres de l’Internationale Situationniste pour défier la hiérarchie construite de la cité capitaliste et pour casser les distinctions entre le public et le privé, entre l’intérieur et l’extérieur, l’usage et la fonction, en remplaçant l’espace privé par une surface publique “sans frontières ni limes”.

La violence mentale peut ainsi être projetée comme tolérable et le public encouragé à la soutenir. Ainsi, le développement et la diffusion de nouvelles technologies militaires encouragent la fiction qui est projetée dans le domaine public qu’une solution militaire est possible dans des situations où, au mieux, c’est très douteux. Le véritable danger est là. La fonction pratique ou tactique, la façon dont la théorie Deleuzienne influence les tactiques et les manœuvres militaires, soulève des questions sur la relation entre la théorie et la pratique. En termes discursifs, la guerre, s’il ne s’agit pas d’une guerre d’annihilation totale, constitue une forme de discours entre des ennemis.

Chaque action militaire est censée communiquer quelque chose à l’ennemi. Parler « d’essaimage » et de « destruction intelligente », par la voix des Guerriers du Chaos, permet de communiquer à ses ennemis qu’ils ont la capacité d’effectuer des destructions bien plus importantes. Des raids ou attentats artistiques peuvent dont être projetés comme des alternatives plus modérées aux capacités dévastatrices possédées actuellement par les Guerriers du Chaos qu’ils déclencheront si l’ennemi dépasse le niveau « acceptable » de violence ou enfreint un accord tacite.

En termes de théorie militaire opérationnelle, il n’est jamais essentiel d’utiliser sa pleine capacité destructive, mais plutôt de maintenir le potentiel d’accroître le niveau d’atrocité mentale. Sinon, les menaces n’ont plus aucun sens.

Pour les Guerriers du Chaos, il n’y a pas de devenir, pas de révolution, pas de lutte, pas de voie ; chacun est déjà le monarque de sa propre peau, sa liberté inviolable n’attend que d’être complétée par l’amour des autres monarques, une politique de rêve, urgente comme le bleu du ciel et la folie de notre siècle.

Quand les Guerriers du Chaos parlent de théorie, cela semble être la question du changement de sa structure organisationnelle et hiérarchique. Et quand les Guerriers du Chaos parlent à l’ennemi, la théorie peut être comprise comme une arme particulièrement intimidante du type « shock and awe » (choc et épouvante), le message étant : « Tu ne comprendras même jamais ce qui annihile pour l’éternité ton ordre établi…

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thierry ehrmann

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