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“Nul n’a jamais peint, sculpté, modelé, inventé que pour sortir de l’enfer de la folie”,c’est par ces mots d’Antonin Artaud qui gravent ma chair éventrée,
“Nul n’a jamais peint, sculpté, modelé, inventé que pour sortir de l’enfer de la folie”, c’est par ces mots d’Antonin Artaud qui gravent ma chair éventrée, que j’ai démarré ma plaidoirie de deux jours en ma qualité de prévenu après le verdict de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation qui me renvoyait pour la quatrième fois devant la justice des Hommes dans une enceinte correctionnelle pour avoir commis le crime suprême d’avoir engendré un monstre tricéphale: la Demeure du Chaos.
Le géniteur que j’étais devait donc tuer sa créature au nom de la raison d’Etat et de l’urbanisme bien pensant.
Dans ma tête, j’entendais Vincent Van Gogh qui hurlait: “je lutte pour mon art car si je gagne il sera le meilleur paratonnerre de ma folie”. André Breton, alors étudiant en médecine, est confronté à la folie. Il retient des fous l’importance des mots écrits et la beauté de leurs pensées. La folie et la création, l’association d’idées incontrôlées constituent pour Breton, le départ du matériel surréaliste.
Selon Agenben, “l’artiste contemporain est celui qui prend en pleine face le faisceau obscur de son temps”.
Je suis donc devenu aveugle en 1978, par la voie sèche. Les yeux brûlés par le feu de ma maladie incurable. En 1980, devenu majeur, l’âge heureux,
dit-on, où les gens se précipitent vers le bel ordre social, je suis devenu incapable majeur rayé en marge de l’état civil, gracié par ma démence en
laissant aux magistrats le soin de prendre en charge ma présence.
Ma PMD (psychose-maniaco dépressive) et ses troubles de l’humeur bipolaire, sera tour à tour, ma sulfureuse maîtresse, l’ombre qui m’accompagne dans ma descente aux enfers, ma Muse sublime et éternelle, elle a brûlé en moi au fi l des décennies, tous les métaux, tous les honneurs de la république, toutes les vanités.
Depuis plus de 30 ans, mon corps autopsié par les Mandarins et les Magistrats se voit irrigué de toute la chimiothérapie psychiatrique de notre siècle.
La PMD, est pour moi le manifeste suprême de la folie mais la médecine ne se prononce pas si la folie ne serait pas simplement la maladie de l’intelligence, l’écot sans fi n à payer pour affronter les yeux écartelés le Dieu Râ.
Il faut donc dire adieu au monde des vivants, véritable armée d’êtres soumis au contrat social et rêver éveillé hanté par ses hallucinations, ses nuits vertigineuses perfusées de psychotropes pour laisser des traces indélébiles entre le temporel et le spirituel par le pouvoir de l’Art. Le Golgotha est aussi à mes yeux une cathédrale de lumière.
La damnation par la folie se transmet par la voie du sang, trois générations de Ehrmann portent cette légion d’honneur des psychopathes, dont la Rédemption ne peut s’inscrire que dans l’Art Royal.
L’Alchimie et l’Art sont indissociables pour accomplir notre Grand Oeuvre dans la nuit la plus sombre après que les derniers humains nous ont quittés, nous apercevons dans la voie obscure de la folie au loin une lumière divine et là commence le début de l’Oeuvre…
thierry Ehrmann 31/07 XXXX hommage à S.E:.
La Borderline Biennial 2011 sera hors du monde que vous voyez , elle sera au cœur de la matrice, dans l’autre monde où le champs des possibles est infini…
No program
No press
No money
“Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite”
Apocalypse chapitre 1, verset 19