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Artmarket.com : La Frieze 2021 doit réaffirmer la place fragilisée de Londres dans le Marché de l’Art Contemporain, étudiée par le dernier Rapport Artprice
Face à la montée en puissance de Hong Kong, la capitale anglaise n’est plus aussi attractive qu’elle pouvait l’être il y a dix ans. Christie’s, Sotheby’s et Phillips choisissent aujourd’hui de mettre en vente certains chefs-d’oeuvre occidentaux en Asie plutôt qu’à Londres, alors qu’ils sont signés Basquiat, Still, Richter ou Ghenie. Cette situation reflète un pivotement du Marché de l’Art vers l’Est, qu’Artprice a étudié dans son tout dernier rapport.
Évolution du produit de ventes de Fine Art aux enchères : Hong Kong Vs. Londres

Tensions calmées (1937) de Wassily Kandinsky, enchère record à Londres en 2021 : 29,4 m$ chez Sotheby’s

thierry Ehrmann, Président et Fondateur d’Artmarket.com et de son département Artprice : « Le Royaume-Uni (17 % du produit de ventes mondial aux enchères au S1 2021) n’a plus grand chose à craindre de la France (7%), mais voit Hong Kong (14%) attirer en revanche une part de plus en plus importante du Marché haut de gamme. Il s’agit de ne pas laisser filer vers l’Asie les plus belles pièces, en particulier en matière d’Art Contemporain et d’Après-Guerre, qui concentrent les plus grands enjeux culturels ».
Un marché qui pivote vers l’Est
La plus importante toile de Gerhard Richter proposée aux enchères au cours des trois dernières années, Abstraktes Bild (649-2) (1987), a été vendue par Sotheby’s à Hong Kong, pour 28 m$. Elle avait été initialement mise sur le marché à la fin des années 1980 par la Galerie Löhrl de Düsseldorf puis avait été remise en vente à New York par la galerie Barbara Mathes. Or, le 6 octobre 2020, c’est en Asie que la Maison de Ventes de Patrick Drahi a choisi de l’inclure dans une prestigieuse vente du soir. Estimée entre 15 m$ et 18 m$, Abstraktes Bild (649-2) (1987) y a dépassé de 10 m$ l’estimation haute.
Les pérégrinations de cette toile ne soulignent pas seulement le triomphe de Gerhard Richter à l’échelle internationale, mais aussi des jeux d’influences sur le Marché de l’Art. Hong Kong est en passe de devenir ce que New York était pour les artistes européens il y a 10 ans : un formidable accélérateur. Les grandes Maisons de Ventes y voient une marché friand de pièces iconiques et capables de faire grimper les enchères pour les jeunes stars.
Cette année, Christie’s et Sotheby’s ont pour la première fois mis en ventes à Hong Kong trois belles toiles de Jean-Michel Basquiat, où elles ont chacune atteint au minimum leurs estimations ou les complètement dépassées. Elles totalisent plus de 100 m$ à elles trois, soit un tiers du produit de ventes de l’artiste. Hong Kong devient ainsi la deuxième place de marché pour cette signature sulfureuse, après New York.
Deux structures profondément différents
Londres et Hong Kong vivent, toutes les deux, un moment charnière de leur histoire. Toutefois, la situation qui en résulte sur le Marché de l’Art est très différente : tandis que la première voit les ventes d’oeuvres se tasser depuis cinq ans, la deuxième connaît un essor exceptionnel dans ce domaine.
La structure des ces deux places de marché est toutefois encore sans commune mesure : si le Royaume-Uni voit son ancienne colonie la rattraper en termes de chiffre d’affaires, elle conserve une offre beaucoup plus dynamique et beaucoup mieux diversifiée, grâce à un marché profondément ancré dans son histoire. La capitale britannique se trouve en effet au centre des ventes internationale aux enchères d’oeuvres d’art depuis le 19ème siècle, alors que Hong Kong n’y brille que depuis le début de ce millénaire … donc depuis 20 ans essentiellement.
C’est dans ce contexte que la Frieze Art Fair revient cette semaine, avec l’ambition de faire à nouveau briller Londres sur le Marché de l’Art international, en tentant d’allier le meilleur de l’art ancien avec l’ultra contemporain.
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Copyright 1987-2021 thierry Ehrmann www.artprice.com – www.artmarket.com
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Artmarket.com : Nombre d’enchères record enregistré par Artprice au S1 2021
Les Maisons de Ventes ont assuré la circulation des œuvres d’art pendant tout le premier semestre 2021, encore entravé par la crise sanitaire. Des ventes en ligne, des sessions thématiques et caritatives ainsi qu’un rapprochement audacieux avec le premier marché ont donné aux salles de ventes une image beaucoup plus séduisante.
Les commissaires-priseurs ont enfin ouvert leurs portes aux oeuvres dématérialisées et surfent sur une vague d’art contemporain, portée par l’actualité.
Evolution hebdomadaire du produit de ventes aux enchères de Fine Art dans le monde
Comparaison entre les cinq derniers exercices

thierry Ehrmann, Président et Fondateur d’Artmarket.com et de son département Artprice :
« Artprice enregistre le plus grand nombre d’adjudications de l’histoire des enchères, en hausse de +10,5 % par rapport au S1 2019, qui avait déjà établi un record historique.
L’absence des foires internationales a certainement redirigé une partie des collectionneurs vers les salles de ventes (live ou en ligne), mais l’accélération des échanges est antérieure à la crise sanitaire et ne fait au fond que repartir de plus belle ».
Marché haut de gamme vs. Marché abordable
Après une année 2020 chaotique, l’agenda du Marché de l’Art retrouve un rythme normal en salles de ventes, en particulier grâce au retour des ventes new-yorkaises de printemps. Les sessions organisées pendant la semaine n°19 (du 10 au 16 mai 2021) ont totalisé 1,5 Mrd$ à New York, soit 21 % du produit de ventes mondial au S1 2021.
Le Marché de l’Art se montre pourtant toujours très abordable : parmi les 302 100 lots vendus aux enchères dans le monde, 51 % ont été achetés à moins de 1 000$, frais acheteurs inclus. Ces œuvres abordables sont, à la différence du Marché très haut-de-gamme, réparties de façon très homogène tout au long de l’année. Les ventes en ligne assurent désormais même une faible activité sur le Marché de l’Art durant les mois de juillet et d’août, habituellement marqués par la trêve estivale.
Distribution des lots Fine Art aux enchères par gamme de prix (S1 2021)

Hong Kong à contre-courant
L’ancienne colonie britannique joue un rôle essentiel dans la stratégie internationale des grandes Maisons de Ventes comme Christie’s, Sotheby’s, Phillips et Bonhams, mais aussi China Guardian et Poly Auction, qui en ont fait la place de marché la plus luxueuse de la planète.
Seulement 3 200 œuvres Fine Art ont été vendues à Hong Kong au S1 2021, alors qu’elles totalisent près d’un milliard de dollars (962 m$). Cette antinomie fait grimper le prix moyen d’une œuvre à 300 000$ ! Une situation exceptionnelle qui distingue Hong Kong de New York (prix moyen 41 000$), Londres (32 000$) ou Paris (10 600$) ainsi que du reste de la Chine (94 000$).
En six mois, 18 lots ont dépassé les 10m$ à Hong Kong, sans jamais toutefois atteindre les 50m$. Le Marché très haut de gamme y est aujourd’hui aussi intense qu’à Londres et neuf fois plus important qu’à Paris (où deux lots ont passé les 10m$). En Chine continentale, huit lots seulement ont été vendus plus de 10 m$ sur la même période, mais le seuil des 50 m$ y a été de nouveau dépassé, par une oeuvre de Xu Yang (XVIIIème).
Première vente illimitée
La session « The Fungible Collection » organisée par Sotheby’s démontre à elle seule toute la créativité des grandes Maisons de Ventes au S1 2021. La société acquise par Patrick Drahi en 2019 a directement collaboré avec l’artiste anonyme Pak et la plateforme Nifty Gateway (sans passer par une galerie) pour mettre en vente une série illimitée de NFT.
Au centre de cette vaste opération, l’Open Editions n’avait de limite que la durée de la vente : trois fois 15 minutes, réparties sur trois jours avec un prix progressif. Elle s’est soldée par la vente de 23 598 cubes digitaux : 19 737 unités à 500$ au J1 ; 3 268 unités à 1 000$ le J2 ; 593 unités à 1 500$ le J3. À ces petites œuvres s’ajoutent deux lots uniques (The Switch, 1,44 m$ et The Pixel, 1,35 m$) ainsi que plusieurs récompenses. Certains NFT (d’une valeur potentielle de plusieurs millions de dollars) ont en effet été offerts aux meilleurs acheteurs ainsi qu’à celui qui parviendrait à résoudre un puzzle inventé par Pak.
Cette session extraordinaire interroge non seulement la notion d’œuvre d’art digitale et son acquisition, mais aussi jusqu’à la notion de création de valeur sur le Marché de l’Art 2.0, où l’offre peut être démultipliée à moindre coût.
Images :
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Artprice by Artmarket publie le Rapport du Marché de l’Art Contemporain 2021 au coeur de la Frieze et la FIAC, en croissance de +2700% en 21 ans et +117% en valeur en 2020, poussé par les NFT
Selon thierry Ehrmann, Président d’Artmarket.com et Fondateur d’Artprice : « La création contemporaine a mieux résisté à la crise sanitaire plus que toute autre période, grâce à une stratégie d’offre toujours dense, plus abordable avec une demande croissante de collectionneurs multi-générationnels.
La période juillet 2020 à juin 2021 signe le meilleur exercice de l’histoire des enchères, en termes de lots vendus et de produit de ventes. Cette performance distingue l’Art Contemporain de toutes les autres périodes de création.
L’arrivée fracassante des NFT et les prix étourdissants obtenus pour les œuvres de très jeunes artistes ont transformé en profondeur le paysage du Marché de l’Art. Et nous sommes, avec les NFT, aux prémices d’une révolution qui va bouleverser le Marché de l’Art mondial, avec des rapports de force Hegeliens où l’artiste, aboli de sa condition d’asservi, devient le Maître du Marché.
L’une des plus grandes mutations est la formidable ouverture du Marché à l’Est. Cette année, Hong Kong s’impose comme la deuxième ville du Marché de l’Art Contemporain après New York.
Qui aurait pu imaginer que le Marché de l’Art Contemporain connaîtrait une hausse de +2700% en volumes en 21 ans et un indice des prix de l’Art Contemporain en forte progression de +117% et une présence intégrale sur les 5 continents ?
En tant que sculpteur plasticien depuis plus de 35 ans et concepteur du « Musée du Futur » (dixit L’Obs https://youtu.be/29LXBPJrs-o) avec le Musée d’Art Contemporain L’Organe gérant La Demeure du Chaos, je crois qu’en 2021, dans une société qui est en train de tuer toute forme de singularité, l’Art Contemporain reste le dernier geste singulier qui affirme la présence de l’humain d’où cette passion croissante d’Art avec désormais 120 millions de collectionneurs, de professionnels et art lovers. »
Le Rapport du Marché de l’Art Contemporain 2021 d’Artprice by Artmarket, annoncé en exclusivité par l’AFP ce 04 octobre 2021 avec les chiffres clés, est désormais en ligne ce 05/10/2021 dans son intégralité. Cet outil indispensable pour les grandes foires d’automne, la Frieze et la Fiac notamment, est accessible gratuitement à l’adresse suivante :
https://fr.artprice.com/artprice-reports/le-marche-de-lart-contemporain-2021
Indice Global des prix Artprice Vs. Indice des prix de l’Art Contemporain
Chiffres clefs :
Cette performance distingue l’Art Contemporain de toutes les autres périodes de création.
102 000 œuvres contemporaines vendues aux enchères sur 12 mois (juillet 2021 à juin 2021) pour un total de 2,7Mrd$.
+ 117 % par rapport au chiffre d’affaires de l’exercice 2019 / 2020, qui avait connu une chute de -34 %.
L’Art Contemporain pèse 23 % du Marché de l’Art en 2020 / 2021, contre 3 % en 2000 / 2001.
C’est 8 fois plus de lots vendus et 27 fois plus de valeur qu’il y 20 ans.
L’offre n’a jamais été aussi diversifiée et si bien adaptée à la demande, avec 70 % des œuvres vendues.
34 600 signatures contemporaines, dont 1 300 entrées et 5 000 records personnels.
770 Maisons de Ventes, réparties dans 59 pays, se répartissent les ventes d’Art Contemporain aux enchères.
Christie’s (32 %), Sotheby’s (26 %) et Phillips (10 %) concentrent 2/3 du chiffre d’affaires.
New York et Hong Kong cumulent 60 % de la valeur mondiale des ventes d’Art Contemporain.
La peinture est la catégorie reine, en termes à la fois de valeur (73 %) et de lots vendus (42 %).
Les toiles comptent 82 % des résultats millionnaires, contre 6 % pour le dessin et 6 % pour la sculpture.
Les NFT cumulent déjà neuf résultats millionnaires, soit trois fois plus que les photographies.
L’indice des prix de l’Art Contemporain a grimpé de +400 % depuis 2000 et +2700 % en volume.
Le prix de la peinture In This Case (1983) de Basquiat était de 1m$ en 2002, contre 93m$ en 2021.
Avec 40 % du produit de ventes, la Chine devient la 1ère plaque tournante d’Art Contemporain.
Sans surprise, les USA (32 %) et le Royaume-Uni (16 %) complètent le podium.
Hong Kong réalise une croissance exceptionnelle de +277 % et dépasse Londres.
Pékin s’affirme elle-aussi sur le Marché de l’Art Contemporain avec 305m$ (+161 %).
Paris est la 5ème place de marché, avec 55 m$, de plus en plus loin de ses concurrentes.
Grâce à la vente du 1er NFT pour 69m$, Beeple pèse 3 % du Marché de l’Art Contemporain à lui seul.
Banksy entre dans le top 5 toutes périodes confondues, derrière Picasso, Basquiat, Warhol et Monet.
À 34 ans, la peintre américaine Avery Singer voit une de ses toiles dépasser les 4m$ aux enchères.
FRIEZE VS FIAC :
Londres accueillera la Frieze où les musées, galeries et Maisons de Ventes montrent la force de la place de marché londonienne deux semaines avant que Paris n’attire le Marché de l’Art international avec la FIAC.
Si la capitale anglaise n’a pas grand chose à craindre de la capitale française (deux fois moins performante sur le marché des enchères), elle doit toutefois s’inquiéter de la montée en puissance de Hong Kong. L’ancienne colonie britannique est ultra attractive sur le marché haut de gamme pour l’Art Contemporain et cumule 962 m$ sur le seul S1 2021, tandis que le Royaume-Uni totalise 1,2 Mrd$.
Londres reste néanmoins incontournable sur le Marché de l’Art Moderne (avec la vente cette année d’un très beau tableau de Kandinsky) et continue de voir la cote de Banksy s’envoler, grâce à un nouveau record à 23,3 m$. Le street artiste anonyme, originaire de Bristol, est désormais l’artiste vivant le plus performant du monde aux enchères.
Ce rapport analyse le Marché de l’Art Contemporain (artistes nés après 1945) sur la base des résultats de ventes aux enchères publiques de Fine Art enregistrés dans le monde entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2021.
Il concerne uniquement les peintures, sculptures, installations, dessins, photographies, estampes, vidéos et NFTs, à l’exclusion des biens culturels anonymes et du mobilier. Toute mention $ fait référence au prix d’adjudication avec frais acheteurs, converti en dollar américain au jour de la vente.
Méthodologie :
2021, un cru d’exception :
Le segment des artistes nés après 1945 réalise une performance historique au S2 2021, en hausse de +50% par rapport au S1 2019 (5 fois plus qu’au S1 2020, endigué par l’arrivée de la crise sanitaire).
La performance historique du S1 2021 (1,58Mrd$) a été rendue possible par l’adaptation du Marché de l’Art Contemporain dès le S2 2020. Elle reflète une transformation réussie grâce au développement des ventes digitales et aux nouveaux acheteurs récemment conquis par l’Art Contemporain.
L’accélération est particulièrement bénéfique aux États-Unis (592m$ au S1 2021), à Hong Kong (435m$), mais aussi en Allemagne (21,7m$). Les trois pays n’avaient jusqu’alors jamais réalisé de semestre aussi fructueux sur le segment contemporain.
Le Marché de l’Art Moderne (-8%) et celui de l’Après-Guerre (-4%) n’ont pas encore retrouvé pour leur part les niveaux d’intensité qui prévalaient avant la crise sanitaire. Cette différence profite à l’Art Contemporain, qui pèse désormais 23% du produit de ventes de Fine Art, contre 3% il y a 20 ans. Jean-Michel Basquiat, avec plus de 300m$ engrangés en six mois (deux fois plus qu’Andy Warhol), tient à lui seul 4,3% du Marché de l’Art mondial aux enchères, toutes périodes de création confondues.
Produit de ventes semestriel aux enchères d’Art Contemporain dans le monde

Asie, le Marché pivote vers l’Est :
Après une année 2020 extrêmement contrainte, la Chine, Hong Kong et Taïwan, surperforme : le milliard d’œuvres contemporaines vendues en 12 mois représente 40% du volume d’affaires mondial.
Le marché asiatique devient donc la première plaque tournante de l’Art Contemporain, pour les artistes asiatiques certes, mais aussi pour un grand nombre d’Occidentaux. Ce phénomène nouveau témoigne d’un marché toujours plus solide et actif à l’Est du planisphère.
Distribution géographique du produit des ventes d’Art Contemporain (2020/21)

Tendances : 4 artistes représentatifs
Banksy (1971) – Le Street Art reconnu comme une discipline majeure et mondialisée
À 47 ans, le Street artiste anonyme fait partie des cinq signatures les plus performantes du monde en salles de ventes, toutes périodes de création confondues.
Sur le segment spécifiquement contemporain, il se classe en deuxième position derrière Basquiat, fort d’un volume d’affaires de 181m$, représentant 7% du résultat mondial. C’est un record absolu pour l’un des trois artistes les plus demandés du marché.
Depuis cinq ans, le chiffre d’affaires de Banksy croît de façon exponentielle : 3m$ en 2016, 7m$ en 2017, 16m$ en 2018, 29m$ en 2019, 67m$ en 2020 et 123m$ au S1 2021.
Amy Sherald (1973) – Woman Power
L’un des coups de marteau les plus retentissants de l’année revient à Amy Sherald, l’artiste à qui l’on doit le portrait officiel de Michelle Obama en 2018, représentée depuis par la galerie Hauser & Wirth.
Sa toile The Bathers (2015) a été enlevée pour un impressionnant coup de marteau à 4,26m$ le 7 décembre chez Phillips, soit 21 fois son estimation haute. La toile représente deux femmes noires en maillots de bain colorés sur un fond bleu. Six mois après cette vente, Phillips a constaté une nouvelle envolée de prix depuis New York avec It Made Sense… Mostly In Her Mind (2011) attendue entre 500.000$ et 700.000$, mais disputée à plus de 3,5m$.
Ces deux résultats pulvérisent l’ancien record de l’artiste, fixé à 350.000$ en 2019.
Beeple (1981) – La folie virale des NFT
Inconnu aux enchères publiques l’an dernier, Beeple figure cette année parmi les trois artistes les plus chers de leur vivant, après David Hockney et Jeff Koons.
En un coup de marteau aussi virtuel que retentissant, il remporte la deuxième meilleure adjudication de l’année pour l’Art Contemporain. La vente du premier NFT aux enchères publiques (Everydays: The first 5000 Days) se solde par un record de 69,3m$, alors que son prix de départ était de 100$ et que l’artiste échappait à tous les radars: pas de galerie, pas d’exposition, pas de ventes aux enchères…
“Seulement” plusieurs millions de followers sur Instagram et le soutien de Christie’s, l’une des plus vieilles et des plus honorables Maisons de Ventes de la planète.
Amoako Boafo (1984) – Le Marché de l’Art vit aussi son Black Live Matters
Autre signature désormais incontournable du marché international, Amoako Boafo a fait une entrée fracassante dans les ventes hongkongaises, remportant son record personnel : 1,14m$ pour la toile Baba Diop vendue 10 fois son estimation basse, le 2 décembre 2020 chez Christie’s.
Peu étonnant dans ces circonstances que son dessin Untitled (Two Hands) ait encore décuplé son estimation optimiste le lendemain, toujours chez Christie’s Hong Kong.
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A propos d’Artmarket.com :
Drahi rachète Sotheby’s en pleine révolution numérique sur le marché de l’art
Revue de presse
Source : Notre Temps/AFP
https://www.notretemps.com/high-tech/actualites/drahi-rachete-sotheby-s-en-pleine-afp-201906,i197378
Par AFP le 18 juin 2019
L’acquisition de la célèbre maison Sotheby’s par le magnat des télécoms et des médias Patrick Drahi intervient en pleine révolution numérique du secteur des enchères, où les ventes se font de plus en plus en ligne.
« Ce rachat valide l’entrée du marché de l’art dans l’ère numérique du XXIe siècle », soutient Thierry Ehrmann, président d’Artprice, une société qui suit au jour le jour les mouvements et cotations du marché de l’art, de l’Europe aux États-Unis en passant par la Chine.
Cet expert estime que ce secteur a globalement pris avec « retard » le virage numérique, mettant du temps à en finir avec des « systèmes désuets » et des clients parfois « enregistrés sur des fiches bristol ». Un secteur qui « avait fini par comprendre l’intérêt du téléphone pour ses ventes, mais qui met du temps à comprendre l’intérêt d’internet », pour M. Ehrmann.
La mue est pourtant bel et bien en cours.
Selon le rapport 2018 de l’assureur d’oeuvres d’art Hiscox France, les ventes d’art en ligne (même si leur croissance a ralenti par rapport aux années précédentes) avaient ainsi progressé de 12% en 2017, avec une clientèle jeune (entre 20 et 35 ans) représentant plus de 40% des ventes.
L’art en ligne pourrait représenter 9 milliards de dollars en 2022, prédit Hiscox, incitant salles de ventes mais aussi galeries à se développer de plus en plus « on line ».
Drouot, après avoir déjà créé les ventes « live » (possibilité de participer via internet à des enchères organisées dans une salle), a organisé depuis 2011 des ventes en ligne (uniquement sur internet). Chez Sotheby’s, le nombre de ventes en ligne a quasiment triplé en un an, et 26% des lots ont été vendus ainsi en 2018.

Chiffre d’affaires Fine Art Christie s / Sotheby’s des deux premières Maisons de Ventes dans le monde.
Pour l’ancien ministre français de la Culture Jean-Jacques Aillagon et aujourd’hui conseiller de l’homme d’affaires français François Pinault, propriétaire depuis 1998 de l’autre très grande maison de ventes au niveau mondial, Christie’s, cette évolution vers le numérique est déjà bien lancée.
– « Le sens de l’Histoire » –
« Le marché de l’art s’est déjà emparé largement de la dématérialisation de ses opérations que permet internet, grandes et mêmes petites maisons confondues », estime-t-il.
Le rachat de Sotheby’s par Patrick Drahi, milliardaire ultra-connecté, devrait en tous cas contribuer à accélérer la tendance alors qu’une partie grandissante des ventes ne se joue déjà plus dans les vénérables salles de ventes mais bien dans les pièces annexes, sur des « ordinateurs connectés du monde entier », résume Thierry Ehrmann.
Selon Alexandre Giquello, qui dirige la maison de ventes Binoche et Giquello et préside Drouot Enchères, « Drahi a fait sa fortune sur les nouvelles technologies, c’est le sens de l’Histoire, et c’est aussi l’avenir de la profession, car nos plus gros clients sont dans les nouvelles technologies ».
Quant à savoir si ce glissement vers le tout internet sera positif et inéluctable, pour les galeries d’art comme pour la qualité des oeuvres, M. Aillagon insiste sur le fait qu' »Internet doit rester un outil et non une finalité ». « Pour la partie la plus prestigieuse du marché, c’est toujours la matérialité des chefs d’oeuvre qui impose sa vérité. »
Une « révolution numérique » qui, outre les places fortes à New York (la moitié des ventes mondiales environ), Londres (28%) ou Hong Kong (14%), devrait aussi se jouer du côté de Paris (actuellement 4% des ventes) avec désormais deux milliardaires français à la tête des deux maisons de ventes les plus prestigieuses.
Jusqu’à récemment, rappelle M. Giquello, « dans ce monde très américain, très anglo-saxon, Paris ne décidait rien ». « Après la prise de contrôle par Pinault de Christie’s, cette maison américaine a placé à sa tête toute une série de Français compétents, qui ont mis en valeur le savoir faire français », observe-t-il, en estimant que Patrick Drahi devrait faire de même.
jlv/alu/rm/swi
SOTHEBY’S
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KERING
Artprice:香港推动当代艺术市场的发展
Artprice:香港推动当代艺术市场的发展
佳士得拍卖行、菲利普斯拍卖行和邦瀚斯拍卖行终于开始在香港着手各自的 2019 年拍卖计划,其他大型拍卖行则是在两个月之前开始实施拍卖计划。巴塞尔香港艺术展刚一结束,苏富比拍卖行、中国嘉德拍卖公司、保利拍卖公司、匡时拍卖公司和首尔拍卖行便举办了各自的首场大型香港拍卖会。
各大拍卖行的拍卖计划中出现的这种不同寻常的分歧(尤其是佳士得和苏富比之间)似乎对香港艺术市场大有助益,如今这种情况在今年上半年较为常见。
Artprice 的首席执行官兼创始人 thierry Ehrmann 表示:“香港最大的一个优势是,可以提供各种各样来自世界各地的非凡作品。在这方面,它绝对是世界上独一无二的,可以让中国、日本、东南亚乃至欧洲和美国的最佳作品身价倍增。
菲利普斯拍卖行近期举办的夜场拍卖会对赵无极、罗伊·利希滕斯坦、张晓刚、奈良美智和安迪·沃霍尔的作品进行了拍卖。这批精挑细选的作品均享誉全球,充分反映出香港市场的财富实力。因此,中国和美国的所有大型拍卖行都希望进入香港市场。”
今年,香港成功吸引了广州华艺国际拍卖有限公司来此拓展业务。广州华艺国际拍卖有限公司成立于 1994 年。到 2019 年 5 月底,该公司已经在香港举办了不下七场拍卖会,这是它自成立起首次进入香港市场。
赵无极独占鳌头
不出所料,法籍华裔画家在佳士得拍卖行和菲利普斯拍卖行创下了最高拍卖纪录。去年 9 月份,他的作品创下 5750 万美元的价格记录,此后,这位抒情抽象大师便成为艺术市场的巨头之一。在 Artprice 2018 年拍卖成交额排行榜中位居第三,仅次于巴勃罗·毕加索和克劳德·莫奈。
佳士得拍卖行于 2019 年 5 月 25 日拍卖的八件赵无极画作成交价为 5000 万美元,占此次拍卖会总成交额的 45%。虽然此次拍卖成绩喜人,但或许可以更好,因为八件作品中最好的一件一幅大型帆布油画(名为《02.01.65》)未能售出。
毫无疑问,按照需求,这件作品的估价超过 3000 万美元,该价值与最新拍卖结果一致,但考虑到赵无极的作品价格在短期内不稳定,因此可能需要较长一段时间才能在市场上占据优势。2010 年,该作品仅以 270 万美元的价格售出。
Kaws 和 Richard Lin 胜券在握
2019 年 4 月,在苏富比于 初举行的拍卖会上,最引人注目的便是美国街头艺术家 Kaws 创造的令人意想不到的记录。他的画作《The Kaws Album 》(2005) 估价为 80 万到 100 万美元,但实际成交价却达到 1480 万美元(包括服务费),着实令人震惊。这位 Perrotin 和 Skarstedt 画廊的新秀艺术家今年在二级市场上旗开得胜。
《Half Full》(2012) 成为菲利普斯拍卖行售出的第 13 件价格超过 100 万美元的作品。2018 年 3 月,纽约佳士得以 44.45 万美元的价格购入这件帆布丙烯画,14 个月后又在香港以 140 万美元的价格转售出去。
抽象派画家 Richard Lin(1933 年-2011 年)的作品售价也大幅上涨。在他过世七年之后,人们对他的作品一直兴趣不减,致使他的作品在 2018 年三次刷新拍卖记录。2019 年 5 月 27 日,他的画作《1.3.1964 – Painting Relief》创下邦瀚斯拍卖行当代与现代艺术类别的最高拍卖记录。
当代中国艺术家的作品价格稳定
上世纪 50 年代出生的中国画家的身价在香港趋于稳定。这一代新兴中国油画大师并未创造新纪录(他们大多数人是在五六年前创下纪录),但他们的作品在亚洲很受欢迎,令收藏家倍感欣慰。
5 月 25 日,曾梵志的画作《Mask》(1996) 在佳士得拍卖行仅以不到 300 万美元的价格售出,远低于 2013 年他的大型帆布画《The Last Supper》(2001) 创下的 2300 万美元的记录,该记录令此后的画作再也无法企及。张晓刚的《Bloodline Series:The Big Family No. 10》(2000) 在同一天售出,情况类似,成交价为 160 万美元。而在 2014 年,同一系列中的另一幅作品——《Bloodline:The Big Family No.3》(1995) 售价超过 1200 万美元。
鉴于上述结果,我们明显可以看出,这一代中国艺术家的作品价格已经统一,即价值稳定在一个很高的水平。除了上述种种迹象以外,周春芽的画作《Stone Series – The Tree Connected to Stone》(1993) 的三次连续拍卖结果也证实了这一趋势,这三次拍卖结果如下:
24.6 万美元 — 2006 年 10 月 9 日(香港苏富比)
670 万美元 — 2014 年 4 月 5 日(香港苏富比)
410 万美元 — 2019 年 5 月 25 日(香港佳士得)
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Artprice: Hong Kong drives the Contemporary Art Market

Artist Zhang Xiaogang in his studio with Wan Jie, Artron Group CEO (left) and thierry Ehrmann, Artprice CEO (right).
Christie’s, Phillips and Bonhams have at last started their 2019 sales programme in Hong Kong, two months after the other major auction houses began theirs. Sotheby’s, China Guardian, Poly, Council and Seoul Auction organized their first major Hong Kong sessions just after the Art Basel Hong Kong fair.
This unusual split in the major sales calendar (especially between Christie’s and Sotheby’s) appears to have benefited the Hong Kong Art Market, which is now more evenly spread over the first half of the year.
According to thierry Ehrmann, Artprice’s CEO and founder, “one of Hong Kong’s major advantages is its capacity to offer an extraordinary mix of works from around the world. In this respect, it is absolutely unique in the world, turning over the best works from China, Japan and all of Southeast Asia, but also from Europe and the United States.
Phillips’ recent evening sale included works by Zao Wou-Ki, Roy Lichtenstein, Zhang Xiaogang, Yoshitimo Nara and Andy Warhol. The selection was both prestigious and universal… a perfect reflection of the wealth of the Hong Kong marketplace. That’s why all the big auction houses, both Chinese and American, want to be there.”
Indeed, this year, Hong Kong’s attractiveness convinced the Guangzhou-based auctioneer Holly’s International to expand its activities there. Founded in 1994, Holly’s has organised no less than seven sales in Hong Kong for the end of May 2019… its first venture into the city since it began operations.
Zao Wou-Ki reigns supreme
The best results at Christie’s and Phillips were, unsurprisingly, generated by the Franco-Chinese painter Zao Wou-Ki. Since his massive record of $57.5 million last September, the master of lyrical abstraction has joined the giants of the art market, taking third place in Artprice’s 2018 auction turnover ranking, just behind Pablo Picasso and Claude Monet.
The eight Zao Wou-Ki paintings offered for sale by Christie’s on 25 May 2019 generated $50 million, accounting for 45% of the sale’s total turnover. It was a remarkable performance, but it could have been better because the best piece among the eight, a large oil on canvas titled 02/01/65, failed to sell.
No doubt the on-demand estimate was above $30 million, a value that is consistent with the latest results, but which in view of the rapid inflation of Zao Wou- Ki’s prices, might take a little longer to prevail on the market. In 2010, the same work was acquired for just $2.7 million.
Success confirmed for Kaws and Richard Lin
The sales organised by Sotheby’s at the beginning of April 2019 were particularly marked by the unexpected record for the American street artist Kaws. Estimated between $800,000 and $1 million, his painting The Kaws Album (2005) reached a staggering $14.8 million (including fees). The new star of the Perrotin and Skarstedt galleries has had an exceptional start to the year on the secondary market.
Phillips generated a thirteenth result above the $1 million line with Half Full (2012). Acquired in New York at Christie’s in March 2018 for $444,500, this acrylic on canvas was resold for $1.4 million in Hong Kong, just 14 months later.
The abstract painter Richard Lin (1933-2011) also generated substantially buoyant results. Seven years after his death, interest in his work renewed his auction record three times in 2018. On 27 May 2019 his painting 1.3.1964 – Painting Relief dominated Bonhams’ Contemporary & Modern Art sale.
Prices stabilise for works by Contemporary Chinese artists
The prices of Chinese painters born in the 1950s are firming in Hong Kong. Without setting new records (set five or six years ago for most of them), this generation of new Chinese masters of the oil painting medium is enjoying strong demand in Asia… and reassuring collectors.
On 25 May, Zeng Fanzhi’s painting Mask (1996) sold just under $3 million at Christie’s, far below the $23 million recorded in 2013 for his much larger canvas The Last Supper (2001), a value he has never come close to since then… Similarly, and on the same day, Zhang Xiaogang’s Bloodline Series: The Big Family No. 10 (2000) sold for $1.6 million. In 2014 his Bloodline: The Big Family No.3 (1995) from the same series fetched over $12 million.
In view of these results, we are clearly seeing a price consolidation on works by Chinese artists from this generation: their values are tending to stabilise at very high levels. This trend has been confirmed, among other signs, by three successive results for Zhou Chunya’s painting Stone Series – The Tree Connected to Stone (1993):
$246,000 – 9 October 2006 (Sotheby’s Hong Kong)
$6,700,000 – 5 April 2014 (Sotheby’s Hong Kong)
$4,100,000 – 25 May 2019 (Christie’s Hong Kong)
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Artprice : Hong Kong rayonne sur le Marché de l’Art Contemporain
Artprice : Hong Kong rayonne sur le Marché de l’Art Contemporain

L’artiste Zhang Xiaogang dans son studio, entouré de Wan Jie (Président du Groupe Artron), à gauche, et thierry Ehrmann (Président d’Artprice), à droite.
Christie’s, Phillips et Bonhams ont enfin lancé leur année 2019 à Hong Kong, deux mois après les autres grandes maisons de ventes. Sotheby’s, China Guardian, Poly, Council et Seoul Auction avaient organisé leurs premières grandes sessions hong-kongaises dans le sillage de la foire Art Basel.
Ce décalage inhabituel dans l’agenda des grandes maisons de ventes (notamment entre Christie’s et Sotheby’s) profite au Marché de l’Art hong-kongais, mieux réparti sur le premier semestre.
thierry Ehrmann, PDG et fondateur d’Artprice, explique : « Hong Kong puise sa force dans un extraordinaire mélange d’œuvres venues du monde entier. Les meilleures pièces de Chine, du Japon et de toute l’Asie du Sud-Est, mais aussi d’Europe et des États-Unis, y convergent d’une façon absolument unique au monde.
Ainsi, la vente du soir de la maison Phillips mêlait les signatures de Zao Wou-Ki, Roy Lichtenstein, Zhang Xiaogang, Yoshitimo Nara ou Andy Warhol. Une sélection aussi prestigieuse qu’universelle, symbole de la richesse de la place de marché hong-kongaise. C’est pour elle que toutes les grandes maisons de ventes, aussi bien chinoises qu’américaines, ont un tel désir de s’y installer. »
L’attractivité de Hong Kong a convaincu cette année la maison Holly International d’y étendre ses activités. Implantée à Canton depuis 1994, Holly International a organisé pour la première fois de son histoire 7 sessions de ventes à Hong Kong en cette fin de mois de mai 2019.
Zao Wou-Ki règne en maître
Les meilleures adjudications pour les maisons Christie’s et Phillips reviennent sans surprise au peintre franco-chinois Zao Wou-Ki. Depuis son immense record à 57,5 m$, tombé en septembre dernier, le maître de l’abstraction lyrique fait partie des géants du marché de l’art, se positionnant troisième dans le classement Artprice 2018, juste derrière Pablo Picasso et Claude Monet.
Les huit toiles de Zao Wou-Ki mises en ventes par Christie’s le 25 mai 2019 ont engrangé 50 m$, soit 45 % du chiffre d’affaires total de la vente. Une performance remarquable en dépit d’un important revers cependant : la plus belle pièce de cet ensemble, une grande huile sur toile intitulée 02/01/65, n’a pas trouvé acquéreur. L’estimation sur demande cachait un prix minimum sans doute supérieur à 30 m$…
Une valeur cohérente cependant avec les derniers résultats, mais qui doit encore s’imposer sur le long terme, tant la croissance de la cote de Zao Wou-Ki a été rapide. En 2010, la peinture 02/01/65 a été acquise pour 2,7 m$ seulement.
Succès confirmés pour Kaws et Richard Lin
Les sessions de ventes organisées par Sotheby’s au début du mois d’avril 2019 ont été particulièrement marquées par le record inattendu du street artiste américain Kaws. Estimée entre 800 000 $ et 1 m$, la toile The Kaws Album (2005) s’est envolée pour 14,8 m$ (frais inclus). La nouvelle star des galeries Perrotin et Skarstedt connaît un début d’année exceptionnel en salles de ventes.
Phillips a enregistré une treizième adjudication supérieure à 1 m$ avec Half Full (2012). Acquise à New York chez Christie’s en mars 2018 pour 444 500 $, cette acrylique sur toile a été revendue 1,4 m$ à Hong Kong, tout juste 14 mois plus tard.
Le peintre abstrait Lin Richard (1933-2011) enregistre également des résultats tout à fait rassurants. Sept ans après sa disparition, le regain d’intérêt est tel que son record en salles de ventes a été amélioré à trois reprises en 2018. Ce 27 mai 2019, la toile 1.3.1964 – Painting Relief a dominé la session de vente d’Art Contemporain et Moderne de Bonhams.
Consolidation les prix pour les artistes chinois contemporains
La cote des peintres chinois nés dans les années 1950 se stabilise à Hong Kong. Sans enregistrer de nouveaux records (établis il y a déjà cinq ou six ans pour la plupart d’entre eux), cette génération des nouveaux maîtres chinois de la peinture à l’huile confirme son succès en Asie et rassure les collectionneurs.
La peinture Mask (1996) de Zeng Fanzhi a frôlé les 3 m$ ce 25 mai chez Christie’s. Un résultat bien en-deçà des 23 m$ enregistrés en 2013 pour The Last Supper (2001), une toile beaucoup plus grande mais dont la valeur n’a plus jamais été approchée depuis lors… De même, Bloodline Series: The Big Family No. 10 (2000) de Zhang Xiaogang a été vendue pour 1,6 m$ ce 25 mai 2019. En 2014, Bloodline: The Big Family No.3 (1995), de la même série, avait dépassé les 12 m$.
Au vu de ces résultats, la tendance est donc à la consolidation pour les prix des artistes chinois de cette génération : leur valeur tend à se stabiliser à des niveaux très élevés. Ce développement est confirmé, entre autres, par les trois ventes successives de la toile Stone Series – The Tree Connected to Stone (1993) de Zhou Chunya :
246 000 $ – 09 oct. 2006 (Sotheby’s Hong Kong)
6 700 000 $ – 05 avr. 2014 (Sotheby’s Hong Kong)
4 100 000 $ – 25 mai 2019 (Christie’s Hong Kong)
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Artprice (Beijing): The West’s immense interest in Chinese art
Far from Beijing and Shanghai, thousands of kilometers from the Middle Kingdom, masterpieces of Chinese art survive, change hands and move from collection to collection. In New York, London, Paris and Brussels, Western collectors – fascinated by an entirely different relationship to drawing, writing, form and colour – are keen to obtain historical works of Chinese art – sometimes thousands of years old.
thierry Ehrmann : “Europeans and Americans are also interested in the great 20th century Chinese masters, especially those who managed to build bridges with Western culture… while lots of Contemporary Chinese artists (graduates of major art schools in the country) have managed to garner the support of some prestigious galleries in the United States and to seduce some of the Western world’s most powerful collectors”.
Top 5 Chinese artists outside China
by 2018 Auction Turnover
Zao Wou-Ki (1921-2013) 赵无极 – $31,250,600
Zhang Daqian (1899-1983) 张大千 – $18,509,500
Pan Tianshou (Attrib.) (1897-1971) 潘天寿 – $4,804,000
Lin Fengmian (1900-1991) 林风眠 – $3,118,500
Yang Feiyun (1954) 楊飛雲 – $2,793,300
The awakening and consolidation of the Chinese art market obviously had a profound impact on exchanges of all Chinese artworks throughout the world. In recent years, the price ratings of many Chinese artists have grown exponentially, thanks to a massive, passionate and impatient will to regain control of their own heritage.
Little by little, Chinese artworks are ending up back in their country of origin: Chinese collectors are today – logically – the largest purchasers of Chinese art. As a result, Westerners wishing to participate in this market are forced to follow the prices movements or step out of the ring. As the centre of gravity of the global Art Market shifts towards the East, a new price equilibrium is emerging. And Chinese artworks are the first to benefit.
The artist Fang Lijun in his studio, welcoming Wan Jie (Chairman of the Artron Group), on the right, and thierry Ehrmann (Artprice Chairman), in the center.
Art made in Europe
The paintings of several Chinese artists who settled in Europe during the first two thirds of the 20th century are particularly sought-after by Western buyers, especially since the 2008 financial crisis. In 2000, San Yu’s (常 玉) Woman with arms raised (c. 1920-1930) was acquired for $1,200 at Piasa in Paris; it has just been sold for $170,000 at Sotheby’s in the French capital.
And this result is far from being an isolated case. The prices of works by Chu Teh Chun show overall growth comparable to that of San Yu’s works: +2,000% since the beginning of the 21st century according to Artprice’s price index calculations.
There can be no doubt that the extraordinary value accretions of the Franco-Chinese lyrical abstractions created by Chu Teh Chun and, to an even higher level, of those created by Zao Wou-Ki, have been substantially boosted by the recent deaths of these artists (2014 and 2013 respectively). In the long run, their price charts show a stunning evolution.
Zao Wou-Ki’s painting 23.05.64 was auctioned for the first time in 1991 by the auction house Briest in Paris for $78,000. In December 2000, an Asian collector acquired it at Camels (in Paris again) for $251,600. On 30 September 2018, the same piece fetched $11,547,240 at Sotheby’s in Hong Kong!
The return of Chinese works
Via Hong Kong, the Chinese Art Market is managing to recover lots of masterpieces dispersed all over the world. Among the most recent, an imposing 4.35 metre long scroll featuring a painting by Su Shi 苏 轼, active in the 11th century, was sold for $59,206,800 at Poly last month. The scroll, which also contains four colophons by major Chinese intellectuals between the 11th and 17th centuries, was kept in a private Japanese collection after spending many years in Tokyo’s Soraikan Collection.
As Alex Chang, CEO of Hong Kong’s Poly auction house, explained in Artprice’s 2017 Contemporary Art Market Report: “I think there will eventually be a junction point between Oriental art and Western art. […] However, I believe that as far as traditional Chinese art is concerned, Western collectors will probably continue to focus their interest primarily on objects and antiques, while Asian collectors will prefer Chinese calligraphy and painting”.
The conquest of America…
The major American galleries play a vital role in the dissemination of Contemporary Chinese art in the world. Not only by offering them exposure in their exhibition spaces located in the world’s principal economic capitals, but also by their participation in the world’s most prestigious Contemporary art fairs.
In this context, the contribution of the Pace Gallery (which has branches in New York, London, Beijing, Hong Kong, Palo Alto, Seoul and Geneva) has allowed more or less the entire Western world to discover a whole wave of Contemporary artists Chinese. Of the 12 currently represented by the Pace Gallery, six were graduates from the famous Capital Academy of Fine Art in Beijing between the late 1980s and early 2000s (Qia Xiaofei). This school has been an incredible breeding ground for new Chinese artistic creation. But the country’s most famous Contemporary painters were not all graduates from this Academy. Zhang Xiaogang and Yue Minjun – both represented by the Pace Gallery and among the most popular Chinese oil painters for Western collectors – received artistic training at the Sichuan Fine Arts Institute and the Hebei Normal University respectively.
In their next Art Market Report (March 2019), Artprice and their exclusive partner Artron (chaired by thierry Ehrmann and Wan Jie respectively), will offer a detailed analysis of the different facets of the Chinese Art Market and of the growing success of the country’s artists.
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Artron’s Web: www.Artron.net
Artprice’s Contemporary Art Market Annual Report for 2017 – free access at: https://www.artprice.com/artprice-reports/the-contemporary-art-market-report-2017
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Artprice (Beijing) : l’immense intérêt de l’Occident pour l’art chinois
Artprice (Beijing) : l’immense intérêt de l’Occident pour l’art chinois
Bien loin de Beijing et de Shanghai, à des milliers de kilomètres de l’Empire du Milieu, des chefs-d’oeuvre de l’art chinois continuent de vivre, de voyager, de passer de collections en collections. A New York, Londres, Paris, Bruxelles, les collectionneurs occidentaux, fascinés par un rapport tout autre au dessin, à l’écriture, à la forme et à la couleur, tentent de mettre la main sur des pièces historiques – parfois millénaires – de l’art chinois.
thierry Ehrmann : « Mais européens et américains s’intéressent aussi aux grands maîtres du XXème siècle, notamment ceux qui ont réussi à créer des ponts avec la culture occidentale. A leur tour, de nombreux plasticiens contemporains chinois, diplômés des grandes écoles d’art du pays, ont réussi à intégrer les plus prestigieuses galeries outre-Pacifique, et à séduire les plus puissants collectionneurs ».
Top 5 des artistes chinois hors Chine
par produit de ventes aux enchères 2018
Zao Wou-Ki (1921-2013) 赵无极 – 31,250,600$
Zhang Daqian (1899-1983) 张大千 – 18,509,500$
Pan Tianshou (Attrib.) (1897-1971) 潘天寿 – 4,804,000$
Lin Fengmian (1900-1991) 林风眠 – 3,118,500$
Yang Feiyun (1954) 楊飛雲 – 2,793,300$
Le réveil du marché de l’art chinois et sa consolidation ont évidemment eu un impact profond sur les échanges de toutes les œuvres d’art chinoises dans le monde. Au cours des dernières années, la cote de nombreux artistes a connu une croissance exponentielle, grâce à une demande massive, passionnée et impatiente de reprendre le contrôle.
Peu à peu, les œuvres chinoises retournent naturellement vers leur pays d’origine : les collectionneurs chinois redeviennent aujourd’hui logiquement les plus grands acheteurs d’art chinois. Si bien que les Occidentaux qui veulent prendre part à ce marché se voient obligés de suivre, ou de se coucher. Avec le glissement du Marché de l’Art vers l’Est, un nouvel équilibre des prix se dessine. Et les œuvres chinoises se trouvent en première ligne.
L’artiste Fang Lijun dans son studio, accueillant Wan Jie (Président du Groupe Artron), à droite, et thierry Ehrmann (Président d’Artprice), au centre.
Des œuvres réalisées en Europe
Les peintures de plusieurs artistes chinois qui se sont installés en Europe pendant les deux premiers tiers du Xxème siècle connaissent un succès particulièrement imposant auprès des acheteurs occidentaux, notamment depuis la crise financière de 2008. Femme aux bras levés (c. 1920-1930) de San Yu (常玉), payée 1,200$ chez Piasa à Paris en 2000, vient d’être revendue 170,000$ chez Sotheby’s dans la capitale française.
Or ce résultat est loin d’être un cas isolé. Les prix des œuvres Chu Teh Chun affichent en effet une croissance globale comparable à celles de San Yu : +2,000 % depuis le début du XXIème siècle, selon l’indice des prix Artprice.
Il n’y a pas de doute que l’abstraction lyrique franco-chinoise de Chu The Chun, et à plus forte raison encore celle de Zao Wou-Ki, connaît une extraordinaire prise de valeur depuis la disparition respective de ces peintres en 2014 et 2013. Sur le long terme, l’évolution des prix est saisissante.
Le tableau 23.05.64 de Zao Wou-Ki a été adjugé pour la première fois aux enchères en 1991 par la maison de ventes Briest à Paris pour 78,000$. En décembre 2000, un collectionneur asiatique l’a acquis chez Camels, à Paris toujours, pour 251,600$. Mais ce 30 septembre 2018, c’est à Hong Kong, chez Sotheby’s, que la toile 23.05.64 a été revendue pour 11,547,240$.
Le retour des œuvres chinoises
Via Hong Kong, le Marché de l’Art chinois parvient à remettre la main sur de nombreux chefs-d’oeuvre éparpillés de par le monde. Parmi les plus récentes, un imposant rouleau de 4,35m de long, comportant une peinture de l’artiste Su Shi 苏轼, actif au XIème siècle, a été vendue 59,206,800$ chez Poly le mois dernier. Le rouleau, qui rassemble également quatre colophons d’intellectuels chinois majeurs apposés entre le 11ème et le 17ème siècles, était gardé dans une collection privée japonaise, après avoir été longtemps enfermé dans la Collection Soraikan à Tokyo.
Comme l’expliquait Alex Chang, Pdg de la maison de ventes Poly Hong Kong dans le Rapport sur le Marché de l’Art Contemporain Artprice 2017 : « Je pense qu’il existera au final un point de jonction entre l’art oriental et l’art occidental. […] Toutefois, je crois qu’en ce qui concerne l’art traditionnel chinois, l’intérêt des collectionneurs occidentaux continuera de se porter prioritairement sur les objets et les antiquités, tandis que les collectionneurs asiatiques préféreront la calligraphie et la peinture chinoises.»
La conquête américaine
Les grandes galeries américaines jouent un rôle primordial dans la diffusion de l’art contemporain chinois à l’échelle mondiale. Non seulement en leur offrant d’ visibilité dans leurs espaces d’exposition esséminés à travers les principales capitales économique mais aussi de par leur participation aux plus prestigieuses foires d’art contemporains, aux quatre coins de la planète.
Dans ce contexte, l’apport de la galerie Pace (qui possède des antennes à New York, Londres, Beijing, Hong Kong, Palo Alto, Séoul et Genève) a permis à tout l’Occident de découvrir une vague entière d’artistes contemporains chinois. Parmi les 12 que représente actuellement la galerie Pace, six ont été diplômés de la célèbre Capital Academy of Fine Art à Pékin entre la fin des années 1980 et le début des années 2000 (Qia Xiaofei). Cette école est un incroyable vivier pour la nouvelle création plastique chinoise. Mais les plus célèbres peintres contemporains ne sont pas passés exclusivement par cette Académie. Zhang Xiaogang et Yue Minjun, tous deux représentés par la galerie Pace et parmi les peintres à l’huile chinois les plus appréciés des collectionneurs occidentaux, ont suivi une formation artistique respectivement au Sichuan Fine Arts Institute et à la Hebei Normal University.
Dans le prochain Rapport du Marché de l’Art à paraître prochainement, Artprice et son partenaire exclusif Artron, présidés par thierry Ehrmann et Wan Jie respectivement, analyseront en détails les différentes facettes du Marché de l’Art chinois et le succès croissant de ses artistes.
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Au sujet d’Artron :
Artprice couvre le monde entier et notamment la Chine avec son fidèle partenaire institutionnel Artron Art Group (Artron) fondé en 1993 et présidé par son Fondateur Mr Wan Jie qui est le plus grand imprimeur de livres d’art au monde, avec plus de 60 000 livres et catalogues de vente aux enchères et un volume de publication total de 300 millions par an. Artron.net est la marque la plus respectée du monde de l’art chinois. Artron.net compte plus de 3 millions de membres professionnels dans le secteur des arts et 15 millions de visites quotidiennes en moyenne, ce qui en fait le premier site Web d’art mondial.
A propos d’Artprice :
Artprice est cotée sur Eurolist by Euronext Paris, SRD long only et Euroclear : 7478 – Bloomberg : PRC – Reuters : ARTF.
Découvrir Artprice en vidéo : https://fr.artprice.com/video
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Artprice enrichit en permanence ses banques de données en provenance de 6300 Maisons de Ventes et publie en continu les tendances du Marché de l’Art pour les principales agences et 7200 titres de presse dans le monde. Artprice met à la disposition de ses 4,5 millions de membres (members log in), les annonces déposées par ses Membres, qui constituent désormais la première Place de Marché Normalisée® mondiale pour acheter et vendre des oeuvres d’Art à prix fixe ou aux enchères (enchères réglementées par les alinéas 2 et 3 de l’article L 321.3 du Code du Commerce).
Artprice, labellisée par le BPI pour la deuxième fois en novembre 2018, développe son projet de Blockchain sur le Marché de l’Art.
Bilan S1 2018 Mondial du Marché de l’Art, par Artprice en ligne sur :
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Le Rapport Annuel Artprice du Marché de l’Art mondial 2017 publié en mars 2018 :
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Le Rapport du Marché de l’Art Contemporain 2018 d’Artprice :
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Suite de l’interview exclusive de thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com (7 mars 2012)
Suite de l’interview exclusive de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com (7 mars 2012)
Boursica :
Nous vous avons interviewé en profondeur le 05 juin et le 09 octobre 2011. Nous sommes début mars 2012 et les enchères ont démarré sur Artprice depuis près d’un mois et demi. Quelles sont vos impressions ?
Thierry Ehrmann :
Pour comprendre certains points de cette interview, il est nécessaire pour vos lecteurs de les renvoyer vers les interviews du 5 Juin 2011 et du 9 Octobre 2011 qui sont les grilles de lecture de cette troisième interview. Nous avons donc effectivement démarré le 18 janvier 2012 les enchères, après 16 ans de combat législatif contre un des plus vieux monopoles au monde: les ventes aux enchères d’art, qui datent de l’Edit de 1556. Nous sommes arrivés à faire valoir la libre concurrence par la désormais célèbre loi du 20 juillet 2011.
Boursica :
Vous êtes donc devenu « Maison de ventes » ?
Thierry Ehrmann :
Non, plus précisément nous sommes devenus opérateur de courtage aux enchères, réalisées à distance, par voie électronique, comme défini par l’article 5 de la loi 2011-850 du 20 juillet 2011 par notre Place de Marché Normalisée ® aux enchères.
Boursica :
Pouvez-vous préciser ?
Thierry Ehrmann :
Artprice possède un ensemble de process de normalisation du marché de l’art unique au monde, à travers une multitude de dépôts, au titre de la propriété intellectuelle (droit sui generis, brevet logiciel, droit d’auteur, …), qui nous permet, à travers la Place de Marché Normalisée, de rapprocher l’offre et la demande en temps réel, à prix fixe ou aux enchères. A ce titre, nous ne sommes pas responsables de l’enchère car nous ne sommes pas attraits aux parties (l’acheteur et le vendeur). C’est le vendeur qui choisit in fine la meilleure enchère, selon ses propres critères, et nous reverse entre 5 et 9% de commission pour l’usufruit de notre Place de Marché Normalisée aux enchères et de notre fichier clients, le plus important au monde à ce jour, de 1,4 million de membres, dont nous connaissons, pour chacun, de manière très précise, ce qu’il recherche ou souhaite vendre.
Boursica :
Revenons à ce mois et demi écoulé. Qu’avez-vous constaté en sept semaines ?
Thierry Ehrmann :
Nous avons d’abord relevé un défi extraordinaire, celui de réunir en offre, plus de 5000 lots à l’ouverture des enchères le 18 janvier 2012, représentant une valeur de plus de 810 millions d’Euros avec toute une gamme de prix allant de quelques centaines d’euros à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Pour comprendre ces 45 premiers jours d’enchères, il est nécessaire d’expliquer auparavant la genèse des transactions sur Artprice, par sa Place de Marché Normalisée à prix fixe, dont je rappelle qu’elle est née le 18 janvier 2005 et qu’elle a progressé de manière spectaculaire, avec une offre démarrée en 2005 à 1,2 milliards €, puis en 2006 plus de 2,7 milliards €, 3,6 milliards € en 2007, 4,5 milliards € en 2008, 5,4 milliards € en 2009, pour se stabiliser en 2010/2011 à 6,3 milliards € avec environ de l’ordre de 30% de ventes abouties, pour lesquelles nous n’étions pas commissionnés (tous les chiffres précis sont sur les documents de référence et communication réglementée accessibles sur le site ActusNews homologué par l’A.M.F.). Très vite, les Acteurs du Marché de l’art en 2012 ont réagi de manière assez rapide avec le passage aux enchères, avec un accueil remarquable et très positif mais aussi en contrepartie un tout autre accueil d’un petit noyau dur, principalement proche de Drouot, d’une vieille garde usée qui a déployé des moyens de nuisance, voire de menaces, impensables en Europe.
Boursica :
Parlons d’abord de cet "accueil remarquable et très positif ", selon votre expression.
Thierry Ehrmann :
Nous avons eu très rapidement, une génération de Galeristes, Maisons de ventes, Marchands d’art, Artistes, Collectionneurs et Amateurs qui ont compris que plus rien ne serait comme avant. Il est vrai que nos enchères étant limitées dans le temps, les transactions et les échanges ont véritablement explosé, par rapport à la Place de Marché Normalisée à prix fixe d’Artprice, où la notion de temps est plus étendue. Nous avons multiplié dans les jours qui ont suivi pratiquement par cinq notre trafic en bande passante et en nombre de logs. Nous avons eu des témoignages et des contributions d’une richesse inégalée. Pour toute une génération, que je situerais entre 25 et 50 ans, Artprice, par son fichier clients, qui est le plus important au monde (1,4 million de membres) et ses milliards de logs de comportements stockés conformément aux directives européennes et françaises, a donné à ces acteurs du marché de l’Art, la possibilité de leurs bureaux ou de chez eux, en quelques secondes, sur des artistes parfois peu connus, de toucher en quelques heures les dizaines de milliers d’acheteurs potentiels sur des artistes précis en provenance des cinq continents. Des discussions hors normes se sont établies entre ces acteurs et nous-mêmes qui ont la force de remettre en cause tout leur processus de vente. Ce qui démontre un vrai courage de leur part.
Boursica :
Quel était le sens de ces discussions et comment se traduisent-elles ?
Thierry Ehrmann :
C’est pour ces Acteurs du marché de l’art une remise en compte intégrale de leurs métiers. Ils découvrent subitement qu’ils possèdent de facto une puissance de feu supérieure aux fichiers clients des plus grandes maisons de ventes ou célèbres galeries. Enfermées dans leurs propres fichiers clients et obligées de faire des foires d’art internationales à grands frais pour se déployer sur d’autres continents, elles ont subitement, par Artprice et sa Place de Marché Normalisée aux Enchères, découvert un nouveau paradigme économique qui les fait migrer définitivement dans l’Internet, qui est désormais la terre de toutes les conquêtes des cinq continents.
Boursica :
Qu’entendez-vous par nouveau paradigme économique ?
Thierry Ehrmann :
Ils comprennent que leur modèle économique, à savoir la pratique de marges élevées, avec un nombre restreint de ventes, faute de ne pas avoir un fichier clients de grande envergure, est en pleine mutation. Certains imaginent fermer en partie leur galerie ou leur établissement secondaire, d’autres leur salle des ventes physique. Ils découvrent, d’un point de vue macro-économique, que le marché de l’art, qui est passé de 500 000 collectionneurs d’après guerre, à 450 millions de "consommateurs d’art" aujourd’hui, leur est enfin accessible en quelques minutes de leurs lieux professionnels ou privés. De ce fait, ils peuvent effondrer leurs marges, jusqu’alors rédhibitoires, et multiplier leur chiffre d’affaires dans des proportions qu’ils n’imaginaient pas, faute de lourds moyens financiers et de connaissance profonde de l’Internet. En un mois et demi, nous avons levé beaucoup de freins et d’inhibitions que nous corrigeons. Mais attention, si nous prenons en compte les quatorze jours d’enchères, le règlement livraison au tiers de confiance (délai d’environ 15 jours compte-tenu des virements internationaux) et la finalisation de la vente entre acheteur et vendeur qui donne la main levée définitive, nous commençons à peine à percevoir les commissions de fin janvier 2012 qui était notre date d’ouverture aux enchères. Donc nous allons certainement avoir de bonnes surprises bientôt, car la montée en charge des enchères sur la Place de Marché Normalisée est constamment en progression et ce de manière régulière depuis son ouverture le 18 janvier 2012.
Boursica :
Avez-vous confronté votre postulat avec les grandes maisons de ventes anglo-saxonnes ?
Thierry Ehrmann :
Je vous invite à lire en urgence la pleine page des Echos du 3 mars 2012, signée de Martine Robert, où le Rapport annuel d’Artprice sur le marché de l’Art est présenté avec en écho, une interview du Président de Christie’s qui se termine par cette phrase "L’avenir du Middle Market de 800 à 10 000 € est sur le net." Qui mieux que Christie’s peut nous le certifier ?
Je rajoute, en qualité de Président d’Artprice, que ce segment représente à l’échelon mondial, 81 % des transactions. J’amène donc bien la preuve par un tiers qui a la qualité d’expert incontestable, que l’ancienne économie du marché de l’Art considère noir sur blanc que 81% passera bien par Internet et de facto, par notre position de leader incontestée, sur notre Place de Marché Normalisée.
Boursica :
Vous avez parlé de freins et d’inhibitions. Pourriez-vous être plus précis ?
Thierry Ehrmann :
En effet, notamment avec le problème majeur concernant le tiers de confiance, nous avons retenu le leader mondial du séquestre "Escrow.com", au passage je rappelle que le terme "escrow" signifie "séquestre" en anglais.
Leur mode opératoire est absolument parfait mais Escrow a un handicap en acceptant comme devise unique le dollar US, qui était un frein terrible, principalement pour nos clients européens. Nous avons donc choisi, en un temps record, un deuxième tiers de confiance, après un appel d’offres, qui est Transpact, en Angleterre, qui gère le dollar US, l’Euro et la Livre Sterling avec un déploiement à la mi-février. Mais nous avions toujours le problème de la barrière linguistique.
En effet, autant nos clients sur Artprice ont accès à six langues, autant sur les sites de nos deux tiers de confiance, la langue unique qui est l’anglais se révèle être un véritable obstacle car les sommes en jeu sont très importantes et nos clients veulent d’un point de vue juridique et pratique comprendre parfaitement toutes les étapes et le mode opératoire de séquestre et de main levée avec le tiers de confiance.
Boursica :
Mais pourquoi ne pas choisir un tiers de confiance par zone linguistique ?
Thierry Ehrmann :
Je dois vous faire un aveu, notamment en France, aucune banque, ni établissement assimilé, n’a été capable de relever le défi du cahier des charges, alors que les sommes en jeu séquestrées seront à terme colossales et que, de surcroît, la notion de tiers de confiance, dans l’économie numérique, est applicable à bien d’autres groupes et activités économiques, différents d’Artprice et du marché de l’art. Cela explique, entre autres, un certain échec français en matière d’économie numérique et mondialisée de facto…
Boursica :
Y a-t-il donc une solution ? Et pourquoi ne pas le faire vous-même ?
Thierry Ehrmann :
Au regard de la loi du 20 juillet 2011 sur les enchères en ligne, notamment l’article 5 retranscrit dans l’article 321-3 du Code de Commerce (alinéas 2 et 3), il est primordial que le tiers de confiance qui séquestre la somme et qui effectue la main levée soit totalement indépendant d’Artprice, tant sur le plan juridique que sur le plan capitalistique. Mais je vous rassure, nous avons, avec nos deux partenaires, montré le nombre très impressionnant de clients qui, arrivés sur la page du site du tiers de confiance, décrochent car ils considèrent que transférer des sommes importantes sans une maîtrise totale du texte dans leurs langues habituelles, est un risque non négligeable. C’est en montrant ce pourcentage de transactions désactivées en dernière minute sur les sites de nos tiers de confiance, qu’ils ont été immédiatement convaincus qu’ils devaient eux-mêmes modifier très vite dans les langues d’Artprice (français, anglais, allemand, italien, espagnol et chinois), leurs pages et leurs API informatiques.
C’est donc une affaire réglée qui sera résolue dès le deuxième trimestre avec très certainement en plus l’arrivée d’un troisième partenaire asiatique comme tiers de confiance sur la zone Asie/Pacifique.
Boursica :
Peut-on considérer que la Place de Marché Normalisée aux Enchères est désormais figée ?
Thierry Ehrmann :
Oui, dans l’essentiel, tout est là. Mais nous avons une très forte culture dans Artprice de faire des cahiers des charges béton, synthétique et peu coûteux en ressources humaines, qui volontairement, laisse une part importante à des extensions diverses et variées, que nous remonte notre Customer service qui est excellent pour analyser les demandes des clients de tous pays. Le plus grand danger est de faire un développement informatique faramineux, prisonnier d’un cahier des charges monstrueux qu’on impose de force à la clientèle internationale. La grosse erreur des Français est d’essayer d’imposer un produit en fonction de ses goûts. Artprice a une pratique inverse et nous considérons que ce sont les clients et le marché qui sont nos meilleurs prescripteurs et conseillers. Cette approche paraît simple et pourtant, très peu de groupes en France la pratiquent.
Boursica :
Vous avez fait état, dans un communiqué, que l’offre en cours correspondait pour le moment au prévisionnel de 2013. Qu’en est-il ?
Thierry Ehrmann :
En effet, nous avions tablé sur 300 lots nouveaux présentés par jour, soit une moyenne de 90 000 lots par an. Nous sommes actuellement dans une moyenne qui avoisine les 500/700 nouveaux lots présentés par jour avec une gamme de prix très variée. Il faut préciser que pour une grande Maison de vente, une très belle vente cataloguée n’excède jamais 300 à 350 lots présentés et il faut en moyenne 2 à 3 mois de préparation, a contrario d’Artprice où il faut 12 heures en moyenne. Cela en fait réfléchir plus d’un.
Boursica :
Pourquoi ne pas transférer la Place de Marché Normalisée à prix fixe, aux enchères directement ? Cela amènerait un chiffre d’affaires que vous possédez déjà, et qui est considérable et immédiat à Artprice.
Thierry Ehrmann :
En effet, la question s’est posée et nous avons eu un véritable débat au cœur d’Artprice. J’ai tranché dans le vif entant qu’auteur de la P.M.N. et j’ai considéré que la Place de Marché Normalisée à prix fixe, compte tenu des volumes énormes, est un véritable écosystème depuis janvier 2005 et que nous devons opérer une transition en douceur, sans jamais forcer nos fidèles clients.
Boursica :
Vous paraissez bien sûr de votre postulat. Pourriez-vous le développer ?
Thierry Ehrmann :
C’est simple, je pars du principe qu’une très grande majorité des vendeurs choisira naturellement les enchères car, contrairement à un marché comme l’immobilier ou l’automobile, où la variation entre le prix fixe et les enchères est somme toute peu importante, dans le cadre d’Artprice, le différentiel du prix fixe que l’on présume d’une œuvre d’art et celui du prix résultant d’une enchère peut, même si le vendeur est un professionnel, passer du simple au double très naturellement. C’est sur ce postulat que je considère que nous détenons, de manière propriétaire, depuis 7 ans, un nombre de vendeurs et d’acheteurs très important dans un mode bases de données et software propriétaires et ce, dans le monde entier, avec un volume de ventes annuelles qui est estimé de l’ordre d’environ 1,8 milliards € sur les 6,3 milliards € de présentations d’œuvres. Ce serait, selon moi, une pure bêtise de forcer à passer aux enchères ces acteurs du marché de l’art qui sont dotés d’une forte personnalité et qui sauront très bien, par eux-mêmes, se faire une opinion. J’en ai la preuve tous les jours en voyant les migrations naturelles.
Boursica :
Mais vos actionnaires veulent un résultat immédiat ?
Thierry Ehrmann :
Nous avons su attendre un certain temps pour que la France se décide à appliquer en droit interne une directive Européenne. Je me refuse de faire le jeu contre-productif d’un tout petit nombre d’actionnaires qui voudraient une communication réglementée quotidienne et qui assimileraient notre cours de bourse à la Française des Jeux. Je n’ai rien contre la Française des Jeux qui est d’ailleurs un groupe de qualité mais les amateurs d’émotions fortes qui désirent un rendement quotidien ne sont pas pressentis pour être actionnaires d’Artprice.
Boursica :
Que pensent vos actionnaires historiques ?
Thierry Ehrmann :
Comme par hasard, l’ensemble de nos actionnaires historiques et/ou importants sont presque plus patients que nous le sommes. Nous sommes en train, selon les historiens et les sociologues du marché de l’art, d’effectuer une mutation aussi importante que le passage de la corbeille de bourse aux ECN de type NASDAQ ou Instinet de Thomson Reuters. A ce titre, il faut laisser un peu de temps au temps, d’autant plus qu’avec nos dépôts en propriété intellectuelle et industrielle, nous disposons d’un monopole légal, en matière de normalisation du marché de l’art ID artiste, ID oeuvre ID catalogue raisonné, ID estimation/économétrie… (Voir les précédentes interviews de Boursica), sans abus de position dominante et donc avec une absence absolue de concurrents sérieux disposant de droits similaires en terme de D.P.I. depuis 16 ans. Dans l’hypothèse peu vraisemblable qu’il arrive un jour un numéro 2, la règle terrible du Online que je pratique depuis 25 ans s’appliquerait "Second place is the First loser".
Boursica :
Peut-on voir un rapport avec l’A.G.E. du 30 mars 2012 qui n’était pas prévue au calendrier ?
Thierry Ehrmann :
Oui, effectivement. Cette A.G.E. grave définitivement dans le marbre la réussite de notre mutation économique qui est désormais pour nous de l’ordre de la certitude. Nous sommes, dans un premier temps, avec 16 ans de travail, devenus le leader mondial de l’information sur le marché de l’art avec 1,4 million d’abonnés. En début 2012, nous avons acquis avec assurance la conviction que notre cœur de métier et notre rentabilité optimale se situent sur la Place de Marché Normalisée à prix fixe et aux enchères. C’est la raison pour laquelle nous modifions en profondeur notre objet social pour être en adéquation avec cette aventure extraordinaire qu’est Artprice.
Boursica :
Certains de nos lecteurs nous ont fait part d’une augmentation de capital lors de cette AGE. Est-ce le cas ? Il me semble que vous étiez contre.
Thierry Ehrmann :
Il ne s’agit nullement d’une augmentation de capital mais uniquement d’un plan de stock-options dans le but d’être attractif pour des profils atypiques et rares que nous chassons pour la Place de Marché Normalisée aux Enchères. Il est clair que nous cherchons les meilleurs éléments où qu’ils soient dans le monde feutré du marché de l’art et nous voulons nous en donner les moyens. De même il est logique de récompenser les collaborateurs d’Artprice qui se sont impliqués dans des proportions au-delà des normes communes.
Concernant les augmentations de capital, je réitère mes propos, à savoir que je suis totalement hostile aux augmentations de capital qui non seulement diluent les actionnaires mais surtout, et on l’oublie souvent, interdisent à la société cotée de voir son cours grimper très rapidement. Contrairement à la grande majorité de sociétés cotées, nous n’avons pas un euro de dette. Pas de découvert bancaire, pas d’emprunts court, moyen et long terme, aucun convenant bancaire, ni d’instruments financiers à rembourser comme les BSA et autres produits dérivés, avec de plus, une bonne trésorerie et un BFR négatif.
Boursica :
Il y a quelques jours, vous avez publié votre rapport du marché de l’art. Comment se fait-il que tous les médias français et internationaux ainsi que les institutions ne citent qu’Artprice lorsqu’on parle de marché de l’art ? C’est un lobbying ?
Thierry Ehrmann :
Non, je vous le certifie, une seule réponse à votre interrogation: l’historique d’Artprice : nous sommes aujourd’hui le seul groupe au monde à avoir normalisé le marché de l’art avec plus d’un million d’heures de travail d’historiens, de chercheurs et de journalistes en marché de l’art qui ont documenté et écrit sur toutes les œuvres issues de ces manuscrits et catalogues, notamment du 17e siècle à nos jours. C’est pour cela que nous avons la plus grande banque de données d’informations sur le marché de l’art au monde qui permet de tracer les œuvres d’art au fil des siècles avec 108 millions d’images ou gravures d’œuvres d’Art de 1700 à nos jours commentées par nos historiens d’art. Avec cette normalisation et plus de 3600 maisons de ventes qui sont connectées sur notre Intranet sécurisé, nous sommes la seule agence de presse (Art Market Insight) à pouvoir fournir des données macro-économiques, des cotes et indices selon la méthode des ventes répétées et plus d’une centaine d’indices de référence qui permettent à plus de 6300 médias chaque année d’aborder le marché de l’art à travers des chiffres objectifs et exhaustifs.
Boursica :
Avez-vous un exemple concret ?
Thierry Ehrmann :
J’en veux pour preuve notamment la Chine, où nous sommes de très loin les seuls à remonter une information aussi difficile et délicate de par la barrière linguistique ainsi que les us et coutumes.
Boursica :
Cette présence permanente dans les médias a-t-elle un coût ?
Thierry Ehrmann :
Non, bien au contraire, de manière systématique et contractuelle, la presse écrite et audiovisuelle a l’obligation de nous sourcer avec notre code Internet et de commenter notre méthodologie. Nous estimons que chaque année, nous économisons en valorisation entre 16 et 18 millions d’euros d’espaces publicitaires qui, de toute façon, n’auraient pas la même pertinence car rien ne remplace un contenu d’agence de presse dont le degré de lecture est infiniment plus fort que de la publicité, si talentueuse soit elle. Concernant les études de marché spécifiques pour les médias, les assurances ou le private banking, bien évidemment, nous facturons nos études comme il se doit.
Boursica :
Mais vous aviez bien pourtant parlé d’une campagne publicitaire internationale pour le lancement de la Place de Marché Normalisée aux Enchères ?
Thierry Ehrmann :
Oui, dans le cadre du lancement des enchères, nous avons certes bénéficié de très bonnes retombées médiatiques mais nous avons complété, pour l’exercice 2012, par un plan de campagne ciblé sur la presse artistique, où nous avons pris pour chaque pays clé le leader et le co-leader ainsi que des campagnes sur des networks T.V. très ciblés sur l’art et le luxe. La campagne a démarré fin janvier 2012, pour se caler sur le calendrier du marché de l’art, qui prend son amplitude avec les ventes dites de printemps.
Boursica :
Revenons au rapport annuel du marché de l’art qui vient de sortir. Celui-ci étant disponible sur votre site Internet, pourriez-vous nous dire brièvement quel enseignement essentiel doit-on en tirer ?
Thierry Ehrmann :
Le premier enseignement est son titre : "L’art ne s’est jamais aussi bien vendu en 2011". Le produit mondial des ventes aux enchères a dépassé son record absolu avec 11,5 milliards $. Ce qui veut dire qu’avec le premier marché, soit les galeries, marchands d’art et courtiers, on est désormais sur une base d’environ 90 milliards $, selon les ratios entre le premier et le second marché. Le taux d’invendus est au plus bas. La Chine écrase les USA avec 41,4% de volume mondial et l’Asie devient à elle seule un véritable marché avec près de 45% du marché mondial. Les artistes chinois trustent toutes les meilleures places tant dans notre Top 10 que dans notre Top 500. J’en veux pour exemple l’Icône occidentale Pablo Picasso qui, pour la première fois, sort du podium pour devenir numéro 4 mondial. Quant à la France, rien de nouveau, la chute continue toujours et encore.
Le nombre d’enchères millionnaires ne cesse de croître dans le monde, notamment en Asie.
Boursica :
Le marché de l’art serait donc comme l’or, une valeur refuge ?
Thierry Ehrmann :
Oui, nous en avons la démonstration avec les deux épreuves terribles où l’économie et la finance mondiale se sont effondrées en 2008 et en 2011 alors que le marché de l’art a fait preuve d’une grande maturité et de performances exceptionnelles. Ce n’est pas pour rien que le private banking et les gestionnaires de patrimoine conseillent désormais, notamment grâce aux outils économétriques d’Artprice, de se diversifier en période de crise dans le marché de l’art. Je vous invite à regarder nos progressions par gamme de prix et vous comprendrez que l’Artprice Global Index se porte mieux que le S&P 500 ou l’Eurostoxx 50.
Boursica :
Justement, en parlant d’enchères millionnaires, à quand la première enchère millionnaire sur Artprice que tout le monde attend ?
Thierry Ehrmann :
Les enchères millionnaires sur Artprice sont une absolue certitude, au vu de nos discussions avec les grands acteurs du marché de l’art. Ce n’est donc qu’une question de date. Un seul pressentiment, cette enchère portera vraisemblablement sur un artiste Chinois.
Boursica :
Pour revenir aux performances de la France, pourquoi une telle chute d’année en année ?
Thierry Ehrmann :
J’ai souvent répondu à cette question. La France était numéro 1 mondial dans les années 60 mais hélas, elle n’a cessé de perdre du terrain. Quelques chiffres : l’art contemporain sur une année pèse 13 millions $, ce qui signifie à l’échelle du Monde le néant, New York et Londres sur de belles ventes cataloguées réalisent chacune en une journée ce que la France fait en un an. Il est évident que le monopole de près de 500 ans des commissaires-priseurs et la première réforme de 2000 qui a avorté dans des conditions pathétiques, ont contribué à paralyser la maison France. Nous en savons quelque chose à titre personnel, avec nos 16 ans de combats législatifs et dizaine de procédures desquelles nous sommes sortis vainqueur après des années de calendrier judiciaire.
Boursica :
Mais la guerre est désormais terminée entre Artprice et l’ancien monopole ?
Thierry Ehrmann :
Sur le plan économique, la messe est dite et nous avons une autoroute californienne devant nous. Sur le plan du droit, sans être rancunier, nous devons finaliser quelques dossiers où le préjudice économique que nous avons subi doit aboutir à un processus indemnitaire. De même, certaines attaques qui n’ont pas abouti méritent réparations en demandes reconventionnelles. Par ailleurs, nous maintenons avec fermeté, nos poursuites pénales et notre plainte contre des Maisons de ventes françaises pour entente illicite devant l’Autorité de la concurrence avec de nouveaux éléments depuis fin janvier 2012.
Boursica :
Vous visez qui ?
Thierry Ehrmann :
En réalité, un tout petit nombre d’anciens commissaires-priseurs parisiens, essentiellement à Drouot, avec ses scandales judiciaires et mises en examen à répétitions. Concernant l’organisme de régulation, qui est le Conseil des Ventes Volontaires, le communiqué de presse du 6 Janvier 2012 à quelques heures de notre lancement de la Place de Marché Normalisé aux enchères, sans le moindre courrier, ni appel téléphonique préalable, ni la moindre mise en demeure était totalement surréaliste alors qu’il nous connaît très bien, tant par nos auditions, que nos fournitures de données chaque année pour leur rapport annuel sur le marché de l’art. Depuis quand un acte introductif d’instance se matérialise par un communiqué de presse, sans que nous soyons prévenus préalablement par voie judiciaire ?
Pour moi la mission du Conseil des ventes est primordiale, mais dans le strict respect du contradictoire. Les choses étant ce qu’elles sont, une grille de lecture nous fait penser que ce petit noyau dur de commissaires-priseurs proche de Drouot, fous de rage des conséquences de la loi du 20 juillet 2011 et notamment de l’article 5, dont je viens de vous parler, a induit de manière intentionnelle en erreur le Conseil des Ventes Volontaires qui a su ces dernières années avec peu de moyens, oser ouvrir avec courage de vrais débats sur le déclin inexorable du marché français. Il faut savoir que nous avons eu des menaces extrêmement violentes de quelques rares acteurs qui ne supportent pas de voir leurs marges et leur marché s’effondrer. Mon côté perspicace et mes nombreuses heures de vol au compteur me font dire que de telles manifestations de haine et de fureur prouvent que nous avons frappé là où résidait le profit, à savoir entre autres 5% de commission nette sur les œuvres de plus de 15 000 € et 7% de 7 500 à 15 000 €.
Boursica :
Internet a donc dévoré le marché de l’art, entre autres, avec vous ?
Thierry Ehrmann :
Il faut tout relativiser et ne jamais oublier que plus de 4500 sites Internet d’art ont disparu depuis 2000 et que nous avons vécu la quasi-disparition boursière de site d’art sur Internet désormais relégué en OTC sans aucun volume. Pour nous, il est vrai que nous avons démarré Artprice avec moins de 30 millions d’internautes et que nous sommes aujourd’hui à plus de 2,7 milliards d’internautes. Mais le meilleur est à venir. Mais mieux que tout, la déclaration du Président de Christie’s sur les œuvres d’Art et Internet est pour nous une excellente certification.
Boursica :
Il reste encore de la croissance sur Internet ?
Thierry Ehrmann :
Nous n’en sommes qu’à 30 % du cycle de croissance de l’Internet à 15% du processus de dématérialisation de l’ancienne économie. L’Internet mobile colle parfaitement à Artprice, car notre clientèle est par nature nomade et a besoin d’informations dans le feu de l’action, comme les experts, les assureurs, les galeristes, les auctioneers, les douanes et bien sûr les collectionneurs et amateurs en situation d’achat ou de vente en galerie ou en salle des ventes.
L’Internet mobile pour Artprice devrait représenter 80% de nos consultations. Nous en sommes déjà à plus de 30% et cette année, l’ensemble des grands bureaux d’études émet une prévision en nombre de Smartphones vendus un chiffre pour 2012 qui se situe entre 550 et 700 millions de nouveaux internautes mobiles. En 2015, c’est plus de 3,5 milliards d’internautes mobiles que nous pourrons connecter à Artprice.
Boursica :
Qu’entendez-vous par 15% du processus de dématérialisation de l’ancienne économie:
Thierry Ehrmann :
Nous ne sommes qu’au début de la dématérialisation de l’ancienne économie.
Je reprendrais la citation de mon vieux maître Pythagore, le premier des philosophes pour lequel tout est nombre, à l’exception des essences que sont les émotions humaines non quantifiables, indicibles et se jouant des nombres. A ce titre au-delà du nombre d’internautes, pratiquement tous les actes de commerce peuvent être dématérialisés, Artprice avec le Marché de l’Art est un très bon exemple. Vous verrez que l’enjeu majeur dans le monde sera ce binôme: dématérialisation et développement durable. La seule vraie réponse à la crise énergétique, c’est la dématérialisation.
Boursica :
Devant de tels chiffres, comment faites-vous sur le plan technique ?
Thierry Ehrmann :
Nous avons, à travers notre maison mère, le Groupe Serveur, qui est un des tout premiers pionniers de l’Internet depuis 1987 (selon Time Magazine), travaillé dans les années 90, dans le respect des directives Européennes et de la CNIL, sur le concept de Data mining, mais nous sommes maintenant passés au concept de "Big data" avec des unités de stockages qui se mesureront à terme en péta-octet. Ces données sont produites en temps réel, elles arrivent de tous pays en flots continus, sont méta taguées mais de façon hétérogène et proviennent de sources très diverses déstructurées et non prédictives.
Boursica :
Quelle est la différence entre le Big data et le Data mining ? C’est de la même chose dont on parle ?
Thierry Ehrmann :
Non, je vais vous expliquer pourquoi. Le concept de Data mining était de croiser des données à haute valeur ajoutée des banques de données des groupes, pour amener de la data très qualitative. Le concept de Big data, c’est bien évidemment le Data mining en sous-ensemble, mais avec une collecte, toujours dans le respect des règles de protection des données personnelles, de milliards de données (logs) considérées jusqu’alors comme non essentielles, alors qu’en réalité, dès que nous avons pu constater l’effondrement du coût du péta-octet (1000 téraoctets), nous nous sommes aperçus que l’exploitation en Data mining de ces données à priori moins qualitatives et considérées comme négligeables, étaient en vérité d’une richesse peu commune. Nous pouvons désormais comprendre des phénomènes complexes et instantanés et aboutir très vite à des produits et services qui collent littéralement à la demande de nos dizaines de millions de visiteurs gratuits ou payants.
Boursica :
Concrètement, quels types d’applications peuvent sortir du "Big data" ?
Thierry Ehrmann :
Nous avons pu par exemple mesurer, depuis l’ouverture de la Place de Marché Normalisée aux Enchères le 18 janvier 2012, non seulement, le nombre impressionnant de visiteurs qui n’étaient jamais venus sur Artprice, mais nous avons pu comprendre aussi, en examinant ces centaines de millions de logs depuis le 18 janvier 2012, pourquoi ces nouveaux clients ne venaient que maintenant, depuis le lancement des enchères. De même, nous pouvons, comme je l’ai dit en début d’interview, dans cet énorme trafic qui a été multiplié pratiquement par cinq sur la P.M.N., décrypter ces nouveaux clients et prospects qui semblent ne s’intéresser qu’aux enchères mais qui en réalité passent leur temps à zapper entre la Place de Marché Normalisée aux enchères et nos données gratuites et très limitées en valeur, dans nos bases de données payantes sur les cotes, indices et biographies, sans faire un acte d’achat supérieur à 50 €.
Grâce au Big data, nous pourrons produire des abonnements sur mesure qui prennent en compte la présence à 70% de l’Internet mobile chez ces nouveaux clients et prospects et de leur degré d’informations payantes selon leurs profils que nous situons de l’ordre de 36 € /an soit 3 € par mois. Ce qui change tout dans cette analyse c’est que notre cible ne se mesure plus en million d’abonnés, comme c’est le cas actuellement, mais en dizaines de millions de consommateurs d’art sur mobile de type iPhone ou en OS Android de Google
Boursica :
Dans tout cela, où sont les artistes ?
Thierry Ehrmann :
Et bien justement, on s’aperçoit grâce au Big data, malgré notre banque de données de biographies regroupant 1,8 million d’artistes, dont 450 000 cotés aux enchères publiques, qu’il existe près d’un million d’autres artistes, beaucoup moins connus, avec un parcours plus discret, qui sont en réalité fascinés par la possibilité de vendre leurs œuvres sur notre Place de Marché Normalisée aux Enchères, avec leur biographie en ligne, sans rentrer dans le processus économique de la galerie puis de la maison de ventes qu’ils refusent par une philosophie d’indépendance. Ce potentiel est loin d’être négligeable et le prix de leurs œuvres qui est souvent inférieur à 7500 €, nous permet d’appliquer notre fourchette basse de 9% de commission et frais.
Boursica :
Concernant votre réseau social Artprice Insider, où en êtes-vous ?
Thierry Ehrmann :
Ce réseau social construit avec des sociologues et professionnels des réseaux sera le contraire de Facebook, à savoir que les professionnels et membres d’Artprice apparaîtront sous leur vrai nom et Artprice Insider sera couplé à la Place de Marché Normalisée à prix fixe et aux enchères. Les premiers tests donnent d’excellentes remontées et les échanges sont tous qualitatifs a contrario de certains réseaux sociaux où l’inutile est omniprésent. Cela fait 18 mois qu’on le peaufine car c’est une véritable bombe dans le monde feutré du marché de l’art dans lequel notre droit à l’erreur doit être proche de zéro.
Boursica :
Ce réseau serait donc réservé aux initiés du marché de l’art ?
Thierry Ehrmann :
Non, pas tout à fait. Je dirais plus que ce réseau s’apparenterait à un Think tank ou à une Brain box. La puissance d’Artprice Insider doit être d’émettre des idées originales, d’avoir un réservoir d’experts, d’être un lieu d’expertise, d’éclairer le débat autour du marché de l’art et faire émerger de nouveaux concepts. Tout, absolument tout est à réinventer dans le marché de l’art qui a été totalement endormi jusqu’à l’arrivée d’Internet. Petit scoop, après leurs accords positifs, nous pouvons annoncer qu’il y aura en live des intervenants qui font partie du Top 100 des Market Makers du marché de l’art.
Boursica :
Avec tout ce programme, comment trouvez-vous le temps de préparer une rétrospective de vos 30 ans de sculpteur plasticien pour juin 2012 à la Demeure du Chaos, qui est le siège social d’Artprice mais aussi un musée d’art contemporain ?
Thierry Ehrmann :
En effet, cela fait 18 mois que je prépare mes 30 ans de sculpteur-plasticien que je fêterai en juin 2012. Pour cet événement important, j’ai réalisé depuis 18 mois, 450 sculptures d’acier brut qui sont une invitation aux visiteurs à réaliser le parcours plein air et découvrir les 3609 œuvres formant le Corpus de la Demeure du Chaos, appelé aussi Abode of Chaos, dixit "The New York Times".
Il aura fallu plus de 900 tonnes d’acier brut, des maîtres forgerons et des lasers de haute précision, pour arriver à créer ce qui sera, au niveau Européen, la plus grande installation statuaire. Une fois de plus, cette démarche plasticienne me permet de décrypter avec une grande sensibilité les artistes et les acteurs du marché de l’art. On ne peut pas réaliser Artprice sans être totalement immergé dans le champ de l’art. Pour l’anecdote, il y a un nombre important d’actionnaires et/ou clients dans nos 120 000 visiteurs/an, je peux donc le week-end bénéficier de discussions et d’échanges très pertinents pour Artprice hors le contexte du travail. Avec une pointe d’humour, je peux donc dire que je fais la semaine de 63 heures. Ceci dit, ce choix que j’accepte avec lucidité, peut expliquer bien des choses que certains ne saisissent pas vraiment.
Boursica :
Que dire de votre cours de bourse de 2011 ? Et qu’attendez-vous de 2012 ?
Thierry Ehrmann :
Il me semble que peu de dirigeants de sociétés cotées en Europe ont pu pressentir l’évolution de leur cours comme nous en 2011. Artprice a eu le meilleur parcours de tout le marché réglementé, avec +472% de progression sur l’année 2011 et un volume traité de 873 millions € du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2011, avec le passage mythique à 67€ que j’avais prédit, suite au célèbre dicton boursier "cours vu, cours revu". Sur 1 an en moyenne mobile, nous sommes à +476% et 1,25 milliards € traités sur le titre. Cette année, avec le compartiment B de Eurolist et notre passage au SRD Long Only il y quelques jours, et bien sûr les enchères, j’ai le pressentiment que l’on peut espérer, avec toutes les précautions d’usage, notamment par des événements exogènes à Artprice, un cours se consolidant autour de 90€.
Boursica :
Vous avez parlé récemment de fonds qui s’intéressent à Artprice, peut-on en savoir plus?
Thierry Ehrmann :
Sans rentrer dans le principe de confidentialité entre les parties, notre passage au SRD Long Only fait que de nombreux fonds qui statutairement n’ont le droit de prendre que des positions sur les sociétés françaises au SRD peuvent donc prendre désormais des lignes sur Artprice. Ils ont une approche très différente des français et utilisent la méthode des comparables avec entre autre Sotheby’s qui est la seule Maison de ventes cotée dans le monde, car ils arrivent en 2012 avec une vision d’Artprice comme acteur principal du marché de l’Art sur Internet par notre Place de Marché Normalisée aux enchères ou à prix fixe, et de ce fait, valorisent différemment Artprice car ils considèrent que notre cours ne représente absolument pas la vraie valeur d’Artprice.
Boursica :
Pouvez-vous être plus précis ?
Thierry Ehrmann :
Nous vous avons donné dans la première interview de juin 2011 les éléments de calcul avec des exemples précis des méthodes de valorisations vielles de plus de 120 ans (N.B. la valeur d’une Maison de Ventes dans le monde, c’est principalement 80 % le fichier client, entre 800 et 4000 dollars par client et 20 % pour la marque de la Maison de Ventes si cette dernière est notoirement connue. Pour bien comprendre la différence entre un poste client estimé à 800 dollars et l’autre à 4000 dollars, c’est à partir des strates d’informations détenues sur le client final que l’on calcule le prix). Donc pour les équipes d’Artprice, moi-même et nos actionnaires c’est la quasi certitude d’être au début d’une nouvelle histoire. Je dirais que nous sommes comme une société qui s’apprêterait à réaliser une I.P.O. au Nasdaq avec en prime, la maturité que nous avons déjà avec 11 ans de parcours sans faute, au marché réglementé. C’est très excitant et terriblement motivant.
Boursica :
Et vos accords sur l’Asie, où en sont-ils ?
Thierry Ehrmann :
Au mois de mars 2012, nous démarrons en Chine une longue marche sur les principales maisons de ventes Chinoises avec près de 40 rendez-vous, avec lesquelles nous partageons beaucoup d’affinités, notamment sur la dématérialisation du marché de l’art, et elles pensent comme nous, que la notion de salles de ventes physiques est inappropriée en 2012 face à l’Internet et notamment notre Place de Marché Normalisée aux Enchères qui aura sa propre assise à Hong Kong, dans nos futurs bureaux.
L’Asie, que je connais bien depuis 20 ans, obéit à des rythmes très différents de nous autres occidentaux. Il faut un temps énorme pour acquérir la confiance de votre futur partenaire. La parole donnée prime sur le droit des contrats. En revanche, la mise en place d’un business se fait à une vitesse fulgurante qui panique généralement les occidentaux. Je pense qu’Artprice est très bien positionnée en Asie où nous sommes considérés comme avant-gardistes, très loin devant les vieilles maisons anglo-saxonnes considérées par les Asiatiques comme parfois dépassées par les événements.
Boursica :
Puisque vous parlez des vieilles maisons anglo-saxonnes, quels sont vos rapports avec elles actuellement et surtout depuis le 18 janvier 2012 ?
Thierry Ehrmann :
Le rapport de force qui s’était établi en 2005 avec la Place de Marché Normalisé à prix fixe a considérablement évolué. Il semble que les deux économies ont chacune effectuée une réflexion en profondeur sur leur avenir. Il est vrai que les confrontations entre l’ancienne économie et l’économie du numérique sur d’autres secteurs que le marché de l’art ont fait avancer le débat. Une fois de plus la Messe est dite avec près de trois milliards d’internautes face aux 50 millions de 1999, d’où ma théorie du changement de paradigme économique.
Boursica :
Pouvez-vous développer plus précisément le contenu de ce débat ?
Thierry Ehrmann :
L’ancienne économie a enfin compris qu’être depuis 25 ans sur Internet, comme Groupe Serveur, qui contrôle Artprice et dont je suis le fondateur, est un espace temps, non seulement incompressible mais très onéreux à acquérir, notamment par la culture de l’Internet qui est très sophistiquée. Sur le secteur du marché de l’art, une anecdote est très révélatrice, avec des recommandations à New-York, dues aux manifestations du « Occupy Wall Street ». Il est recommandé aux gens aisés d’éviter un certain nombre de lieux et notamment les salles des ventes. Ceci dit, les grandes maisons sont en train de liquider peu à peu leurs immobiliers ou résilier de manière anticipée leurs baux. Ils découvrent que l’informatique en réseau sécurisé Intranet, le Data mining, le marketing comportemental, l’indexation, les bases de données normalisant le marché de l’art, sont une industrie lourde, avec des barrières d’entrées financières et technologiques très élevées et parfois, comme cela est notre cas, des protections au titre de la propriété intellectuelle qui leur interdisent tout simplement d’utiliser hors contrat, la réalisation de Places de Marché Normalisées ® sur le marché de l’art dont Artprice possède les différents droits d’auteur tels que entre autres le Droit sui generis.
Boursica :
Et alors, que doit-on conclure ?
Thierry Ehrmann :
La première conclusion est que la partie adverse a pris conscience de la valeur des actifs corporels et incorporels qui constituent une des grandes richesses d’Artprice. Le point numéro deux, est que les grandes maisons ont toutes investi sur Internet, avec généralement, deux à trois plans d’investissements, des sommes se chiffrant systématiquement en centaines de millions de dollars et dont le résultat est insatisfaisant et parfois se révèle catastrophique. Le point numéro trois passe par la reconnaissance d’un acteur historique comme Artprice et la capacité d’imaginer pour la première fois un véritable partage du marché de l’Art.
Boursica :
Comment se partagerait ce marché de l’Art ?
Thierry Ehrmann :
De manière très simple, tout le segment des œuvres inférieures à 15 000 € leur est étranger, et pourtant il pèse un volume colossal sur le marché de l’art (81%). Entre
15 000 et 50 000 €, ils ne sont pas vraiment compétitifs en termes de prix. Se pose alors la question des œuvres de plus de 50 000 € et bien sûr celle des œuvres millionnaires sur lesquelles se greffent alors un service et une prestation parfois sur mesure pour l’acheteur comme pour le vendeur. Très vite, ces vielles maisons font leurs calculs et voient que leurs avantages marketing et leur ancienneté ne suffisent pas à équilibrer leur économie en se projetant sur les cinq prochaines années. Il leur reste alors une démarche pragmatique en se rapprochant de nous.
Pour autant, nous respectons leur démarche mais nous ne pouvons par faire autrement que de nous référer à nos partenaires asiatiques qui ont depuis longtemps anticipé la situation et n’ont donc plus de problème à résoudre. Il est tout à fait possible que nous arrivions, néanmoins, à trouver des terrains d’entente car une jeune génération de cadres supérieurs à la tête de ces vieilles maisons ne s’embarrassent pas des fantômes du passé et passent à l’acte.
L’année 2012 sera certainement pour nos actionnaires accompagnée d’heureuses nouvelles, parfois surprenantes.
Boursica :
Peut-on en savoir plus ?
Thierry Ehrmann :
Sans trahir le secret des affaires, nous avons des acteurs majeurs qui, avec beaucoup de maturité, ont décidé de nous adopter progressivement en marque blanche ou en marque grise. Il est évident que dans ces cadres, le transfert de chiffre d’affaires de sociétés traditionnelles qui opèrent aux enchères d’art depuis de nombreuses années, en utilisant notre Place de Marché Normalisée aux Enchères pour leur propre compte, est susceptible d’impacter le cours de manière non négligeable.
Actuellement nous vivons de manière régulière, ce type de scénario: le départ d’un directeur général à la retraite d’une très grande Maison de ventes internationale et l’arrivé d’un nouveau D.G. de 35 ans qui immédiatement après avoir fait son audit, se rapproche de nous avec un vrai désir de faire du big business, alors que son prédécesseur par son âge proche de la retraite, considérait Artprice dans le meilleur des cas comme un Ovni dans le monde de l’Art sans aller plus loin. Une fois de plus, la patience est une des conditions essentielles de la réussite d’Artprice depuis sa création.
Boursica :
Dans ce cadre, quel est votre statut ?
Thierry Ehrmann :
Dans ces cas-là, nous opérons comme une SSII et un centre Serveur où nous facturons des frais récurrents d’hébergements et d’utilisation de nos logiciels et bases de données propriétaires.
Boursica :
Un dernier mot enfin. Vous nous avez, dans notre première interview, déclaré qu’Artprice était à 10% de son histoire, puis, dans la deuxième interview, vous pensiez plutôt n’être qu’à 5%. On est à combien aujourd’hui ?
Thierry Ehrmann :
Nous sommes toujours à 5% du développement d’Artprice mais la grande différence, c’est que ces 5% qui étaient une intuition en 2011, sont désormais confortés par des faits et des chiffres, ce qui change tout pour nos actionnaires et nous-mêmes …
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Les précédentes interviews exclusives de Thierry Ehrmann :
http://serveur.serveur.com/Press_Release/2011-interview-thierry-ehrmann.html
Artprice est le leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l’Art avec plus de 27 millions d’indices et résultats de ventes couvrant 450 000 Artistes. Artprice Images(R) permet un accès illimité au plus grand fonds du Marché de l’Art au monde, bibliothèque constituée de 108 millions d’images ou gravures d’oeuvres d’Art de 1700 à nos jours commentées par ses historiens. Artprice enrichit en permanence ses banques de données en provenance de 4 500 Maisons de ventes et publie en continu les tendances du Marché de l’Art pour les principales agences et 6300 titres de presse dans le monde. Artprice diffuse auprès de ses 1 400 000 membres (member log in), ses annonces, qui constituent désormais la première Place de Marché Normalisée(R) mondiale pour acheter et vendre des oeuvres d’Art à prix fixes ou aux enchères (réglementée par les alinéas 2 et 3 de l’article L 321.3 du code du commerce). (source Artprice). Artprice est cotée sur Eurolist by Euronext Paris au compartiment B, SRD long only : Euroclear : 7478 – Bloomberg : PRC – Reuters Découvrir l’alchimie et l’univers d’Artprice http://web.artprice.com/video/ dont le siège social est le célèbre Musée d’art contemporain Abode of Chaos. Sommaire des communiqués d’Artprice : Suivre en temps réel toute l’actualité du Marché de l’art avec Artprice sur Twitter : |
Artprice’s annual art market report 2011. Art sales at their best.
Paris, February 27 , 2012
Artprice’s annual art market report 2011. Art sales at their best.
While old economies are struggling, growth is accelerating in the BRICS countries. The five BRICS – Brazil, Russia, India, China and South Africa- have been enjoying much stronger economic expansion than the developed countries and China’s growth in particular has profoundly modified the geographical structure of the global art market according to thierry Ehrmann, the founder and CEO of Artprice, the world leader in art market information. Moreover, in Singapore, Beijing and Hong Kong, politicians are aware of the enormous economic potential of art for their state or their city, and their governments strongly support major cultural events including Contemporary Art fairs. In addition to the 49% growth in auction revenue from artworks in China, a number of other Asian countries have also posted particularly dynamic growth, such as Singapore (+22%) and Indonesia (+39%).
This growth has been driven by the emergence of new and very wealthy collectors and a growing number of art investment funds. As a result, the Asian art market has become the most high-end area of the entire globe. For example, 12.1% of works sold in Asia sell for between $100,000 and $1m, versus 2.2% for the rest of the world. China, Asia’s leading economic power and world leader for sales of artworks, has surprised everyone not just by its acquisitive capacity but also by its independence. It accounts for the highest auction results (with 774 auction results above $1 million recorded in 2011 compared with 426 in the USA and 377 in the UK), mostly generated at auctions in Beijing and Hong Kong. Even if China were deprived of the strong Hong Kong sales of Christie’s and Sotheby’s, it would easily remain the first global marketplace!
In 2011, the global art auction market generated 21% more than in 2010 and there is not a single segment of the art market that did not progress in terms of turnover. Compared with 2010, Modern art added $1.2B, Post-war art added $372m, Contemporary art added $291m, Old Masters added $124 million and 19th century art posted an increase of $43 million. In addition, bulimic buying has not left any medium on the side-lines. 2011 saw the sale of more paintings, sculptures, photographs, drawings and even prints than 2010. Indeed, driven by the rocketing prices of the Chinese Old and Modern masters, drawing has really come into its own, with its annual revenue up by $1.318 billion over the year.
This year, Artprice’s annual art market report – based on 6.3 million auction results from 4,500 auction houses around the world and distributed to over 6,300 media organisations and international institutions every year in 6 languages – will focus particularly on China’s successful conquest of the global art market. Our 2011 Art Market Trends contain macro- and micro-economic analyses providing the keys to understanding the annual evolution of the global auction market. It discusses the major trends in the market, analysed throughout the year on the ArtMarketInsight page of our website, by the Artprice press agency and by our Econometrics Department. To complement this objective appreciation of the art market based on a year of global auction results, Artprice also offers numerous original rankings such as the Top 500 artists by auction revenue and the Top 100 auction results of the year.
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- Edito
- A high-end market unaffected by the crisis
- New record year
- The powers at work
- Modern art: the core of the market in 2011
- The best of the Old Masters
Contemporary art - Structural mutation: the art market in the Internet age
- Top 10 Artists
- 11 figures for 2011
- Powerful art market columnists comment the year
- 2011 from the AMCI’s viewpoint
- 2011 in 140 characters – the year as seen by @artpricedotcom
- Top 100 auction results in 2011
- Top 500 artists by auction revenue in 2011
Source: http://www.artprice.com (c)1987-2012 thierry Ehrmann
Artprice is the global leader in databank on Artprices and indices with more than 27 million indices and auction results covering 450,000 artists. Artprice Images® offers unlimited access to the largest Discover the Alchemy and the universe of Artprice http://web.artprice.com/video/, which headquarters are the famous Museum of Contemporary Art, the Abode of Chaos Artprice is listed on Eurolist B by Euronext Paris (SRD long only): Euroclear: 7478 – Bloomberg: PRC – Reuters: Artprice releases: http://serveur.serveur.com/press_release/pressreleaseen.htm Follow all of the art market’s news with Artprice on Twitter: |
Artprice : le rapport annuel du Marché de l’Art 2011. L’art ne s’est jamais si bien vendu.
Paris, le 27 février 2012
Artprice : le rapport annuel du Marché de l’Art 2011. L’art ne s’est jamais si bien vendu.
Tandis que les vieilles économies souffrent, la croissance s’accélère du côté des BRICS. Les cinq membres des BRICS, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, ont bénéficié d’une croissance beaucoup plus forte que les pays développés et le formidable assaut chinois a profondément modifié la structure géographique du marché de l’art selon thierry Ehrmann, PDG et fondateur d’Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’Art. De plus, à Singapour, Pékin et Hong Kong, les politiques ont conscience de l’énorme potentiel économique que représente l’art pour leur état ou pour leur ville et les gouvernements soutiennent fermement les grands évènements culturels, dont les salons d’art contemporain. Outre la croissance de 49 % du volume d’affaires pour la vente aux enchères d’œuvres d’art en Chine, d’autres pays asiatiques sont particulièrement dynamiques : c’est le cas de Singapour (+22 %) ou de l’Indonésie (+39 %) par exemple.
Cette croissance est portée par l’émergence de nouveaux collectionneurs richissimes et d’un nombre grandissant de fonds d’investissements en art. De fait, le marché asiatique est devenu le plus haut de gamme du monde. Par exemple, 12,1 % des œuvres vendues en Asie le sont entre 100 000 $ et 1 m$, contre 2,2 % dans le reste du monde dans cette gamme de prix. La Chine, première puissance asiatique et première puissance au monde pour la vente d’œuvres d’art est étonnante tant par sa force de frappe que par son indépendance. C’est là que les plus grosses enchères sont signées (avec 774 enchères millionnaires enregistrées en 2011 en Chine contre 426 aux États-Unis ou 377 au Royaume-Uni), la plupart du temps dans des salles de ventes pékinoises ou hongkongaises. Même si la Chine se trouvait privée du dynamisme des ventes hongkongaises de Christie’s et Sotheby’s, elle demeurerait la première place de marché mondiale sans vaciller !
A l’issue de l’année 2011, la vente d’œuvres d’art a rapporté 21 % de plus qu’en 2010 à l’échelle mondiale et il n’est pas un secteur de la création qui ne progresse pas en terme de chiffre d’affaires. Par rapport à 2010, l’art moderne gagne 1,2 M$, l’art d’après-guerre 372 m$, l’art contemporain 291 m$, l’art ancien 124 m$ et les créations du XIXème siècle rapportent 43 m$ supplémentaires. De plus, la boulimie d’achat n’a relégué aucun médium à l’arrière-plan. Il s’est vendu plus de peintures, de sculptures, de photographies, de dessins et même d’estampes qu’en 2010. Porté par la cote explosive des maîtres anciens et modernes chinois, le dessin a d’ailleurs véritablement trouvé ses lettres de noblesse, avec un produit de ventes annuel en hausse de 1,318 M$ sur l’année.
Artprice publie en 6 langues son rapport exclusif du marché de l’art repris par plus de 6 300 médias et institutions internationaux chaque année. Réalisé à partir des 6,3 millions de résultats d’enchères de 4 500 maisons de ventes, le rapport annuel "Tendances du Marché de l’art 2011" est constitué de XX pages d’analyses macro-économiques et micro-économiques mises à jour au fil de l’actualité des ventes et des évolutions des prix des oeuvres d’art. Ce rapport édité par ArtMarketInsight, l’agence de presse d’Artprice, avec le département d’Econométrie d’Artprice contient aussi des classements originaux tels que le TOP 500 des artistes par chiffre d’affaires, la liste des 100 plus fortes enchères de l’année.
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- Edito
- Un marché haut de gamme hermétique à la crise
- Nouvelle année record
- Les forces en puissance
- L’art moderne : pivot du marché
- Le meilleur de l’art ancien
- Art contemporain
- Mutation structurelle : le marché à l’heure d’Internet
- Top 10 Artistes
- 11 chiffres pour 2011
- Les grandes plumes mondiales du marché de l’art
- L’année de l’Art Market Confidence Index
- 2011 en 140 Caractères – l’année vu part @artpricedotcom
- Le Top 10 des artistes
- Le Top 100 des enchères 2011
- Le Top 500 des artistes par chiffre d’affaires en 2011
Source: http://www.artprice.com ©1987-2012 thierry Ehrmann
Artprice est le leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l’Art avec plus de 27 millions d’indices et résultats de ventes couvrant 450 000 Artistes. Artprice Images(R) permet un accès illimité au plus grand fonds du Marché de l’Art au monde, bibliothèque constituée de 108 millions d’images ou gravures d’œuvres d’Art de 1700 à nos jours commentées par ses historiens. Artprice enrichit en permanence ses banques de données en provenance de 4 500 Maisons de ventes et publie en continu les tendances du Marché de l’Art pour les principales agences et 6 300 titres de presse dans le monde. Artprice diffuse auprès de ses 1 300 000 membres (member log in), ses annonces, qui constituent désormais la première Place de Marché Normalisée® mondiale pour acheter et vendre des oeuvres d’Art à prix fixes ou aux enchères (réglementée par les alinéas 2 et 3 de l’article L 321.3 du code du commerce). Source Artprice Artprice est cotée sur Eurolist by Euronext Paris au compartiment B, SRD long only : Euroclear : 7478 – Bloomberg : PRC – Reuters : ARTF Découvrir l’alchimie et l’univers d’Artprice http://web.artprice.com/video/ dont le siège social est le célèbre Musée d’art contemporain Abode of Chaos. Sommaire des communiqués d’Artprice : Suivez en temps réel toute l’actualité du marché de l’art : |
Les Interviews exclusives de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com du 5 juin et 9 octobre 2011 (partie 1 et 2)
Les Interviews exclusives de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com du 5 juin et 9 octobre 2011 (partie 1 et 2)
Boursica : Pouvez-vous nous rappeler la genèse d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
C’est tout d’abord un immense travail collectif d’historiens d’art incroyable. Nous avons racheté en 14 ans presque l’intégralité des fonds éditoriaux en Europe et aux USA puis désormais en Asie, cela couvre aussi bien des sociétés d’éditions, des fonds éditoriaux d’art dans le monde entier que des éléments d’actifs pour plus de 30 millions d’euros.
Il faut savoir qu’à travers Groupe Serveur dont je suis le Fondateur, (maison mère d’Artprice, qui est le spécialiste des banques de données juridiques, judiciaires et scientifiques), nous sommes sur Internet depuis 1985 et nous avons donc pu préparer et identifier nos cibles clés lors de notre arrivée dans les années 90 sur le marché de l’art.
Boursica : Quelles étaient ces cibles ?
Thierry Ehrmann :
Ces cibles étaient des sociétés mythiques comme par exemple le Guide Enrique Mayer (1962/1987), le célèbre Dictionnaire des ventes d’art 1700-1900 du Docteur H. Mireur, le leader américain Sound View Press avec près de 50 bases de données sur les USA (1991), les Editions Franck Van Wilder (1970) la Sté Suisse Xylogic (spécialiste mondial des indices du marché de l’Art) (1985), la banque de données Bayer sur le marché de l’art anglo-saxon de 1700 de 1913, Monogrammes et Signatures de Caplan (USA), ouvrage de référence mondial (1976), L’Argus du Livre de Collection et des manuscrits (France), l’ouvrage de référence mondiale (1982) ; et la liste est encore très longue…
Il y a aussi une politique d’achat systématique depuis 14 ans, des manuscrits et catalogues principalement de 1700 à 1970 en provenance du monde entier. On ne pouvait pas faire autrement que d’acheter ce savoir historique, sinon, on ne pouvait pas normaliser le marché de l’art avec certitude ni connaître la parfaite traçabilité des œuvres et de leur bonne attribution à la biographie de l’artiste.
On a largement passé le cap du million d’heures de travail d’historiens, de chercheurs et de journalistes en marché de l’art qui ont documenté et écrit sur toutes les œuvres issues de ces manuscrits et catalogues, notamment du 17e siècle à nos jours. C’est pour cela que nous avons la plus grande banque de données d’informations sur le marché au monde qui permet de tracer les œuvres d’art au fil des siècles avec 108 millions d’images ou gravures d’œuvres d’Art de 1700 à nos jours commentées par nos historiens d’art.
Ce n’est pas pour rien que Artprice enrichit en temps réel ses banques de données en provenance de près de 4500 Maisons de ventes et publie en continu les tendances du Marché de l’Art pour les principales agences et 6300 titres de presse dans le monde. On est chaque jour présent, sans payer un centime dans toute la presse mondiale avec notre copyright et notre adresse Internet. Que demander de plus en matière de notoriété et de communication ?
Boursica : Pouvez vous finir la genèse d’Artprice?
Thierry Ehrmann :
Pour revenir à la genèse, on est remonté aux prémisses du marché de l’art qui est né pratiquement vers 1700, ce n’est qu’à partir de cette période, que l’artiste s’affranchit réellement des commandes des Princes de l’Eglise puis des Princes de Sang, pour enfin produire face à la demande. C’est à ce moment là que nous pouvons considérer la naissance du marché de l’art au sens économique du terme.
Depuis 14 ans, on a des experts et marchands qui travaillent pour nous dans le monde entier et dès qu’ils ont des manuscrits, ils nous préviennent et on achète les manuscrits et catalogues. On en a tellement racheté qu’on a peu à peu instauré un assèchement, au début nous les achetions très cher puis progressivement la technique du ciseau a fonctionné et les derniers sont achetés chaque année à des prix très raisonnables… Ce fonds est unique au monde et nous l’ouvrons avec autorisation préalable de notre part à des chercheurs du monde entier.
Boursica : Quel est donc votre valeur ajoutée sur ces fonds documentaire ?
Thierry Ehrmann :
Notre travail dans les banques de données d’Artprice est avant tout un travail de mineur de fond, il faut chaque jour descendre à la mine, et ce depuis 15 ans, on est monté dans les années 2000 à plus d’une centaine de salariés alors que nous sommes désormais 45 car tout le travail est désormais en banques de données. Le nombre de salariées a été divisé par trois et le nombre de serveurs a été multiplié par près de 30 au cours de cette dernière décennie. Pour normaliser le marché de l’art, il a fallu passer par l’inventaire absolu des œuvres d’art et la biographie de centaines de milliers d’artistes du IV siècle avant J.C. à nos jours, avec parfois des centaines d’homonymes auxquels il faut attribuer à chacun ses bonnes œuvres.
Boursica : Comment produisez vous vos indices de référence sachant qu’un tableau est par nature unique ?
Thierry Ehrmann :
Par exemple une œuvre qui est repérée en 1850, on la voit passer de maison de ventes en maison de ventes aux travers des décennies, et on est donc bien certain qu’il s’agit de la même œuvre. On en connaît donc la cote et le rendement année par année et c’est pour cela qu’on est la seule société au monde à pouvoir avoir une méthode économétrique irréprochable sur l’ensemble des œuvres, En économétrie on appelle cela : la méthode des « ventes répétées ». Car nous travaillons sur un marché homogène. Les autres font des moyennes arithmétiques, usent de la méthode des comparables, mais cela induit des erreurs car leurs études porte sur un marché de type hétérogène.
Boursica : Comment avez vous pu contourner ce problème en si peu de temps ?
Thierry Ehrmann :
C’est pour cela que nous avons racheté une petite fortune en 2000 la célèbre société Suisse Xylogic, faite de scientifiques qui avaient élaboré tous les algorithmes et indices du marché de l’art depuis 1985. On est les seuls à avoir 10 ans après ces bases de données gigantesques (plus de 700 téraoctet) dans nos propres salles informatiques avec près de 900 serveurs en opérant sur nos propres fibres optiques dont nous sommes propriétaires. Nous ne dépendons d’aucune SSII, ce qui explique l’extrême rapidité de nos développements, notre R et D et la faiblesse de nos charges informatiques.
Ce qui est très important pour Artprice c’est que nous nous avons réussi à constituer la plus grande collection de manuscrits et catalogues anciens annotés au monde. Ce fonds documentaire colossal est d’ailleurs passé en compte de charges dans le cadre du principe de précaution, ce qui est une très bonne nouvelle pour nos actionnaires qui ont un bilan qui ne révèle pas ces actifs qui sont bien évidemment très importants.
Tous les jours on enrichit nos banques de données avec de nouvelles données qui viennent du monde entier. On a acheté des bases de données anglo-saxonnes, chinoises, hollandaises sans lesquelles on ne pourrait pas travailler, même si on mettait les meilleurs historiens d’art sur le développement, ils ne pourraient pas obtenir le même résultat. Par exemple, pour un peintre hollandais qui s’appelle Dick Van, un patronyme très répandu en Hollande, il est impossible sans nos bases de données d’être certain qu’on parle du même peintre et de ses oeuvres.
Boursica : Les gens disent: Pourquoi tout le monde va sur Artprice que répondez-vous ?
Thierry Ehrmann :
Tout simplement parce que nous n’avons pas de concurrent réel, car nous sommes les seuls à gérer plus d’un million de biographies avec aussi des artistes qui ne sont pas encore cotés et 108 millions d’images ou gravures d’œuvres d’Art. Même la personne qui n’a pas d’atomes crochus avec Artprice est obligée de passer par nous pour un artiste qui n’est pas encore très connu, voir totalement inconnu. Il en est de même pour une œuvre rare à authentifier.
Les gens ne voient que le haut d’Artprice, mais Artprice c’est avant toute chose un énorme travail en amont, je me demande même comment on a eu cette force ! La passion je pense est la seule explication rationnelle après toutes ces décennies…
Boursica : L’argent levé en bourse ainsi que les fonds du groupe Serveur et du groupe Bernard Arnault sont à l’origine de la réussite des acquisitions d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Oui, mais qu’en partie car il faut savoir que le carnet de chèques ne suffisait pas pour acquérir tous ces fonds, ce sont des Historiens ou Auteurs célèbres avec un caractère terrible qui avaient reçu parfois des offres mirobolantes mais l’aspect financier était très secondaire pour ces personnalités. Il a fallu les convaincre avec notre projet, comme par exemple Frank Van Wilder ou Peter Hastings Falk.
Ces bases de données sont la richesse d’Artprice et par principe de précaution, nos bilans là aussi ne reflètent pas la valeur réelle de nos actifs qui sont très importants. C’est aussi la richesse pour nos actionnaires pour les années à venir. Les normes IRFRS ne permettent pas de donner la vraie valeur de notre société d’où la cotation en bourse qui comme par hasard est beaucoup plus proche de la vérité, le Marché se trompe très rarement sur plus de 10 ans de cotation en continue comme sur Artprice.
Boursica : Comment faites-vous avec le droit de reproduction des œuvres en ligne ?
Thierry Ehrmann :
Le droit de reproduction des œuvres est assuré par notre contrat spécifique conclu avec l’ADAGP, société la plus représentative au monde, qui perçoit et répartit les droits d’auteurs dans plus de 43 pays. Cet accord très précurseur (2007) dans l’économie numérique est régulièrement pris en exemple par les différents Ministères de la Culture en Europe et notamment en France. Là aussi Artprice a pris une très nette avance sur d’éventuels outsiders.
Boursica : Est-il possible de faire un autre « Artprice » ?
Thierry Ehrmann :
Non, absolument pas. Tout est protégé au titre de la propriété intellectuelle. J’ai en autres une formation de juriste en propriété littéraire et artistique, et dans les années 1990 j’ai d’ailleurs été à l’origine d’un lobby pour la protection des banques de données en Europe qui est ensuite devenu le droit « Sui Generis ». Ce droit en Europe est l’équivalent de ce qu’on appelle aux USA les brevets logiciels.
Pour être simple, toute personne même doté de fonds de plusieurs centaines de millions d’euros se verrait interdire de construire des banques de données ou la Place de Marché Normalisée d’Artprice, avec à la clé une condamnation pour contrefaçon avec une amende proportionnelle aux investissements, avec de surcroît l’interdiction d’exploiter ses banques de données.
Il faudrait donc un éventuel concurrent qui soit, non seulement muni de fonds très importants mais qui puisse aussi réinventer une ergonomie et une arborescence totalement différente de celles d’Artprice. Par analogie et en simplifiant à l’extrême l’exemple, on pourrait dire qu’on a protégé le fait qu’une voiture ait des roues rondes, il faudrait alors que l’adversaire puisse imaginer que le véhicule soit sur des rails ou avec une crémaillère, ce qui représente donc une barrière d’entrée extrêmement dure à franchir.
Boursica : Comment êtes-vous certain d’avoir les enchères ?
Thierry Ehrmann :
Plus de 80 % des Maisons de Ventes dans le monde font leurs catalogues à partir de nos données, en temps réel ils ont la bio de l’artiste la traçabilité de l’œuvre et les cotes et indices de l’artiste pour estimer la mise à prix. Entre 2001 et 2003 on a passé 2 ans à téléphoner et visiter les 3600 Maisons de Ventes et les 7400 experts, cette étude de marketing et d’ingénierie nous a coûté très cher en déplacement dans le monde et en charges salariales. L’univers des Maisons de Ventes étaient orphelins des banques de données, les Commissaires Priseurs avaient au mieux des fichiers word ou excel. Parmi les plus grandes Maisons de Ventes, encore actuellement, certaines n’ont toujours pas de fichiers informatisés sous banque de données.
Boursica : Comment est ce possible d’avoir un tel retard en informatique et sur Internet en 2011 ?
Thierry Ehrmann :
C’est tout simplement dément, ceci dit, une vielle règle informatique nous dit que plus une profession ou corps social est doté d’un pouvoir et d’un savoir élevé, plus elle méprise ou ignore l’informatique jusqu’au jour où elle est obligée de se plier aux exigences de ses clients, et là Artprice arrive au bon moment. D’où nos clients professionnels qui sont très captifs et récurrents au cours des années. Là aussi c’est un gage de sérieux donné à nos actionnaires.
D’où notre intranet par lequel la maison de vente peut produire très vite son catalogue papier et sur Internet, et en même temps diffuser sur la place de marché normalisée d’Artprice ses ventes futures en un simple clic et pousser par exemple, une vente contemporaine incluant 63 artistes en sélectionnant en mode électronique parmi nos 1,3 millions clients uniquement ceux qui suivent et recherchent ces 63 artistes (voir même certaine période propre à l’artiste). C’est la « killer application » dont rêvaient toutes les Maisons de Ventes petites ou grandes qui dépensent des fortunes en publicité et en marketing. Pour une vente dite « de prestige » le poste de publicité et marketing peut peser chez la maison de Ventes à hauteur de 70% à 80% alors que ce poste avec Artprice ne leur coûte que 4,5%.
Boursica : Pourquoi avoir choisi la Demeure du Chaos comme siège social d’Artprice, provocation ou stratégie ?
Thierry Ehrmann :
Ni l’un ni l’autre, l’univers de La Demeure du Chaos est indissociable de histoire d’Artprice et du Groupe Serveur, pionnier historique d’Internet depuis 1987 dont les sièges sociaux sont au cœur de la Demeure du Chaos. La Demeure du Chaos / Abode of Chaos dixit le « New York Times, » est née en 1999 de mon acte conceptuel, qui se nourrit du Chaos alchimique de notre 21e siècle, tragique et somptueux, dont les braises naissent le 11 Septembre 2001. Elle a presque le même âge qu’Artprice à 3 ans près.
Elle est devenue aujourd’hui, avec plus de 1890 reportages de presse écrite et audiovisuelle de 72 pays, en 12 ans, une « Factory » et un Musée incontournable et unique dans le monde, selon la presse artistique internationale. C’est un musée à ciel ouvert et gratuit, présentant plus de 3627 œuvres, où convergent chaque année désormais 120 000 visiteurs. Chaque fois que la presse artistique mondiale parle de la Demeure du Chaos, Artprice est naturellement citée.
Comment peut-on bâtir ex-nihilo Artprice, société quasi-mythique qui source 90% de la presse mondiale sur l’information du marché de l’art, sans être soi-même, dans sa chair et son âme, un plasticien passionné d’histoire de l’art, vous n’imaginez pas le nombre de visiteurs de mon Musée désormais numéro deux à Lyon en nombre d’entrées, qui sont aussi clients ou actionnaires d’Artprice. Chaque année nous faisons notre assemblée générale à la Demeure du Chaos et nous avons que des encouragements depuis 10 ans.
Côté client et notamment avec les galeries d’art dans le monde, ils sont très sensibles de travailler avec Artprice dont le fondateur est inscrit depuis plus de 25 ans dans les société de droit d’auteur en tant que sculpteur plasticien, regardez ma bio sur le Who’s Who et vous comprendrez, il y a une grande partie de mes expositions dans le monde. Il faut savoir que le milieu de l’art est très épidermique et que Artprice, pour certains puristes, était dans les années 90, un groupe qui n’avait pas la sensibilité de leur monde de par nos indices, cotes et statistiques avec en plus, le fait d’être en Bourse. Avec la Demeure du Chaos ces puristes sont devenus nos plus fidèles clients. Voilà la vraie réponse à votre question !
Boursica.com : Combien peut-on valoriser Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Depuis près de 120 ans selon la méthode des comparables, la valeur d’une Maison de Ventes dans le monde c’est 80 % le fichier client, entre 800 et 4000 dollars par client et 20 % pour la marque de la Maison de Ventes si cette dernière est notoirement connue. Pour bien comprendre la différence entre un poste client estimé à 800 dollars et l’autre à 4000 dollars, c’est à partir des strates d’informations détenues sur le client final que l’on calcule le prix.
Boursica : Pouvez vous être plus clair avec un exemple précis ?
Thierry Ehrmann :
Prenons par exemple une vente du sculpteur Arman (1928/2005). On pourrait définir un degré un (800 dollars) avec la Maison de Ventes qui vous dit : j’ai 4500 clients qui achètent les nouveaux réalistes comme Yves Klein, César, Arman ou Nikki de Saint-Phalle etc…. Le degré 2 serait que la Maison de Ventes vous précise qu’elle a aussi les clients qui n’achètent que les sculptures d’Arman sachant qu’il est aussi peintre et photographe. Mais le nec plus ultra que seul Artprice peut proposer à ce jour, c’est le degré 3 où l’on peut proposer les 4500 clients dans le monde qui recherchent les sculptures d’Arman sur le thème très précis des « poubelles organiques ». Dans ce cadre-là, détenir cette information finale constitue pour les Maisons de Ventes ou les marchands le Saint Graal absolu. Car ils seront certains que les enchères atteindront des maximums. On peut donc construire le raisonnement que le degré 3 est la valorisation en fourchette haute à environ 4000 dollars le client.
C’est la plus vieille méthode pour valoriser une Maison de Ventes. La grande valeur d’Artprice c’est de pouvoir trouver pour une vente les collectionneurs dans le monde qui par leur présence vont permettre de doubler ou tripler le prix de vente de l’œuvre. Dans une vente cataloguée sur un artiste connu, des nouveaux collectionneurs de l’autre bout de la planète peuvent faire doubler la vente et sur ce sujet-là, Artprice est le seul à détenir ces fameux collectionneurs sur 210 pays.
Nous pouvons affirmer sans difficulté qu’on a actuellement sur Artprice 100 % des acteurs qui comptent dans le marché de l’art, les grands marchands, les grands collectionneurs, l’intégralité des Maisons de Ventes et les Experts, le noyau dur, celui qui fait et défait les prix qu’on nomme les market-makers. Ils sont systématiquement clients d’Artprice.
Boursica : Même vos détracteurs sont sur Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Même nos pires détracteurs se servent de nos données. On a 1 300 000 clients, on peut considérer que la valorisation se fait en fonction des niveaux de recherche des clients. Plus on a des clients qui recherchent quelque chose de très précis, plus la valorisation est importante pour ces clients. Nous sommes certains de proposer les recherches les plus fines. Plus la recherche est fine et plus le client est à même de faire monter les prix aux enchères et donc ce client est d’autant plus intéressant pour une Maison de Ventes.
Nous avons un fichier client extrêmement complet avec plus de 18 milliards de logs, en respect avec la CNIL, les autorités européennes et américaines, ce qui nous permet de savoir exactement ce que recherche ou possède nos clients. Je pense avec le recul, que c’est à ce jour avec sagesse, la meilleure méthode pour valoriser une Maison de Ventes parce qu’elle date de 120 ans et qu’elle est toujours d’actualité et éprouvée des milliers de fois de par le monde.
Boursica : Quelles commissions aurez-vous sur les transactions ?
Thierry Ehrmann :
Nous sommes très compétitifs car l’intermédiation se situe à 37.5 % selon le Conseil des ventes volontaires qui est l’AMF du marché de l’art alors que nous serons entre 4,5 % et 7 %. On sera meilleur qu’une banque pour une galerie ! Nous proposerons 4,5% pour la transaction avec en plus entre 3% et 4,5 % sur la location du fichier clients dont on vient de parler, ce qui permettra aux Maisons de Ventes de mieux cibler les acheteurs potentiels, car nous mettrons en relation avec la Maison de Ventes les personnes qui recherchent Arman mais mieux encore leur proposer la période « poubelles organiques d’Arman » par exemple. De même les commissions seront de 4,5 % sur les ventes de gré à gré.
Boursica : Est-ce qu’Artprice est opéable ?
Thierry Ehrmann :
Une OPA sauvage est impossible du fait de l’auto contrôle de Groupe Serveur sur le capital d’Artprice, par contre une OPA amicale pourquoi pas si elle a une logique industrielle, notamment avec une maison de ventes cotée en Bourse, on peut réfléchir.
Pour mieux comprendre Artprice il faut consulter son document de référence ou rapport annuel, ce sont des vraies mines d’or en terme d’informations sensibles et très pointues.
Boursica : Artprice a-t-elle une concurrence ?
Thierry Ehrmann :
Non, c’est clairement dit dans le rapport, car tout est protégé au titre de la propriété intellectuelle. On a simplement dans un périmètre différent que la société Artnet qui fait en volumes en un an de Bourse ce que nous faisons en une semaine. Artnet ne fait pas le même métier que nous, n’est coté que sur un marché non réglementé et ses comptes ne sont pas audités. Il est pour nous un hébergeur de luxe qui ne possède pas son outil de production. De plus il n’a pas toujours respecté le droit de reproduction dans un certain nombre de pays. De surcroît il s’est fait prendre sa marque Artnet par manque de vigilance par plus de 18 déposants de 21 pays et non des moindres… Enfin ses tarifs sont exorbitants avec des requêtes limités par mois ce qui était le propre de l’économie de l’Internet du début des années 90. Nous considérons que pour être leader mondial il faut pratiquer une politique tarifaire extrêmement agressive comme Dell qui est pour moi un modèle et qui a laminé l’univers du PC et du Serveur.
Boursica : Artprice est-elle en abus de position dominante ?
Thierry Ehrmann :
Non ! Votre question porte elle même la réponse, ce qui est puni par les autorités de la concurrence c’est l’abus et non la position dominante, nous n’avons fait aucun refus de vente, nos prix reflètent la réalité de nos coûts et investissements et nous avons aucune politique de vente sélective mais surtout nous sommes les auteurs originaux de l’ensemble des produits et services d’Artprice, donc une démarche novatrice et innovante. Certains on tenté cette approche avec nous et ils ont été systématiquement débouté.
Pour prendre le marché loyalement mais avec férocité il faut des prix tellement bas qu’une hypothétique concurrence se mettrait tout de suite en perte faute d’avoir comme nous déjà payé tous les investissement sur 14 ans.
J’en veux pour preuve qu’au cours de la période 2000/2010 aucun concurrent n’est apparu, par contre on ne compte plus le nombre de faillites de sites sur l’art qui ferment faute de fréquentation et donc de chiffre d’affaires. Chaque semaine on a environ une dizaine de demandes de rachats de marques, de sites ou de DNS mais cela représente aucun intérêt pour nous, à l’exception de micro base de donnée très pointue sur des pays émergents.
Boursica : Vous avez été tenté d’acheter Artnet ?
Thierry Ehrmann :
Nous avons été sollicités à trois reprises pour racheter Artnet, mais nous ne trouvons aucun intérêt, au risque de se prendre une multitude de procédures. Quant à la marque, vu qu’elle n’est pas déposée de manière mondiale on serait immédiatement pris dans des conflits de propriété intellectuelle avec les autres propriétaires d’Artnet qui sont dans leurs droits.
Boursica : Il semble que d’autres DNS accèdent aux banques de données d’Artprice…
Thierry Ehrmann :
Oui, bien entendu, comme par exemple Artmarket.com. Nous avons 1800 DNS qui sont des génériques autour du marché de l’Art en 9 langues. Si vous tapez Artmarket sur Google, vous avez Artprice numéro 1 en ranking grâce au DNS Artmarket.com. Nous avons déposé toute la sémantique dans le début des années 90 qui permet d’aborder le marché de l’art.
Certains aujourd’hui valent de l’or car ce sont des génériques à l’état pur comme Artmarket, mais nous refusons de les vendre.
Boursica : Avez-vous de nouveaux clients ?
Thierry Ehrmann :
Oui, tous les jours et nous nous rendons compte que l’âge moyen de notre clientèle augmente car nous avons des personnes qui découvrent l’Internet à tel point que nous devons les aider dans leur navigation sur le site, et sur Internet en général. Nous avons une politique d’aller chercher de nouveaux clients, où que ce soit, et les accompagner sur Artprice. Cette clientèle s’appelle en autres les « silver surfers » définis par les géants du marketing comme les surfeurs aux tempes d’argent autrement dit les Seniors (plus de 55 ans). De même on voit de plus en plus de jeunes collectionneurs avec une moyenne d’age de 30/35 ans d’où le succès phénoménal de l’abonnement Artprice Smartphone. Le Marché de l’Art est effectivement passé dans le monde de 500 000 collectionneurs de l’après-guerre à désormais près de 300 millions d’amateurs, collectionneurs et professionnels dont le terrain de chasse de prédilection est désormais l’Internet avec la dématérialisation, notamment par la Place de Marché Normalisée. Il est certain que le continent asiatique a fait exploser le Marché de l’Art en nombre d’acteurs.
Boursica : Quelle est la santé financière d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Contrairement à une grande majorité de sociétés cotées, nous n’avons pas un centime de dette. Pas de découvert bancaire, pas d’emprunts court, moyen et long terme, ni d’instruments financiers à rembourser comme les BSA et autres produits dérivés… Ce qui étonne bien souvent l’AMF !! Avec de plus, une bonne trésorerie et un BFR négatif.
Il faut préciser que je suis viscéralement hostile aux augmentations de capital qui non seulement dilue l’actionnaire mais surtout, et on l’oublie souvent, interdit à la société cotée de voir son cours monter très rapidement. J’en veux pour preuve qu’Artprice a environ 4 millions de titres en circulation. Si nous étions comme la plupart des sociétés de l’Eurolist réglementée nous serions plutôt entre 20 et 40 millions de titres en circulation et nous aurions pris que 2 ou 3 euros en 2 mois alors que nous avons pris 22 euros pour un volume traité en 45 séances de bourse d’environ 250 millions d’euros.
Boursica : Avec les volumes constatés, pourquoi n’y a-t-il pas eu de franchissement de seuil déclaré ?
Thierry Ehrmann :
D’après notre dernière enquête TPI et des estimations nous sommes passés de 18 000 actionnaires à une estimation possible de 27 000 actionnaires environ. En 2010 nous avions 81 % de nos clients actionnaires d’Artprice. C’est le gage de la sécurité car ils connaissent presque tout d’Artprice, parfois ce sont eux qui nous identifient des cibles à acheter ou nous donnent des idées d’amélioration de nos banques de données.
Boursica : Qu’en est-il des fonds chinois ?
Thierry Ehrmann :
La notion de franchissement de seuil chez eux n’est pas une notion qu’ils comprennent et rentrent par de multiples comptes, ce qui leur permet de rester en dessous. On a donné des call conférence aux gérants de fonds dont les 2/3 sont de Hong Kong. Je n’avais jamais vu cela avant et il est certain qu’ils n’achètent pas pour des clients français.
Boursica : Dans combien de temps pensez-vous que le parcours législatif sera terminé pour la Loi de libération des ventes aux enchères ?
Thierry Ehrmann :
C’est une question de semaines tout au plus. Il faut préciser que la France en moins de 45 ans est passée du 1er rang au 4 rang mondial avec la Chine sur le haut du podium en n° 1 puis les USA en n° 2 et la Grande Bretagne en n°3.
De plus, le scandale Drouot pèse énormément, chaque semaine on a les suites de l’affaire, les mises en examen ne font que commencer. Je vous invite à lire l’ouvrage « Adjugé Volé » de Michel Deléan à ce sujet. Il y a déjà 39 mises en examen. Le gouvernement semble décidé à aller jusqu’au bout, sachant que Drouot c’est 45 % du marché de l’art français. On a exaspéré les européens sur l’adaptation de cette directive en droit interne et les pressions sont énormes sur la France. C’est une affaire d’état, avec un risque d’amendes colossales par la CEJ, la Cour Européenne de Justice. D’ailleurs l’Autorité française du marché de l’art le CVV ONT estimé qu’il serait suicidaire pour la France une réforme a minima et qu’après les injonctions de Bruxelles, la saisine de la CEJ est très proche.
On a été les premiers à rédiger le code de loi, le Code des Ventes Volontaires et Judiciaires en 2000 qui est devenu la référence chez les Commissaires Priseurs français. C’est le seul ouvrage (1800 pages) qui indique la première réforme de 2000 et son inapplication. Cette réforme de 2000 a été une gigantesque mise en scène car les Commissaires Priseurs sont restés avec leur monopole de 1535 avec l’obligation entre autres de demander une autorisation pour chaque vente.
Où celle-ci était donnée quelques jours voire quelques heures avant la vente. C’était donc un véritable obstacle à la libre circulation des produits et services en Europe notamment pour les enchères d’œuvres d’art sur Internet.
On a tous les facteurs de réussite. Le processus est avalisé définitivement. Le train de l’Histoire est en route et nous sommes dans ce train que rien ne peut arrêter désormais. Il fallait être simplement très patient et féroce contre ce monopole de près de 500 ans en suivant un chemin de croix législatif de 10 ans.
Boursica : Pourquoi n’avez-vous pas déménagé ?
Thierry Ehrmann :
Parce que le coût de sortie aurait été supérieur, sans parler des incidences comme la communication ensuite en langue étrangère, un nouveau marché de cotations, le déménagement physique tout le système et du personnel, etc. …
Boursica : Que dire à propos de l’ISF ?
Thierry Ehrmann :
C’est un sujet très sérieux. C’est le bloc parlementaire UMP qui a fait cette proposition. Leur analyse est de faire un ISF qui ne vise que les plus-values latentes incontestables. Je n’applaudis pas forcément, je ne pense pas que ce soit la bonne solution mais les parlementaires ont bien compris qu’Artprice leur permet de dire aux collectionneurs qu’il y a un rendement exact pour les œuvres qu’ils possèdent. Par contre il est évident que ça va favoriser la place de marché Artprice car les gens bénéficient d’un anonymat, Artprice protégeant l’identité de l’acheteur et du vendeur. Ce qui n’est pas possible pour les salles de ventes physiques. On s’est aperçu que le nombre de créations de portefeuilles virtuels par nos clients a explosé le jour de l’annonce, et dans les heures qui ont suivi pour simuler le cours de leur collection.
Boursica : Peut-on penser à un passage rapide au SRD Long Only ?
Thierry Ehrmann :
Peut-être en Septembre, c’est au comité scientifique d’Euronext de le décider mais il est clair que nous dépassons les critères d’entrée.
Boursica : Avez-vous backtesté votre système pour les futures enchères en ligne ?
Thierry Ehrmann :
Oui bien entendu, nous avons fait des bêtas tests à l’étranger et tout est opérationnel. Les Maisons de Ventes sont déjà reliées à notre Intranet pour les catalogues. Pour la place de marché je pense qu’il y aura 80 % de Maisons de Ventes et professionnels et 20 % de collectionneurs et particuliers. Dès que la loi va passer, nos meilleurs clients seront les Commissaires Priseurs. Ils le disent eux-mêmes « on ne peut faire qu’avec Artprice ». Ils ont laissé passer le train d’Internet à la fin des années 90 puis celui de 2005 et aujourd’hui c’est trop tard et trop cher. On joue désormais à guichets fermés.
Boursica.com : Quelle est la pénétration d’Artprice sur le marché chinois ?
Thierry Ehrmann :
Pour réussir nous avons acquis de nombreuses banques de données chinoises, sinon c’était impossible. Nous avons eu le concours plein de diplomatie des autorités chinoises, c’est obligé car les Maisons de Ventes chinoises sont sous le contrôle partiel du gouvernement. Le département des affaires culturelles en Chine nous a aidés pour démontrer que la Chine était n°1 mondial du marché de l’art. Nous avons un personnel chinois à Lyon, nous avons mis 4 ans entre le moment où nous avons décidé de prendre le marché chinois et le moment où nous avons été opérationnels.
Boursica : Avez-vous eu des difficultés pour devenir leader mondial ? On vous reproche parfois votre côté procédurier ?
Thierry Ehrmann :
Oui et je l’assume à 100 %, nous avons eu 126 procès en 14 ans dans plusieurs pays notamment par les distributeurs de livres de cotes que l’on avait rachetés aux maison d’éditions et qui voulaient leur part sur Internet ainsi que de très nombreux contrefacteurs d’Artprice pour lesquels nous sommes pour la tolérance zéro, nous en avons gagné 117 dont tous les principaux. Comme ceux contre les 5 Maisons de Ventes françaises, dont certaines sont chez Drouot au passage, elles ont toutes renoncé au bénéfice de la Cour d’Appel sauf Camard que nous poursuivons au pénal. Ceux qui ont été perdus l’ont été contre des tiers qui n’ont ni impacté la vie de l’entreprise, ni ses comptes, ni ses objectifs. Christie’s Monde est une de nos plus belles victoires.
Boursica : Peut-on espérer un dividende prochainement ?
Thierry Ehrmann :
Oui je pense en 2013/2014 selon nos prévisions. Avant cela je pense qu’on aura enrichi de manière très importante nos actionnaires par le cours de l’action. On se renforce avant en fonds propres, pour financer les serveurs et autres équipements très onéreux pour nous permettre de nous développer dans le monde avec le maximum de sécurité. Je rappelle que nous sommes les seuls à posséder nos propres salles machines. On est considéré comme les pionniers de l’Internet en France, le Groupe Serveur a été le premier provider français et le second en Europe comme le précisait Time Magazine. L’enrichissement de nos actionnaires sera tel au niveau de l’action qu’on ne pourra pas avoir action et dividende au départ ! D’autant que nous n’avons jamais fait d’augmentation de capital.
Boursica : Quel sera l’impact du changement de statut après la loi sur le chiffre d’affaires annuel ?
Thierry Ehrmann :
Il va mécaniquement exploser ! La croissance sera colossale.
Boursica : Peut-on considérer qu’à 30 € nous ne sommes qu’au début de l’histoire ?
Thierry Ehrmann :
On remarque que le cours revient sur les niveaux atteints en 2005/2006 quand on a commencé à parler de la transposition de la Directive Services. 30 € c’est le tout début, une simple remise à niveau avant que la France exaspère en 5 ans l’Europe par son coté pathétique. Si on veut raisonner sérieusement, on ne peut que partir d’une base de 67 € qui était le plus haut cours de cotation. On a tenu l’ensemble des engagements de notre prospectus d’introduction. Nous sommes même très au-dessus des engagements du prospectus de 1999. 67 € a été le prix du marché lorsque la place de marché normalisé n’existait pas. Nous sommes donc en droit d’attendre le plus logiquement du monde un démarrage de cours qui se situe mécaniquement au-dessus de 67 euros. Le dicton « cours vu, cours revu », est une très vielle règle de la bourse.
Boursica : Pour finir une prédiction pour l’avenir d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Concernant nos engagements qui étaient à l’époque très ambitieux sur le prospectus d’introduction de 1999, nous les avons tous remplis, bien au-delà du prospectus en passant à travers la crise du NASDAQ de 2000, les attentats du 11 septembre 2001, la guerre en Irak de 2003, la grande crise financière démarrée en 2007 et qui est loin d’être finie. Avec cette décennie la plus catastrophique des deux derniers siècles, je connais très peu de sociétés cotées sur le marché réglementé qui s’en sont sorties vivantes sans augmentation de capital et qui ont acquis durant cette période une position de leader mondial incontesté. Pour clôturer cette interview, je pense sincèrement que nous ne sommes qu’à 10% de l’histoire d’Artprice.
Suite de l’interview exclusive (partie 2) de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com (9 Octobre 2011)
Boursica : Depuis notre interview de début juin, de nombreux événements ont marqué l’actualité d’Artprice et les marchés financiers.
Nous avons beaucoup de questions auxquelles nous aimerions des réponses précises de votre part.
En premier lieu, pourquoi, selon vous, l’interview exclusif de Boursica en Juin 2011 sur Artprice présenté en plusieurs langues sur Google, avec plus de 210 000 résultats à ce jour, a fait l’objet d’un tel intérêt du public ?
Thierry Ehrmann :
Je pense tout simplement que les actionnaires français sont exaspérés des communiqués politiquement corrects pour lesquels il faut une formation bac+9 pour décrypter les messages des sociétés cotées sur le marché réglementé.
Relisez attentivement le 1er interview et vous verrez, qu’en racontant simplement, avec un parler vrai, l’histoire atypique et hors du commun d’Artprice, de sa création ex-nihilo pour devenir en 14 ans le leader mondial de l’information sur le marché de l’art, vous comprendrez ainsi qu’il y a avant tout, une aventure humaine extraordinaire et une équipe hors du commun, un projet titanesque considéré presque comme une utopie, qui est devenu désormais une réalité implacable, qu’utilise chaque jour les 1,3 million membres d’Artprice ainsi que des millions d’utilisateurs gratuits qui tôt ou tard achèteront l’information payante sur Artprice le moment propice.
Boursica : En relisant le 1er interview, on s’aperçoit que l’histoire d’Artprice est aussi une suite ininterrompue de combats judiciaires hors normes, l’histoire n’est donc pas seulement idyllique ?
Thierry Ehrmann :
Il est vrai que l’histoire d’Artprice est parsemée de nombreuses guerres judiciaires sur les différents continents. On n’accède pas au monopole du plus vieux marché du monde qu’est l’Art sans hélas, des fleuves de sang. Mais dans cet interview, on met aussi en lumière qu’on ne peut pas appréhender un groupe simplement par ses comptes, bilans et annexes, notamment en 2011, où l’immatériel et la propriété intellectuelle deviennent selon le célèbre Paul Getty, le pétrole du 21ème siècle. Les normes IFRS n’appréhendent pas encore de nombreux indicateurs humains, financiers et scientifiques qui pourtant, sont fondamentaux pour décrypter un groupe comme Artprice.
Boursica : Ces propos visent uniquement les petits porteurs mais certainement pas les professionnels de la finance !
Thierry Ehrmann :
Détrompez vous ! Vous n’imaginez pas le nombre de gérants de fonds, banquiers d’affaires et analystes financiers qui m’ont avoué qu’ils avaient enfin eu, avec cet interview, la véritable perception qu’ils n’avaient pas perçu dans son intégralité, dans nos 10 années de document de référence et d’informations réglementées. Il est possible un jour qu’Artprice soit l’objet d’une session à la SFAF (Société Française des Analystes Financiers).
Boursica : Donc selon vous, les sociétés cotées sur le marché réglementé sont victimes de la langue de bois ?
Thierry Ehrmann :
L’information réglementée, contrairement à des idées reçues, permet de dire beaucoup plus de choses que l’on imagine. Que certaines sociétés cotées arrêtent de pester contre l’AMF ou autres Autorités de régulation. Simplement les sociétés émettrices sont victimes de ce qu’on appelle en presse écrite l’auto-censure. Qui peut aujourd’hui acheter des actions sur une publication trimestrielle dénuée de toute réalité concrète. Un très bon exemple nous est donné avec les communiqués de certaines banques, notamment sur leurs stress tests et leurs expositions aux risques où l’on s’aperçoit, qu’en moins de trois mois, leurs communiqués disent tout et son contraire …
Boursica : Alors que doivent faire les dirigeants ?
Thierry Ehrmann :
Il appartient aux dirigeants d’avoir une relation intègre et presque charnelle avec le marché et les actionnaires. Bien sûr, cela implique du temps, de l’endurance et la gestion des retours parfois passionnels, mais c’est la règle du jeu. Toute communication franche, passionnée et entière entraîne mécaniquement des désinhibitions d’actionnaires ou de gérants de fonds qui subissent le diktat des communiqués stériles et qui de facto, se lâchent parfois avec Artprice.
Boursica : Revenons à la loi du 20 juillet 2011 qui adopte la Directive Services européenne en droit interne, et notamment sur les enchères électroniques en ligne. Où en êtes vous ?
Thierry Ehrmann :
Elle représente pour nous une immense victoire après onze années de chemin de croix législatif, de lobbying Européen et une guerre sans pitié contre un tout petit nombre d’individus d’une caste qui était persuadé de perpétuer ce monopole, né en 1556, au 21ème siècle. Tous les coups les plus tordus nous ont certes fatigués, mais ont renforcé notre certitude que nous détenions, avec la place de marché normalisée d’Artprice et les logs de comportement de nos 1,3 million membres dans le respect des lois européennes sur les données personnelles, une part très importante du marché de l’art mondial. La plainte diligentée par Artprice pour entente illicite devant l’Autorité de la Concurrence est en cours d’instruction avec des pièces confondantes pour les adversaires. Des rebonds sont à attendre prochainement.
Boursica : Cet acharnement d’un petit nombre des membres de cette caste, selon vos propos, naît-il d’un raisonnement économique ou de la perte d’un rang social ?
Thierry Ehrmann :
Une vieille règle édicte que le degré d’agressivité de l’adversaire vous donne, en temps réel, la distance à parcourir pour rentrer dans la salle des coffres où il règne en maître. De ce point de vue, avec 126 procès dont 117 gagnés sur différents continents (voir le 1er interview), notre religion a été faite sans l’ombre d’un doute que nous étions extrêmement proches de détenir, en toute légalité, ce monopole, sans pour autant constituer un abus de position dominante. Pour résumer les guerres contre la vieille garde de la caste, le roman « Le Guépard » de Tomasi de Lampedusa est la parfaite adaptation de ce que nous avons vécu.
Boursica : Cette loi est donc applicable depuis le 1er septembre 2011. Pourquoi attendre ?
Thierry Ehrmann :
Effectivement, le 1er septembre 2011 est la date d’application de la loi mais je vous invite à lire l’article 5, où nous sommes dans l’attente, d’un arrêté conjoint du Ministère de la Justice et du Ministère de la Culture, relative à la circulation des biens culturels. Cet arrêté arrivera prochainement. Il est bon de préciser qu’un arrêté ne fait l’objet d’aucun débat législatif et comme son nom l’indique, permet juste de définir des modalités. Il n’existe donc aucun risque qu’un tiers puisse ralentir de quelques manières que ce soit ce communiqué unilatéral.
Boursica : Certains de nos membres nous ont parlé du Figaro qui partait dans les ventes aux enchères.
Thierry Ehrmann :
Rien de neuf, je vous rappelle que la famille Dassault est à la fois propriétaire du Figaro et d’une des principales Maisons de Vente françaises, Artcurial. Depuis des années, le Figaro a des pleines pages de promotion pour Artcurial. Il était donc normal que le Figaro, sous sa propre marque, pousse les enchères vers entre autres les maisons de vente du Groupe mais le Figaro, en tant que personne morale, n’est pas opérateur au sens de la loi du 20 juillet 2011. Je vous rappelle qu’Artprice dans le cadre d’un partenariat, fournit la quasi intégralité des données et textes depuis plusieurs années pour le hors série Figaro Beaux Art – Guide du marché de l’art.
Boursica : Concrètement, les enchères sur Artprice vont se dérouler comme par exemple sur eBay ?
Thierry Ehrmann :
Absolument pas ! Et ce, pour une multitude de raisons : l’enchère moyenne se situant, selon nos études, autour de 12 000 euros, ceci implique une approche juridique et commerciale fondamentalement différentes. Notre principe réside avant tout sur des membres parfaitement identifiés, avec des œuvres où les acheteurs peuvent utiliser à tout moment, sur l’ensemble de nos pages, grâce à notre accord , INTERPOL’s Stolen Works of Art database, permettant à la clientèle d’Artprice de vérifier si l’oeuvre présentée fait l’objet d’une poursuite judiciaire.
A contrario de services de ventes aux enchères grand public et notoirement connus, Artprice impose à sa clientèle une présence judiciaire permanente qui donne, selon moi, la confiance nécessaire au bon déroulement de sa Place de Marché Normalisée en tant qu’opérateur de courtage aux enchères réalisées à distance par voie électronique. Je précise qu’Artprice travaille depuis 5 ans avec près de 70 polices judiciaires de différentes nationalités, ce qui a permis à Artprice d’établir un niveau de confiance rarement égalé sur l’Internet, renforcé par la collaboration constante avec les Artistes, les Ayants droits et les Experts.
Notre vraie force est la notion de compte séquestre et mainlevée dans lequel Artprice a conceptualisé tous les scénarios juridiques possibles pour que l’enchère réalisée soit incontestable dans un niveau de confiance rarement égalé sur Internet. Ce séquestre est le même principe qu’utilisent les notaires ou les avocats lors de transactions.
Boursica : Pouvez vous être plus clair dans la notion de compte séquestre ?
Thierry Ehrmann :
Je vais donc vous décrire brièvement le process : lorsque le vendeur, à travers une série de procédures, valide le meilleur acheteur de l’enchère, l’acheteur doit consigner physiquement par tout moyen de paiement à sa convenance la somme sur un compte séquestre de banque, avec un identifiant et compte unique. Il existe une règle intangible: un escroc par nature, n’avance jamais le premier euro. Dans notre cadre, le vendeur détient un gage fort avec la somme consignée par un tiers de confiance . Puis, après toute une série de procédures extrêmement codifiées, l’acheteur valide définitivement la vente et donne mainlevée pour que le vendeur puisse percevoir le produit de son enchère et qu’Artprice, de son côté, perçoive sa commission entre 4,5 % et 9 %, selon les produits et services proposés pour cette enchère. Notre grande force est que nous partons avec une base de données où chacun de nos 1,3 million de membres sont scorés en indice de confiance dans le respect des directives européennes sur les données personnelles.
Boursica : A vous entendre, la sécurité sur Artprice serait presque supérieure à une maison de vente traditionnelle.
Thierry Ehrmann :
Effectivement, si on a une bonne connaissance de l’économie numérique, je persiste à dire que le niveau de sécurité sur les enchères et l’ensemble de nos services, compte tenu de nos développements informatiques et process juridique sont supérieurs à l’ancienne économie. Nous avons toujours eu, depuis plus de 10 ans, un des taux les plus bas de répudiation sur les cartes de crédit selon le GIE carte bancaire.
Boursica : Dans notre 1er interview vous décrivez précisément comment Artprice peut, sur sa place de marché, répondre à la demande d’un client désirant vendre, par exemple, une sculpture d’Armand : Les Poubelles Organiques où Artprice est capable d’extraire de ses milliards de logs les clients qui sont à la fois amateurs d’Armand, de ses sculptures et plus précisément de la période relative à ses Poubelles Organiques mais vous avez fait état depuis de nouvelles avancées, quelles sont-elles ?
Thierry Ehrmann :
Une fois de plus, le marché de l’art a toujours un retard chronique. Il faut rappeler que nous sommes passés de 50 millions d’internautes en 2000 à plus de 2,5 milliards de connectés à l’Internet en 2011. En 2013, les 3 milliards seront très largement franchis. C’est pourquoi, nous avons reçu du monde entier, après la loi adoptée le 20 juillet 2011, des propositions intellectuellement très construites de groupes opérant sur le marché de l’art, ainsi que des groupes financiers qui considèrent, à l’instar des bourses avec la corbeille que les bourses électroniques ont tuées, que notre place de marché normalisée n’est pas une option mais une obligation. Je vous rappelle que notre maison mère le Groupe Serveur, dont je suis le fondateur, est sur Internet depuis 1985.
Boursica : En clair, cela représente quoi ? Des clients ou des concurrents potentiels contre Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Dans le 1er interview, je vous ai clairement expliqué que la place de marché normalisée d’Artprice faisait l’objet d’une multitude de protections au titre de la propriété intellectuelle et ce, sur les différents continents. Nous parlons donc bien de clients et grands comptes potentiels.
Boursica : Qu’entendez vous par clients potentiels ? Vu que vous avez selon vos communiqués près de 83 % des Maisons de Vente et des experts qui travaillent avec vous.
Thierry Ehrmann :
Effectivement, ce chiffre est exact et acquis. Je vous parle de nouveaux clients et groupes principalement asiatiques, relativement jeunes et très fortunés qui ne peuvent conceptualiser le marché de l’art du 21ème siècle, selon eux, qu’avec une alliance commerciale ou capitalistique avec la place de marché normalisée d’Artprice. Ils nous amènent des réseaux communautaires, des centaines de milliers d’acheteurs ou vendeurs car ils considèrent à juste titre que le marché de l’art va exploser quand on va effondrer la marge d’intermédiation, qui rappelons-le, est, selon le Conseil des Ventes Volontaires, à environ 37,5 %.
Boursica : Quel est donc leur modèle économique et où se situe votre avantage ?
Thierry Ehrmann :
Malgré une position dominante, il y a toujours, et notamment dans les pays asiatiques, comme bien sûr la Chine, le numéro 1 mondial du marché de l’Art mais aussi Singapour, Hong Kong … etc., des réseaux capillaires que vous ne pouvez pas appréhender. Nos interlocuteurs ont parfaitement compris la valeur ajoutée qu’ils nous amènent et ils ont intégré, contrairement aux idées reçues, la barrière infranchissable de la propriété intellectuelle qui est une terrible barrière d’entrée (cf. Apple c/ Samsung). Ils ont donc modélisé, avec des fonds très importants ce qu’aucun Européen n’est capable d’engager, une machine de guerre se greffant par un marketing affinitaire sur notre place de marché normalisée. Pour faire simple nous mettons en place des marques blanches et/ou franches. Pour eux, la messe est dite, et ils prévoient déjà pour certains leur introduction en bourse. Ce n’est pas pour rien que nous préparons patiemment l’ouverture d’une filiale et des salles machines à Hong Kong qui est le laboratoire d’essai de la République Populaire de Chine et la porte d’entrée de toute l’Asie. Hong Kong est déjà dans les cinq premières places du marché de l’art mondial.
Boursica : Concrètement, Artprice va donc participer à des introductions ?
Thierry Ehrmann :
Il faut comprendre que la crise qui a démarrée en 2007 est selon moi, le signe d’un déclin de l’Occident et certainement pas une énième récession. Je n’ai pas de temps à perdre. Quand en Europe, je mets trois mois pour faire aboutir un rendez vous avec un acteur clé, en Asie, nous sommes déjà en train de rédiger des protocoles d’accord. A ce titre, il est évident qu’Artprice utilisera pour son propre compte tout l’intérêt des futures introductions de ces acteurs majeurs dont les projections de capitalisation seraient, pour quelques uns, supérieures à Sotheby’s qui est cotée au NYSE.
Boursica : Qui peut en capitalisation dépasser Sotheby’s ?
Thierry Ehrmann :
Je pense par exemple Poly International Auction, une des principales maisons de vente chinoises que nous connaissons physiquement depuis un temps certain et qui est en train de préparer son IPO sans se soucier une seconde de l’effondrement des marchés financiers occidentaux. Il y a par ailleurs une multitude d’acteurs qui ont compris le mécanisme sociologique des Foires d’art contemporain et des Biennales et qui retrouvent dans le réseau social Artprice Insider, que nous développons depuis près de deux ans, avec des sociologues, des acteurs du marché et ses membres, une manière révolutionnaire de faire perdurer une foire qui, par nature, est un phénomène éphémère mais pour autant nécessaire.
Boursica : C’est donc la fin des Foires d’art contemporain ?
Thierry Ehrmann :
Dans l’absolu oui, dans la pratique bien sûr que non, elles vont encore perdurer et se situeront comme des moments forts de l’actualité artistique, dont la continuité dans l’année sera, entre autre, sur Artprice Insider. Là aussi, il fallait démonter patiemment le mécanisme sociologique et économique des foires internationales. Pour comprendre cette révolution, les marchands et galeries, dans les années 90, considéraient les foires internationales comme un moyen de booster leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, leur préoccupation essentielle est d’échanger de l’information avec leur clients et confrères et, de manière subsidiaire, de pouvoir a minima payer leur stand. Une fois de plus, on substitue au réseau physique, onéreux et éphémère par nature un réseau numérique peu coûteux et permanent. Il ne faut pas oublier que nous sommes à plus de 300 foires internationales par an, ce qui est une hérésie d’un point de vue économique. Seules des Foires historiques et puissantes comme par exemple la Fiac, avec laquelle nous éditons en commun depuis 5 ans le rapport annuel bilingue sur le marché de l’Art contemporain, survivront.
Boursica : Dans la crise économique actuelle qui est sans précédent, l’art est-il vraiment une valeur refuge ?
Thierry Ehrmann :
Beaucoup d’études d’économistes, de sociologues et de chercheurs ont été éditées au cours du 20ème sur la rentabilité des œuvres d’art, mais ces chercheurs ne possédaient pas les bons outils économétriques. Ils utilisaient, en règle générale, des moyennes arithmétiques, usaient de la méthode des comparables, mais cela induisait des erreurs car leurs études portaient sur un marché de type hétérogène comme je vous ai expliqué dans le 1er interview. Pour rappel, une oeuvre qui a été identifiée et normée par nous sur un catalogue de vente de 1908 et qui passe encore régulièrement, de maisons de vente en maisons de vente au travers des décennies, nous permet d’affirmer qu’il s’agit de la même oeuvre. On en connaît donc la cote et le rendement année par année, et c’est pour cela, qu’on est la seule société au monde à pouvoir avoir une méthode économétrique irréprochable (les ventes répétées) portant sur l’ensemble des œuvres homogènes.
C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place des indices et des outils issus des milieux financiers pour mesurer les performances, des anciens, modernes et contemporains. Il est incontestable, chiffres à l’appui, que sur certaines fourchettes de prix, avec une typologie d’artistes ou d’œuvres précises, on passe à travers les crises et la performance est quasiment constante, quels que soient les éléments exogènes et notamment l’effondrement des marchés financiers.
Boursica : On peut donc imaginer une bourse avec des produits dérivés ?
Thierry Ehrmann :
Effectivement, nous avons différents partenaires internationaux issus du private banking et de la finance qui, avec nos données, préparent la titrisation sur des œuvres d’art dont nous maîtrisons tout l’historique des prix et indices. Il ne faut pas oublier, que les œuvres d’art ont été au démarrage des premières banques en Europe, et durant de nombreux siècles, objets de nantissements et gages et donc de valeurs fiduciaires.
Boursica : Quels seront donc ces acheteurs professionnels et leurs clients finaux ?
Thierry Ehrmann :
Essentiellement des financiers qui, par ailleurs, possèdent généralement une très bonne culture du marché de l’art et qui considèrent que ces produits dérivés, adossés à des indices incontestables que nous produisons, leur donneront un peu de répit face aux marchés boursiers.
Les premiers tests marketing ont donné des résultats très positifs. La clientèle du private banking ou family office (plus de 30 millions de clients très haut de gamme dans le monde) a fait un très bon accueil à ce type d’actifs financiers.
Boursica : Comment expliquez-vous que devant de telles révolutions, la chaîne des acteurs du marché de l’art, en occident reste aussi conservatrice ?
Thierry Ehrmann :
Je mettrais une nuance. L’ancienne génération, il est vrai, a plus de 30 ans de retard car elle ne négociait majoritairement que des œuvres d’artistes décédés pour avoir la certitude de ne pas connaître d’émissions d’œuvres nouvelles de cet artiste. Aujourd’hui, principalement en Asie mais aussi en Amérique du Nord et en Europe, les artistes vivants et contemporains dépassent souvent en rendement les modernes qui, selon les critères de l’histoire de l’art, sont tous décédés. Nous sommes donc en présence de près d’un million d’artistes plasticiens reconnus, vivant exclusivement de leurs œuvres, avec un prix moyen de cession au premier marché de 8000 à 15 000 euros (galeries) et au second marché (ventes aux enchères) de 30 000 à 70 000 euros. Artprice est la seule société au monde qui possède l’intégralité des biographies et données indicielles de ces artistes. D’où le fait que le premier et second marché sont constamment sur Artprice en mode gratuit ou payant. Pour comprendre le retard de l’ancienne génération, je vous livre une anecdote très révélatrice: le Président d’une des plus grandes Maisons de Vente françaises m’a avoué cet été qu’il réfléchissait à Internet, « compte tenu que nous venions de dépasser dans le monde les 200 millions de connectés ». C’est terrorisant d’entendre de la part de ce Président par ailleurs très érudit une telle ineptie, alors que nous sommes plus de 2,5 milliards d’internautes dans le monde. Cela vous permet de comprendre le retard abyssal pris par la vieille garde.
Boursica : Votre connaissance intime des artistes vient du fait que vous êtes vous-même sculpteur-plasticien, depuis 30 ans, si on lit votre document de référence en chapitre « facteurs risques » le paragraphe « personne clé » ?
Thierry Ehrmann :
Oui effectivement, mon statut de sculpteur-plasticien me permet d’être au cœur de la communauté artistique pour comprendre sa mutation, ses besoins, ses interrogations, et ses désirs.
Boursica : Vous trouvez encore le temps de produire vos œuvres ?
Thierry Ehrmann :
Tout à fait ! Je viens par exemple de finir cet été une installation monumentale de 99 sculptures d’acier brut de 50 tonnes dénommée » Les Sentinelles Alchimiques », sur 9000 m2 qui enveloppent comme un infra mince, décrit par Marcel Duchamp, mes 3600 œuvres constituant le corpus de la Demeure du Chaos / Abode of Chaos dixit le New York Times, qui est aussi le siège social d’Artprice et de Groupe Serveur. C’est à ce jour une des installations statuaires les plus importantes d’Europe.
Boursica : Le marché s’est donc décuplé en combien de temps ?
Thierry Ehrmann :
En moins de 20 ans, nous sommes passés de la peinture traditionnelle à l’huile où le temps de séchage de la toile se chiffrait en mois alors que désormais, les jeunes artistes utilisent l’acrylique en peinture et les innovations technologiques et industrielles pour produire leurs sculptures et installations et l’on considère désormais qu’une production d’œuvre se mesure en semaines. D’où une production d’œuvres dans le monde qui a été multipliée par 20 en moins de 25 ans. L’explosion de ce marché, qui touche désormais une multitude de générations et de statuts sociaux avec près de 300 millions d’amateurs, collectionneurs et de professionnels de l’Art, provient du coût unitaire des oeuvres qui baisse, les rendant accessibles à un très grand nombre.
Boursica : On a quand même sur les jeunes artistes des variations de prix très importantes ?
Thierry Ehrmann :
Je ne dis pas le contraire mais ces jeunes artistes, grâce à l’Internet et notamment notre place de marché normalisée où ils ont un espace dédié, savent très vite s’adapter à la correction du marché, en diminuant leur production ou en changeant de continents au profit des zones de croissance. En face, nous avons les vieux acteurs qui sont parfois obligés d’arrêter des ventes, voire bloquer des catalogues déjà imprimés car la correction des prix est beaucoup plus rapide qu’une vente aux enchères classique, qui demande un minimum de 4 à 9 mois de préparation. Dans l’absolu, ils ont acquis, de manière intuitive, une réaction au marché proche des meilleurs marchands. Le mythe de l’artiste maudit est définitivement révolu.
Boursica : Est-ce une des raisons qui vous amène la majeure partie des Maisons de Vente du monde entier sur Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Evidemment, les Maisons de Vente, avec la place de marché normalisée d’Artprice, vont pouvoir construire ou modifier au fil des jours leurs ventes aux enchères par notre intranet sécurisé, en collant littéralement au marché avec la certitude de pousser leurs ventes sur notre fichier client ultra qualifié qui est le plus important au monde à ce jour. On passe donc d’une fourchette d’un semestre à quelques jours pour faire aboutir la vente aux enchères dans de bonnes conditions, tant pour l’acheteur que pour le vendeur et de plus avec la certitude de déboucler la vente et la trésorerie en quelques jours.
Boursica : Jusqu’où Artprice compte aller diffuser ses informations, gratuites ou payantes ?
Thierry Ehrmann :
Disposant de ressources serveurs et de bandes passantes en surcapacité, car nous sommes, à travers Groupe Serveur, notre propre opérateur, nous diffusons nos données gratuites ou dans de rares cas, à très faible prix dans les milieux universitaires, les écoles d’art dans le monde, les associations d’artistes, les sociétés de droits d’auteur, les historiens d’art, les chercheurs etc… J’assume de dire que nous avons la volonté de créer une véritable addiction à toute personne dans le monde qui a une quelconque relation avec le marché ou l’histoire de l’art. Artprice pour 2010 a fourni en données gratuites près de 54 millions de visiteurs. Dans la mesure où nous ne perdons pas d’argent, cette addiction a pénétré pratiquement tous les organismes institutionnels ou privés qui s’intéressent à l’art dans le monde. Il faut savoir être très patient mais avec la croissance de l’Internet, nous sommes bien dans la loi de Robert Metcalfe qui dit que « l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs. »
Boursica : Suite au 1er interview, vous avez eu un conflit avec Artnet, qu’en est-il ?
Thierry Ehrmann :
La société Artnet qui n’a pas le même métier que nous, a du baisser la garde sur les propos de l’interview que nous maintenons en tous points alors que nous avons mis en place les procédures à son encontre pour violation de nos droits de propriété intellectuelle. Au passage, je modifie mes propos du 1er interview en indiquant qu’une simple journée de bourse d’Artprice correspond désormais pour l’année 2011, en volume financier, à environ 3 mois de bourse d’Artnet. De plus, on peut constater qu’Artnet est sorti en septembre du marché officiel pour aller au marché libre allemand. Ce qui correspond a une régression terrible pour les actionnaires comme pour la société.
Boursica : Puisque vous parlez de bourse, Artprice en est où ?
Thierry Ehrmann :
Au 5 Octobre 2011, Artprice connaît la meilleure performance boursière française sur le marché réglementé avec +158% de variation et un volume traité sur le titre de plus de 702 millions d’euros depuis le 1er janvier 2011. Une fois de plus, le marché est animal et instinctif. De tels chiffres indiquent clairement que le marché a fait ses propres investigations, diligenté ses propres études et enquêtes au cœur du marché de l’Art. On ne traite pas une somme de 700 millions d’euros en neuf mois de transactions par hasard, surtout dans le pire krach boursier de l’histoire. En vieux boursier, je dirais qu’on a parlé vrai au marché, et que le marché a parfaitement entendu et répondu par les volumes et le cours d’Artprice.
Boursica : Puisqu’on parle toujours de bourse, avez-vous malgré le krach de cet été les mêmes objectifs que lors de notre 1er interview de juin 2011 ?
Thierry Ehrmann :
Absolument ! Je maintiens rigoureusement nos objectifs de juin 2011, à savoir, que le cours est d’abord revenu sur les niveaux atteints en 2005/2006, soit 30 euros quand on a commencé à parler de la transposition de la Directive Services. Ce cours a été une simple remise à niveau avant que la France n’exaspère pendant 5 ans l’Europe par son coté pathétique en refusant la réforme des enchères notamment par voie électronique. Je maintiens sérieusement qu’on ne peut que partir d’une base de 67 euros qui était notre plus haut cours de cotation avant la création de la place de marche normalisée en 2005. On a tenu l’ensemble des engagements de notre prospectus d’introduction. Nous sommes même très au-dessus des engagements du prospectus de 1999. Je vous rappelle que nous avons atteint, il y a encore 3 mois, 58 euros, dans des volumes très conséquents.
Je réitère donc que le dicton « cours vu, cours revu » est une très vieille règle de la bourse. Artprice qui a démontré que cet adage s’appliquait à elle de manière incontestable même en pleine crise.
Boursica : Au fond de vous, quelle est votre vision de l’économie actuelle en occident ?
Thierry Ehrmann :
Je vous répondrai simplement avec ce propos du théoricien Antonio Gramsci » il y a crise quand l’ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau monde ne peut pas naître ». En restant dans la métaphore, « le monde est une grande famille où quand je vais en Europe, je trouve un vieil ami rongé par une longue maladie incurable. Puis quant je vais en Asie, je suis confronté à un adolescent plein d’énergie et d’insolence et quant je reviens aux USA, je vois un homme obèse qui refuse de constater son état et continue sa boulimie frénétique ». Ces propos doivent nous faire comprendre que la crise est désormais existentielle et qu’elle demande un supplément d’âme et d’histoire sans quoi nous allons droit dans le mur.
Boursica : L’actualité étant ce qu’elle est, que pensez vous de Steve Jobs qui vient de décéder ?
Thierry Ehrmann :
Il était tout simplement iconoclaste et avait cette capacité d’accomplir ses rêves en les incarnant dans l’industrie de l’informatique qui est sans pitié. Sa passion lui a permis d’imaginer et conceptualiser le 21 ème siècle. Je le décrirais à mes yeux, plus comme un philosophe de l’ère numérique et du nomadisme qu’un chef d’entreprise. Je pense que là où il est aujourd’hui, il est déjà en train de nous préparer la version 9.0 de l’iPad tridimensionnelle 7G !
Boursica : Je vous repose donc à nouveau la question du 1er interview : avez-vous une prédiction pour l’avenir d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Je réitère que nous avons tenu tous nos engagements bien au-delà du prospectus d’introduction de 1999, en passant à travers la crise du NASDAQ de 2000, les attentats du 11 septembre 2001, la guerre en Irak de 2003, la grande crise financière démarrée en 2007 et qui est loin d’être finie avec la pire débâcle que constituent les dettes étatiques. Je connais très peu de sociétés cotées sur le marché réglementé qui en sont sorties vivantes sans jamais avoir procédé à des augmentations de capital et qui ont acquis durant cette période une position de leader mondial incontesté. Par rapport à l’interview de juin 2011, je modifie par contre ma position pour l’avenir d’Artprice car je pense que nous sommes désormais qu’à 5 % de l’histoire d’Artprice compte tenu des accords et contacts que nous avons bâtis depuis trois mois après l’adoption de la loi du 20 juillet 2011 et que désormais, une grande partie de notre histoire future se situe en Asie.
Second part of an exclusive interview with Thierry Ehrmann, CEO of Artprice.com (9 October 2011)
Paris, October 10, 2011
Second part of an exclusive interview with Thierry Ehrmann, CEO of Artprice.com (9 October 2011)
Boursica: Since our first interview in early June, a lot has happened to Artprice and to financial markets.
We have many questions to which we would like you to give detailed answers.
Firstly, why, in your opinion, did the exclusive interview that you gave to Boursica in June 2011 about Artprice – presented in several languages on Google (and view 210 000 times so far) – elicit so much interest from the public?
(Interview of June 2011: http://serveur.serveur.com/Press_Release/pressreleaseEN.htm#20110606)
Thierry Ehrmann?
I just think French shareholders are frustrated with politically correct communiqués from companies listed on regulated markets that require doctorate level educations to decrypt.
The first interview recounts in plain language the extraordinary story of Artprice’s development, created from scratch 14 years ago, to become the world leader in art market information. The story’s appeal is intimately linked to the fact that it concerns, above all, an extraordinary human adventure and with an exceptional team, a huge project considered almost utopian at the time, but which has now become a hard reality, used every day by 1.3 million Artprice members and millions of free users who ultimately purchase information on Artprice when the time is right for them.
Boursica: In that first interview you talked about Artprice’s uninterrupted sequence of unprecedented legal disputes. The company’s development therefore hasn’t been all roses?
Thierry Ehrmann:
Artprice’s history has indeed involved many legal battles on different continents. You cannot break into the world’s oldest monopoly – the art market – without treading on some people’s feet. But in that interview, I clearly argued that today you cannot judge a company simply by its accounts, balance sheet and annexes. In 2011, non-tangible assets and particularly intellectual property have become, to quote Paul Getty, the petroleum of the 21st century. IFRS still cannot measure numerous human, financial and scientific factors which are fundamental for appreciating a group such as Artprice.
Boursica: This sort of language may be appropriate for your small shareholder audience, but is it enough for financial professionals!
Thierry Ehrmann:
Absolutely! You cannot imagine the number of fund managers, corporate bankers and financial analysts who have admitted to me that, with that interview, they have at last obtained a really useful insight into Artprice, one that had been lacking in the 10 years of registration documents and regulatory information that has been in circulation. It is even possible that one day Artprice will be studied as a case example at the SFAF (Société Française des Analystes Financiers – French School of Financial Analysis).
Boursica: So in your view, the communication issued by listed companies on regulated markets is simply a coded way of saying nothing?
Thierry Ehrmann:
Regulated information, contrary to conventional wisdom, can disclose a lot more than we imagine. Some listed companies should stop railing against the AMF and other supervisory authorities. What I am talking about is the way certain companies conduct a kind of self-censorship. Who is going to invest in equity on the basis of a quarterly publication that contains very little in the way of concrete reality? The recent communiqués from the banks are of course a perfect example… particularly concerning their stress tests and their risk exposure. In just three months, we have heard some extremely conflicting information…
Boursica: So what should senior management teams do?
Thierry Ehrmann:
Business leaders should have an honest and almost physical relationship with markets and shareholders. Of course, this involves time, endurance and the management of sometimes passionate feedback, but these are the rules of the game. All honest, passionate and full communication leads mechanically to shareholder or fund manager disinhibition because these people are constantly subjected to the dictates of sterile press releases and so when they hear or read something « real », they sometimes go with Artprice.
Boursica: Let’s talk again about the law of 20 July 2011 which transposed the European Services Directive into French law, and about its impact on online auctions. What does this mean for you?
Thierry Ehrmann:
It represents a huge victory for us after eleven years of legislative hell, European lobbying and a merciless war against a small cast of individuals that was hell-bent on perpetuating this monopoly which has survived since 1556 to the 21st century. All kinds of twisted strategies have been thrown at us… but they have only strengthened our confidence that we had, in the form of Artprice’s Standardized Marketplace and the behaviour logs of our 1.3 million members in accordance with European laws on data personal, a very important share of the global art market. The legal allegation of concerted practices that Artprice has filed with the anti-trust authorities is currently being investigated and it contains some highly incriminating information for our opponents. This case will no doubt generate some very interesting news in the near future.
Boursica: This hard-headed determination to resist change by what you call a « cast », does it have its roots in an economic logic or in a simple loss of social status?
Thierry Ehrmann:
An old rule says that the degree of aggressiveness of the opponent tells you, in real time, the distance you are from the vault where he reigns supreme. From this point of view, with 126 trials of which 117 have been won on different continents (see the first interview), we were sure, without a shadow of a doubt, that we were extremely close to acquiring, legally, this monopoly without an abuse of a dominant position. I would liken our war with the old guard to the process described in Tomasi of Lampedusa’s The Leopard – a perfect metaphor for what we have experienced.
Boursica: This law is applicable since 1 September 2011. What are you waiting for?
Thierry Ehrmann:
Indeed, 1 September 2011 is the date of application of the law, but I invite you to read Article 5 where are obliged to wait for a joint Order from the Ministry of Justice and the Ministry of Culture concerning the movement of cultural assets. This Order will soon be declared. I should clarify that an Order is not subject to any legislative debate and, as its name suggests, allows uniquely for the determination of the applicative methodology of a given piece of legislation. There is therefore no risk that a third party could slow down in any manner whatsoever this unilateral communiqué.
Boursica: Some of our members told us the Figaro newspaper had decided to launch itself in the auction world.
Thierry Ehrmann:
Nothing new… I remind you that the Dassault family is both the owner of Figaro and one of France’s major auction houses, Artcurial. For years, the Figaro has run full-page advertisements for Artcurial. It was therefore natural that the Figaro, under its own brand, should promote the sales of the auction houses in its own group (amongst others), but the Figaro, as a legal entity, is not an operator within the meaning of the Act of 20 July 2011. I remind you that for several years now Artprice, through a partnership, has been providing almost all the data and text for the Special Issue of Figaro Fine Art – Guide to the Art Market.
Boursica: Specifically, how will auctions on Artprice actually take place? Will it be like eBay?
Thierry Ehrmann:
Absolutely not! For many reasons: the average hammer price being, according to our studies, around 12,000 euros, this requires a fundamentally different legal and commercial approach. Our model is primarily based on clearly identified members. Thanks to an agreement we have signed with Interpol’s Stolen Works of Art database, on our system, buyers can check at any time, from any page in our site, whether the artwork being presented for sale is subject to any claim, search warrant or ownership dispute.
Unlike the well-known public auctions services, Artprice imposes on its customers a permanent legal presence which I believe provides the confidence necessary for the success of our Standardized Marketplace as an online auction broker operating remotely by electronic means. In effect, Artprice has been working over the past 5 years with nearly 70 criminal investigation departments around the world allowing Artprice to build an unrivalled level of Internet confidence that is strengthened by its constant collaboration with artists, beneficiaries and experts.
However, our real advantage is our decision to set up escrow accounts with release instructions in which Artprice has conceptualised all possible legal scenarios to ensure that its online sales are indisputable and can be conducted with a level of confidence rarely equalled on Internet. This escrow principle is the same principle used by notaries and lawyers in transactions.
Boursica: Can you tell us exactly how this escrow account will work?
Thierry Ehrmann:
So I will briefly describe the process: when the seller, via a series of procedures, validates the highest bidder of the auction, the buyer must physically transfer the amount, by any means of payment he may wish to use, to an escrow bank account using a unique username and account I-D number. You know the golden rule… a crook will never pay for something in advance. In our framework, the seller has a strong guarantee with the money transferred to a trusted third party. Then, after a highly codified set of procedures, the buyer will definitively validate the sale and give the instruction to release the funds so that the seller can collect the proceeds of the sale and Artprice, in turn, can receive its commission, ranging from 4.5% to 9%, depending on the products and services used in the sale. Our great strength is that we start with a database where each of our 1.3 million members is attributed a confidence index score in compliance with the European directives on personal data.
Boursica: So according to you, the security on Artprice would be almost greater than at a traditional auction house.
Thierry Ehrmann:
Indeed… I would say that our excellent knowledge of the digital economy, combined with our highly advanced computer systems and our unmatched attention to the legal dimension, means that our auctions and other services enjoy a better level of security than that which obtains in the old economy. According to the French Payment Cards Economic Interest Group, we have had, for over 10 years, one of the lowest rates of credit card rejection.
Boursica: In our first interview you described exactly how Artprice can, on its Marketplace, meet the demand of a client wishing to sell, for example, a sculpture by Armand: « Les Poubelles Organiques » by extracting from its billions of client logs all clients who are fans of Armand, his sculptures in particular and more specifically of the period in which he produced Les Poubelles Organiques. Since then however, you have reported further progress; what is that?
Thierry Ehrmann:
Once again, the art market is still way behind the global reality. We must remember that we went from 50 million Internet users in 2000 to over 2.5 billion Internet-connected people in 2011. In 2013, we will largely exceed the three billion threshold. That is why, we have received from around the world – after the law passed on 20 July 2011 – a number of highly interesting proposals from groups operating in the art market and financial groups who believe that just as the virtual stock market replaced the old trading floor, so our Standardized Marketplace is not just an option… but an obligation! I remind you that our parent Group Server, of which I am the founder, has been on the Internet since 1985.
Boursica: What exactly are we talking about here? Potential clients or potential competitors for Artprice?
Thierry Ehrmann:
In the first interview, I clearly explained that Artprice’s Standardized Marketplace is subject to massive intellectual property protection, and on a number of different continents. So we are talking about potential clients and major accounts.
Boursica: What do you mean by potential clients? Since you have said in your press releases that almost 83% of Auction Houses and art experts already work with you.
Thierry Ehrmann:
Indeed, that figure is correct and confirmed. I’m talking about new clients and groups, mainly Asian, relatively young and very wealthy, who cannot envisage the art market of the 21st century, so they say, without a business or capitalistic alliance with Artprice’s Standardized Marketplace. They bring us community networks, hundreds of thousands of buyers and sellers, because they rightly believe that the art market will take off seriously when the intermediation margin collapses, which according to the Council of Voluntary Sales, is about 37.5%.
Boursica: What is their business model and where is your advantage?
Thierry Ehrmann:
Despite a dominant position, there are still – especially in Asian countries like China, of course, (the world’s no. 1 art marketplace)… but also Singapore, Hong Kong etc. – a number of capillary networks that cannot be apprehended. Our partners have fully understood the value-added they bring us and they have integrated, contrary to what is generally believed, the insurmountable barrier of intellectual property that is indeed a very substantial barrier to entry (cf Apple vs. Samsung). So they modelled – with large sums of money that no European is able to commit – a war machine by using affinity marketing to piggyback our Standardized Marketplace. Simply speaking, we are implementing white and/or free brands. For them, the cards have been dealt, and some of them are already forecasting their IPOs. It’s not for nothing that we are patiently preparing the opening of a subsidiary and data rooms in Hong Kong which is the testing laboratory of the People’s Republic of China and the gateway to all of Asia. Hong Kong is already one of the top five capitals of the global art market.
Boursica: So does this mean in concrete terms that Artprice is going to participate in IPOs?
Thierry Ehrmann:
We need to understand that the crisis which started in 2007 is, in my opinion, a sign of the decline of the West and certainly not just another recession. I have no time to lose. While in Europe, it takes me three months to get an appointment with a key player, in Asia, we are already drafting memoranda of understanding. As such, it is clear that Artprice will use for its own account all the interest of future IPOs of these major players whose projected funding will, in some cases, be larger than Sotheby’s, which is listed on the NYSE.
Boursica: Who can exceed Sotheby’s capitalization?
Thierry Ehrmann:
I am thinking, for example, of Poly International Auction, a leading Chinese auction house that we have known physically for a number of years and which is preparing its IPO without the slightest concern for the collapse of Western financial markets. There are also a large number of players who have understood the sociological mechanism of art fairs and biennials and found in the social network, Artprice Insider (that we have been developing for nearly two years with sociologists, market players and its members) a revolutionary way to perpetuate an art fair, which by nature is an ephemeral phenomenon, but nonetheless necessary.
Boursica: Does this mean the end of Contemporary Art fairs as we know them?
Thierry Ehrmann:
Ultimately, yes… but in practice, of course not… they will still continue and will act as the highlights of art news, the continuity of which, throughout the year will be on Artprice Insider amongst other sources. Here again, we had to patiently deconstruct the socio-economic mechanism of international fairs. To understand this revolution, dealers and galleries, in the 1990s, considered international fairs as a way to boost their sales. Today, their main concern is to exchange information with their clients and colleagues and, at the very least, to earn enough to cover the cost of their stand. Again, we replace an expensive and ephemeral physical network by a low-cost and permanent digital network. We must not forget that there are more than 300 international art fairs a year, which is a heresy from an economic point of view. Only historical and powerful Fairs such as the FIAC – with whom we have jointly edited for the last 5 years the bilingual annual report on the Contemporary Art market – will survive.
Boursica: In the current economic crisis which is unprecedented, is art really a safe haven?
Thierry Ehrmann:
Many studies by economists, sociologists and researchers have been published in the 20th century on the profitability of artworks, but these researchers did not have right econometric tools. They used, in general, arithmetic tools which were based on a comparison approach; but this approach induced errors since their studies involved a heterogeneous market type, as I explained in the first interview. To recap, we can trace a work that has been identified and « standardized » by us from a sales catalogue in 1908 as it is sold at auction regularly through the subsequent decades. Our system allows us to be sure it is the same artwork. We therefore know its value and performance year by year, and for this reason, we are the only company in the world to have a flawless econometric method (base on repeat sales) that can be applied to all « homogeneous » works.
That’s why we set up indices and tools from the financial milieu that measure the performance of Old, Modern and Contemporary art. Our statistics show without any doubt that in certain price ranges and concerning certain artists or specific works, the price performance is almost constant, regardless of external factors, including the collapse of financial markets.
Boursica: That seems to suggest we could have derivative instruments based on the art market?
Thierry Ehrmann:
Indeed, we have international partners from the private banking and finance sectors who, together with our data, are preparing the securitization of artworks for which we own the entire history of prices and indices. We should not forget that artworks were involved in the launch of the first banks in Europe and for many centuries they were used as pledges and guarantees and as vehicles of fiduciary value.
Boursica: Who will be their professional buyers and their final clients?
Thierry Ehrmann:
Mainly financiers, who usually have good knowledge of the art market and who believe that these derivative products – backed by the reliable indices that we produce – give them additional protection against stock market volatility.
The first marketing tests have been very positive. Clients of private banks or family offices (more than 30 million HNWIs around the world) were very receptive to this type of financial asset.
Boursica: Why do you think that – faced with such revolutionary changes – the existing structure of the Western art market is so conservative?
Thierry Ehrmann:
I would not be quite so categorical. The older generation is indeed at least 30 years behind because it was mainly negotiating works by deceased artists. This gave them the certainty that very few new works by the artists would appear on the market. Today, mainly in Asia but also in North America and Europe, Contemporary living artists often produce more than their Modern peers who, according to art history criteria, are all dead. So we are in the presence of nearly a million recognized artists, living exclusively from their work, with an average sale price on the primary market of 8,000 to 15,000 euros (galleries) and to the secondary market (auctions) of 30,000 – 70,000 euros. Artprice is the only company in the world with full biographies and index data for these artists. Hence the fact that the primary and secondary markets are constantly on Artprice in both free and paid access. To illustrate the backwardness of the older generation, I will give you a very telling anecdote: the President of a leading French auction houses told me he was thinking this summer about the Internet, and he said « … given that we have now exceeded 200 million internet connections in the world… ». It’s terrifying to hear such nonsense from such a distinguished and otherwise learned CEO; the number of Internet users worldwide is today well over 2.5 billion! The old guard is indeed a long way behind reality.
Boursica: Under the « key person » section of the chapter on « Risk Factors » in your Registration Document, we learn that you have yourself been an artist-sculptor for 30 years. Is this intimate knowledge of artists a special advantage?
Thierry Ehrmann:
Yes indeed, my status as a sculptor-artist allows me to be at the heart of the arts community and to understand its evolution, its changing needs, its problems and its ambitions.
Boursica: Do you still find time to produce works?
Thierry Ehrmann:
Absolutely! For example, I just finished this summer a monumental 50 ton installation of 99 steel sculptures called Les Sentinelles Alchimiques (The Alchemical Sentinels) on 9000 m² that envelop like a Duchampian infra-mince my 3600 works comprising the corpus of the « Abode of Chaos » (dixit The New York Times), which is also the headquarters of Artprice and Server Group. It is currently one of the largest sculptural installations in Europe.
Boursica: How long has it taken the market to increase tenfold?
Thierry Ehrmann:
In less than 20 years we have moved from traditional oil paintings for which the drying-time on the canvas took months to a world of acrylic paint and technological and industrial innovations that allows sculptures and installations to be produced in weeks not months. Hence the volume of artworks produced in the world has been multiplied by 20 in less than 25 years. The explosion of this market – which now affects a multitude of generations and social statuses with nearly 300 million non-professional buyers, collectors and art professionals – is being fuelled by the falling unit production cost of the artworks, making them accessible to a much broader public.
Boursica: We still see very large price swings for works produced by young artists?
Thierry Ehrmann:
Yes that’s true, but these young artists, via the Internet and thanks to our Standardized Marketplace, where each has a dedicated space, know how to adapt very quickly to the market correction, by reducing their production or by moving to continents where there is a stronger economic growth. Facing them is a generation of old players who are sometimes forced to stop sales or block already printed catalogues because the price correction can occur much faster than it takes to organise a conventional auction sale, which requires a minimum of 4 to 9 months preparation. Ultimately, today’s artists have acquired, intuitively, a reaction to the market close to that of the best merchants. The myth of the « cursed artist » is gone forever.
Boursica: Is this one of the things that attracts most of the entire world’s auction houses to Artprice?
Thierry Ehrmann:
Of course, the auction houses, with Artprice’s Standardized Marketplace, will be able to build or modify their auctions on a daily basis through our secure intranet, literally sticking to the market with the certainty of growing sales in our ultra-qualified client database, which is the largest in the world today. So what used to take six months – i.e. organising a successful auction sale in proper conditions – now takes several days for both the buyer and the seller, and, with the certainty of settling the sale and transferring the cash within just a few days.
Boursica: How far will Artprice disseminate its information, free or paid?
Thierry Ehrmann:
We have colossal resources in terms of servers and bandwidth overcapacity, because we are, through Server Group, our own operator; we distribute our data free or in rare cases with very low prices to academic establishments, art schools around the world, artists’ associations, copyright companies, art historians, researchers, etc … I don’t mind saying that we aim to make any person in the world that has any relation to the art market or art history an addict of Artprice. In 2010, Artprice provided free data for nearly 54 million visitors. As long as we do not lose money, we are perfectly happy to create this addiction that has penetrated almost all the institutional and private organizations interested in art around the world. You have to be very patient, but with the growth of the Internet, Robert Metcalfe’s law applies: « the usefulness of a network is proportional to the square of the number of its users. »
Boursica: Following the first interview, you had a dispute with Artnet. What was that about?
Thierry Ehrmann:
Artnet, which is not in the same business as us, had to lower its guard on the comments contained in the interview (that we maintain in every way) as we have launched proceedings against them for violation of our intellectual property rights. By the way, I would like to adjust what I said in the first interview by indicating that in a single trading day Artprice represents a volume of transactions in the year 2011 equivalent to about 3 months of trading Artnet. In addition, we note that Artnet exited the official market in September to enter the free market in Germany, which is a terrible regression for both its shareholders and for the company.
Boursica: Speaking of the stock market, how is Artprice doing?
Thierry Ehrmann:
At 5 October 2011, Artprice posted the best stock market performance on the French regulated market with +158% and a total transaction volume of more than 702 million euros since 1 January 2011. Once again, the market is an instinctive animal. These figures clearly indicate that the market has made its own investigation, commissioned its own studies and investigations at the heart of the Art Market. You do not exchange 700 million euros in nine months of transactions by accident, especially during the worst stock market crash in history. In old stock market lingo, I would say that we spoke the truth to the market, and the market has fully heard and replied in both volume and price.
Boursica: Are your targets the same as in our first interview in June 2011, despite the crash this summer?
Thierry Ehrmann:
Absolutely! I am strongly maintaining our targets communicated in June 2011, namely, that the price has first of all returned to the levels reached in 2005/2006, i.e. 30 euros when we started talking about the transposition of the Services Directive. This price was a simple return to normal before France decided to exasperate Europe for 5 years by its pathetic refusal to transpose the reform of the auction market, particularly, the electronic aspect. I seriously maintain that our target price should be at least 67 euros which was our highest quoted price before the creation of the Standardized Marketplace in 2005. We have fulfilled all the commitments of our listing prospectus. In fact we are way ahead of the commitments in the 1999 prospectus. I remind you that we have reached 58 euros, in very substantial volumes, and there are still three months to go…
I therefore reiterate that the old stock market adage: « price seen, price re-seen » is indeed a market reality. Artprice has proved that this adage applies to it beyond any doubt… even in times of crisis.
Boursica: In all honesty, what is your vision of the Western economy?
Thierry Ehrmann:
I will answer you simply by quoting the theorist Antonio Gramsci « there is a crisis when the old world will not die and the new world cannot be born ». Remaining with the metaphor, « the world is one big family in which in Europe I find an old friend plagued by a long incurable disease. Then in Asia, I am faced with a teenager full of energy and insolence, and as I return to the States, I see an obese man who refuses to see his condition and continues his bulimic frenzy ». These words should make us understand that the crisis is now existential and it requires additional soul and history, without which we are heading straight into the wall.
Boursica: News being what it is, what do you think of Steve Jobs who has just died?
Thierry Ehrmann:
He was simply iconoclastic and had the ability to accomplish his dreams by embodying them in the computer industry that is indeed a merciless arena. His passion allowed him to imagine and conceptualize the 21st century. I would describe him more as a philosopher of the digital age and of nomadism than as an entrepreneur. I am sure that where he is today, he is already preparing the version 9.0 of the tri-dimensional iPad 7G!
Boursica: Please allow me to repeat the question I asked you in the first interview: do you have a prediction for the future of Artprice?
Thierry Ehrmann:
I reiterate that we have kept our commitments beyond the listing prospectus of 1999, passing through the crisis of the NASDAQ in 2000, the attacks of 11 September 2001, the Iraq war of 2003, the huge financial crisis that started in 2007 and that has now become a colossal state debt debacle. I know very few companies listed on the regulated market that have survived without ever having carried out capital increases, and which have gained, during this period, a world leader position! Compared with the June 2011 interview, I change my position concerning the future of Artprice because in view of the agreements and contacts that we have built in the three months since the adoption of the Law of 20 July 2011, I believe we have reached only 5% of Artprice’s story, and I believe that henceforward much of our future history will be in Asia.
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To read the first interview: 5 June 2011, Exclusive interview with Thierry Ehrmann, CEO of Artprice.com: http://serveur.serveur.com/Press_Release/pressreleaseEN.htm#20110606
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Suite de l’interview exclusive de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com (9 Octobre 2011)
Suite de l’interview exclusive de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com (9 Octobre 2011)
Boursica : Depuis notre interview de début juin, de nombreux événements ont marqué l’actualité d’Artprice et les marchés financiers.
Nous avons beaucoup de questions auxquelles nous aimerions des réponses précises de votre part.
En premier lieu, pourquoi, selon vous, l’interview exclusif de Boursica en Juin 2011 sur Artprice présenté en plusieurs langues sur Google, avec plus de 210 000 résultats à ce jour, a fait l’objet d’un tel intérêt du public ?
Interview de Juin 2011 :
http://serveur.serveur.com/Press_Release/pressreleaseFR.htm#20110606)
Thierry Ehrmann :
Je pense tout simplement que les actionnaires français sont exaspérés des communiqués politiquement corrects pour lesquels il faut une formation bac+9 pour décrypter les messages des sociétés cotées sur le marché réglementé.
Relisez attentivement le 1er interview et vous verrez, qu’en racontant simplement, avec un parler vrai, l’histoire atypique et hors du commun d’Artprice, de sa création ex-nihilo pour devenir en 14 ans le leader mondial de l’information sur le marché de l’art, vous comprendrez ainsi qu’il y a avant tout, une aventure humaine extraordinaire et une équipe hors du commun, un projet titanesque considéré presque comme une utopie, qui est devenu désormais une réalité implacable, qu’utilise chaque jour les 1,3 million membres d’Artprice ainsi que des millions d’utilisateurs gratuits qui tôt ou tard achèteront l’information payante sur Artprice le moment propice.
Boursica : En relisant le 1er interview, on s’aperçoit que l’histoire d’Artprice est aussi une suite ininterrompue de combats judiciaires hors normes, l’histoire n’est donc pas seulement idyllique ?
Thierry Ehrmann :
Il est vrai que l’histoire d’Artprice est parsemée de nombreuses guerres judiciaires sur les différents continents. On n’accède pas au monopole du plus vieux marché du monde qu’est l’Art sans hélas, des fleuves de sang. Mais dans cet interview, on met aussi en lumière qu’on ne peut pas appréhender un groupe simplement par ses comptes, bilans et annexes, notamment en 2011, où l’immatériel et la propriété intellectuelle deviennent selon le célèbre Paul Getty, le pétrole du 21ème siècle. Les normes IFRS n’appréhendent pas encore de nombreux indicateurs humains, financiers et scientifiques qui pourtant, sont fondamentaux pour décrypter un groupe comme Artprice.
Boursica : Ces propos visent uniquement les petits porteurs mais certainement pas les professionnels de la finance !
Thierry Ehrmann :
Détrompez vous ! Vous n’imaginez pas le nombre de gérants de fonds, banquiers d’affaires et analystes financiers qui m’ont avoué qu’ils avaient enfin eu, avec cet interview, la véritable perception qu’ils n’avaient pas perçu dans son intégralité, dans nos 10 années de document de référence et d’informations réglementées. Il est possible un jour qu’Artprice soit l’objet d’une session à la SFAF (Société Française des Analystes Financiers).
Boursica : Donc selon vous, les sociétés cotées sur le marché réglementé sont victimes de la langue de bois ?
Thierry Ehrmann :
L’information réglementée, contrairement à des idées reçues, permet de dire beaucoup plus de choses que l’on imagine. Que certaines sociétés cotées arrêtent de pester contre l’AMF ou autres Autorités de régulation. Simplement les sociétés émettrices sont victimes de ce qu’on appelle en presse écrite l’auto-censure. Qui peut aujourd’hui acheter des actions sur une publication trimestrielle dénuée de toute réalité concrète. Un très bon exemple nous est donné avec les communiqués de certaines banques, notamment sur leurs stress tests et leurs expositions aux risques où l’on s’aperçoit, qu’en moins de trois mois, leurs communiqués disent tout et son contraire …
Boursica : Alors que doivent faire les dirigeants ?
Thierry Ehrmann :
Il appartient aux dirigeants d’avoir une relation intègre et presque charnelle avec le marché et les actionnaires. Bien sûr, cela implique du temps, de l’endurance et la gestion des retours parfois passionnels, mais c’est la règle du jeu. Toute communication franche, passionnée et entière entraîne mécaniquement des désinhibitions d’actionnaires ou de gérants de fonds qui subissent le diktat des communiqués stériles et qui de facto, se lâchent parfois avec Artprice.
Boursica : Revenons à la loi du 20 juillet 2011 qui adopte la Directive Services européenne en droit interne, et notamment sur les enchères électroniques en ligne. Où en êtes vous ?
Thierry Ehrmann :
Elle représente pour nous une immense victoire après onze années de chemin de croix législatif, de lobbying Européen et une guerre sans pitié contre un tout petit nombre d’individus d’une caste qui était persuadé de perpétuer ce monopole, né en 1556, au 21ème siècle. Tous les coups les plus tordus nous ont certes fatigués, mais ont renforcé notre certitude que nous détenions, avec la place de marché normalisée d’Artprice et les logs de comportement de nos 1,3 million membres dans le respect des lois européennes sur les données personnelles, une part très importante du marché de l’art mondial. La plainte diligentée par Artprice pour entente illicite devant l’Autorité de la Concurrence est en cours d’instruction avec des pièces confondantes pour les adversaires. Des rebonds sont à attendre prochainement.
Boursica : Cet acharnement d’un petit nombre des membres de cette caste, selon vos propos, naît-il d’un raisonnement économique ou de la perte d’un rang social ?
Thierry Ehrmann :
Une vieille règle édicte que le degré d’agressivité de l’adversaire vous donne, en temps réel, la distance à parcourir pour rentrer dans la salle des coffres où il règne en maître. De ce point de vue, avec 126 procès dont 117 gagnés sur différents continents (voir le 1er interview), notre religion a été faite sans l’ombre d’un doute que nous étions extrêmement proches de détenir, en toute légalité, ce monopole, sans pour autant constituer un abus de position dominante. Pour résumer les guerres contre la vieille garde de la caste, le roman « Le Guépard » de Tomasi de Lampedusa est la parfaite adaptation de ce que nous avons vécu.
Boursica : Cette loi est donc applicable depuis le 1er septembre 2011. Pourquoi attendre ?
Thierry Ehrmann :
Effectivement, le 1er septembre 2011 est la date d’application de la loi mais je vous invite à lire l’article 5, où nous sommes dans l’attente, d’un arrêté conjoint du Ministère de la Justice et du Ministère de la Culture, relative à la circulation des biens culturels. Cet arrêté arrivera prochainement. Il est bon de préciser qu’un arrêté ne fait l’objet d’aucun débat législatif et comme son nom l’indique, permet juste de définir des modalités. Il n’existe donc aucun risque qu’un tiers puisse ralentir de quelques manières que ce soit ce communiqué unilatéral.
Boursica : Certains de nos membres nous ont parlé du Figaro qui partait dans les ventes aux enchères.
Thierry Ehrmann :
Rien de neuf, je vous rappelle que la famille Dassault est à la fois propriétaire du Figaro et d’une des principales Maisons de Vente françaises, Artcurial. Depuis des années, le Figaro a des pleines pages de promotion pour Artcurial. Il était donc normal que le Figaro, sous sa propre marque, pousse les enchères vers entre autres les maisons de vente du Groupe mais le Figaro, en tant que personne morale, n’est pas opérateur au sens de la loi du 20 juillet 2011. Je vous rappelle qu’Artprice dans le cadre d’un partenariat, fournit la quasi intégralité des données et textes depuis plusieurs années pour le hors série Figaro Beaux Art – Guide du marché de l’art.
Boursica : Concrètement, les enchères sur Artprice vont se dérouler comme par exemple sur eBay ?
Thierry Ehrmann :
Absolument pas ! Et ce, pour une multitude de raisons : l’enchère moyenne se situant, selon nos études, autour de 12 000 euros, ceci implique une approche juridique et commerciale fondamentalement différentes. Notre principe réside avant tout sur des membres parfaitement identifiés, avec des œuvres où les acheteurs peuvent utiliser à tout moment, sur l’ensemble de nos pages, grâce à notre accord , INTERPOL’s Stolen Works of Art database, permettant à la clientèle d’Artprice de vérifier si l’oeuvre présentée fait l’objet d’une poursuite judiciaire.
A contrario de services de ventes aux enchères grand public et notoirement connus, Artprice impose à sa clientèle une présence judiciaire permanente qui donne, selon moi, la confiance nécessaire au bon déroulement de sa Place de Marché Normalisée en tant qu’opérateur de courtage aux enchères réalisées à distance par voie électronique. Je précise qu’Artprice travaille depuis 5 ans avec près de 70 polices judiciaires de différentes nationalités, ce qui a permis à Artprice d’établir un niveau de confiance rarement égalé sur l’Internet, renforcé par la collaboration constante avec les Artistes, les Ayants droits et les Experts.
Notre vrai force est la notion de compte séquestre et mainlevée dans lequel Artprice a conceptualisé tous les scénarios juridiques possibles pour que l’enchère réalisée soit incontestable dans un niveau de confiance rarement égalé sur Internet. Ce séquestre est le même principe qu’utilise les notaires ou les avocats lors de transactions.
Boursica : Pouvez vous être plus clair dans la notion de compte séquestre ?
Thierry Ehrmann :
Je vais donc vous décrire brièvement le process : lorsque le vendeur, à
travers une série de procédures, valide le meilleur acheteur de l’enchère, l’acheteur doit consigner physiquement par tout moyen de paiement à sa convenance la somme sur un compte séquestre de banque, avec un identifiant et compte unique. Il existe une règle intangible: un escroc par nature, n’avance jamais le premier euro. Dans notre cadre, le vendeur détient un gage fort avec la somme consignée par un tiers de confiance . Puis, après toute une série de procédures extrêmement codifiées, l’acheteur valide définitivement la vente et donne mainlevée pour que le vendeur puisse percevoir le produit de son enchère et qu’Artprice, de son côté, perçoive sa commission entre 4,5 % et 9 %, selon les produits et services proposés pour cette enchère. Notre grande force est que nous partons avec une base de données où chacun de nos 1,3 million de membres sont scorés en indice de confiance dans le respect des directives européennes sur les données personnelles.
Boursica : A vous entendre, la sécurité sur Artprice serait presque supérieure à une maison de vente traditionnelle.
Thierry Ehrmann :
Effectivement, si on a une bonne connaissance de l’économie numérique, je persiste à dire que le niveau de sécurité sur les enchères et l’ensemble de nos services, compte tenu de nos développements informatiques et process juridique sont supérieurs à l’ancienne économie. Nous avons toujours eu, depuis plus de 10 ans, un des taux les plus bas de répudiation sur les cartes de crédit selon le GIE carte bancaire.
Boursica : Dans notre 1er interview vous décrivez précisément comment Artprice peut, sur sa place de marché, répondre à la demande d’un client désirant vendre, par exemple, une sculpture d’Armand : Les Poubelles Organiques où Artprice est capable d’extraire de ses milliards de logs les clients qui sont à la fois amateurs d’Armand, de ses sculptures et plus précisément de la période relative à ses Poubelles Organiques mais vous avez fait état depuis de nouvelles avancées, quelles sont-elles ?
Thierry Ehrmann :
Une fois de plus, le marché de l’art a toujours un retard chronique. Il faut rappeler que nous sommes passés de 50 millions d’internautes en 2000 à plus de 2,5 milliards de connectés à l’Internet en 2011. En 2013, les 3 milliards seront très largement franchis. C’est pourquoi, nous avons reçu du monde entier, après la loi adoptée le 20 juillet 2011, des propositions intellectuellement très construites de groupes opérant sur le marché de l’art, ainsi que des groupes financiers qui considèrent, à l’instar des bourses avec la corbeille que les bourses électroniques ont tuées, que notre place de marché normalisée n’est pas une option mais une obligation. Je vous rappelle que notre maison mère le Groupe Serveur, dont je suis le fondateur, est sur Internet depuis 1985.
Boursica : En clair, cela représente quoi ? Des clients ou des concurrents potentiels contre Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Dans le 1er interview, je vous ai clairement expliqué que la place de marché normalisée d’Artprice faisait l’objet d’une multitude de protections au titre de la propriété intellectuelle et ce, sur les différents continents. Nous parlons donc bien de clients et grands comptes potentiels.
Boursica : Qu’entendez vous par clients potentiels ? Vu que vous avez selon vos communiqués près de 83 % des Maisons de Vente et des experts qui travaillent avec vous.
Thierry Ehrmann :
Effectivement, ce chiffre est exact et acquis. Je vous parle de nouveaux clients et groupes principalement asiatiques, relativement jeunes et très fortunés qui ne peuvent conceptualiser le marché de l’art du 21ème siècle, selon eux, qu’avec une alliance commerciale ou capitalistique avec la place de marché normalisée d’Artprice. Ils nous amènent des réseaux communautaires, des centaines de milliers d’acheteurs ou vendeurs car ils considèrent à juste titre que le marché de l’art va exploser quand on va effondrer la marge d’intermédiation, qui rappelons-le, est, selon le Conseil des Ventes Volontaires, à environ 37,5 %.
Boursica : Quel est donc leur modèle économique et où se situe votre avantage ?
Thierry Ehrmann :
Malgré une position dominante, il y a toujours, et notamment dans les pays asiatiques, comme bien sûr la Chine, le numéro 1 mondial du marché de l’Art mais aussi Singapour, Hong Kong … etc., des réseaux capillaires que vous ne pouvez pas appréhender. Nos interlocuteurs ont parfaitement compris la valeur ajoutée qu’ils nous amènent et ils ont intégré, contrairement aux idées reçues, la barrière infranchissable de la propriété intellectuelle qui est une terrible barrière d’entrée (cf. Apple c/ Samsung). Ils ont donc modélisé, avec des fonds très importants ce qu’aucun Européen n’est capable d’engager, une machine de guerre se greffant par un marketing affinitaire sur notre place de marché normalisée. Pour faire simple nous mettons en place des marques blanches et/ou franches. Pour eux, la messe est dite, et ils prévoient déjà pour certains leur introduction en bourse. Ce n’est pas pour rien que nous préparons patiemment l’ouverture d’une filiale et des salles machines à Hong Kong qui est le laboratoire d’essai de la République Populaire de Chine et la porte d’entrée de toute l’Asie. Hong Kong est déjà dans les cinq premières places du marché de l’art mondial.
Boursica : Concrètement, Artprice va donc participer à des introductions ?
Thierry Ehrmann :
Il faut comprendre que la crise qui a démarré en 2007 est selon moi, le signe d’un déclin de l’Occident et certainement pas une énième récession. Je n’ai pas de temps à perdre. Quand en Europe, je mets trois mois pour faire aboutir un rendez vous avec un acteur clé, en Asie, nous sommes déjà en train de rédiger des protocoles d’accord. A ce titre, il est évident qu’Artprice utilisera pour son propre compte tout l’intérêt des futures introductions de ces acteurs majeurs dont les projections de capitalisation seraient, pour quelques uns , supérieures à Sotheby’s qui est cotée au NYSE.
Boursica : Qui peut en capitalisation dépasser Sotheby’s ?
Thierry Ehrmann :
Je pense par exemple Poly International Auction, une des principales maisons de vente chinoises que nous connaissons physiquement depuis un temps certain et qui est en train de préparer son IPO sans se soucier une seconde de l’effondrement des marchés financiers occidentaux. Il y a par ailleurs une multitude d’acteurs qui ont compris le mécanisme sociologique des Foires d’art contemporain et des Biennales et qui retrouvent dans le réseau social Artprice Insider, que nous développons depuis près de deux ans, avec des sociologues, des acteurs du marché et ses membres, une manière révolutionnaire de faire perdurer une foire qui, par nature, est un phénomène éphémère mais pour autant nécessaire.
Boursica : C’est donc la fin des Foires d’art contemporain ?
Thierry Ehrmann :
Dans l’absolu oui, dans la pratique bien sûr que non, elles vont encore perdurer et se situeront comme des moments forts de l’actualité artistique, dont la continuité dans l’année sera, entre autre, sur Artprice Insider. Là aussi, il fallait démonter patiemment le mécanisme sociologique et économique des foires internationales. Pour comprendre cette révolution, les marchands et galeries, dans les années 90, considéraient les foires internationales comme un moyen de booster leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, leur préoccupation essentielle est d’échanger de l’information avec leur clients et confrères et, de manière subsidiaire, de pouvoir a minima payer leur stand. Une fois de plus, on substitue au réseau physique, onéreux et éphémère par nature un réseau numérique peu coûteux et permanent. Il ne faut pas oublier que nous sommes à plus de 300 foires internationales par an, ce qui est une hérésie d’un point de vue économique. Seules des Foires historiques et puissantes comme par exemple la Fiac, avec laquelle nous éditons en commun depuis 5 ans le rapport annuel bilingue sur le marché de l’Art contemporain, survivront.
Boursica : Dans la crise économique actuelle qui est sans précédent, l’art est-il vraiment une valeur refuge ?
Thierry Ehrmann :
Beaucoup d’études d’économistes, de sociologues et de chercheurs ont été éditées au cours du 20ème sur la rentabilité des œuvres d’art, mais ces chercheurs ne possédaient pas les bons outils économétriques. Ils utilisaient, en règle générale, des moyennes arithmétiques, usaient de la méthode des comparables, mais cela induisait des erreurs car leurs études portaient sur un marché de type hétérogène comme je vous ai expliqué dans le 1er interview. Pour rappel, une oeuvre qui a été identifiée et normée par nous sur un catalogue de vente de 1908 et qui passe encore régulièrement, de maisons de vente en maisons de vente au travers des décennies, nous permet d’affirmer qu’il s’agit de la même oeuvre. On en connaît donc la cote et le rendement année par année, et c’est pour cela, qu’on est la seule société au monde à pouvoir avoir une méthode économétrique irréprochable (les ventes répétées) portant sur l’ensemble des œuvres homogènes.
C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place des indices et des outils issus des milieux financiers pour mesurer les performances, des anciens, modernes et contemporains. Il est incontestable, chiffres à l’appui, que sur certaines fourchettes de prix, avec une typologie d’artistes ou d’œuvres précises, on passe à travers les crises et la performance est quasiment constante, quels que soient les éléments exogènes et notamment l’effondrement des marchés financiers.
Boursica : On peut donc imaginer une bourse avec des produits dérivés ?
Thierry Ehrmann :
Effectivement, nous avons différents partenaires internationaux issus du private banking et de la finance qui, avec nos données, préparent la titrisation sur des œuvres d’art dont nous maîtrisons tout l’historique des prix et indices. Il ne faut pas oublier, que les œuvres d’art ont été au démarrage des premières banques en Europe, et durant de nombreux siècles, objets de nantissements et gages et donc de valeurs fiduciaires.
Boursica : Quels seront donc ces acheteurs professionnels et leurs clients finaux ?
Thierry Ehrmann :
Essentiellement des financiers qui, par ailleurs, possèdent généralement une très bonne culture du marché de l’art et qui considèrent que ces produits dérivés, adossés à des indices incontestables que nous produisons, leur donneront un peu de répit face aux marchés boursiers.
Les premiers tests marketing ont donné des résultats très positifs. La clientèle du private banking ou family office (plus de 30 millions de clients très haut de gamme dans le monde) a fait un très bon accueil à ce type d’actifs financiers.
Boursica : Comment expliquez-vous que devant de telles révolutions, la chaîne des acteurs du marché de l’art, en occident reste aussi conservatrice ?
Thierry Ehrmann :
Je mettrais une nuance. L’ancienne génération, il est vrai, a plus de 30 ans de retard car elle ne négociait majoritairement que des œuvres d’artistes décédés pour avoir la certitude de ne pas connaître d’émissions d’œuvres nouvelles de cet artiste. Aujourd’hui, principalement en Asie mais aussi en Amérique du Nord et en Europe, les artistes vivants et contemporains dépassent souvent en rendement les modernes qui, selon les critères de l’histoire de l’art, sont tous décédés. Nous sommes donc en présence de près d’un million d’artistes plasticiens reconnus, vivant exclusivement de leurs œuvres, avec un prix moyen de cession au premier marché de 8000 à 15 000 euros (galeries) et au second marché (ventes aux enchères) de 30 000 à 70 000 euros. Artprice est la seule société au monde qui possède l’intégralité des biographies et données indicielles de ces artistes. D’où le fait que le premier et second marché sont constamment sur Artprice en mode gratuit ou payant. Pour comprendre le retard de l’ancienne génération, je vous livre une anecdote très révélatrice: le Président d’une des plus grandes Maisons de Vente françaises m’a avoué cet été qu’il réfléchissait à Internet, « compte tenu que nous venions de dépasser dans le monde les 200 millions de connectés ». C’est terrorisant d’entendre de la part de ce Président par ailleurs très érudit une telle ineptie, alors que nous sommes plus de 2,5 milliards d’internautes dans le monde. Cela vous permet de comprendre le retard abyssal pris par la vieille garde.
Boursica : Votre connaissance intime des artistes vient du fait que vous êtes vous-même sculpteur-plasticien, depuis 30 ans, si on lit votre document de référence en chapitre « facteurs risques » le paragraphe « personne clé » ?
Thierry Ehrmann :
Oui effectivement, mon statut de sculpteur-plasticien me permet d’être au cœur de la communauté artistique pour comprendre sa mutation, ses besoins, ses interrogations, et ses désirs.
Boursica : Vous trouvez encore le temps de produire vos œuvres ?
Thierry Ehrmann :
Tout à fait ! Je viens par exemple de finir cet été une installation monumentale de 99 sculptures d’acier brut de 50 tonnes dénommée » Les Sentinelles Alchimiques« , sur 9000 m2 qui enveloppent comme un infra mince, décrit par Marcel Duchamp, mes 3600 œuvres constituant le corpus de la Demeure du Chaos / Abode of Chaos dixit le New York Times, qui est aussi le siège social d’Artprice et de Groupe Serveur. C’est à ce jour une des installations statuaires les plus importantes d’Europe.
Boursica : Le marché s’est donc décuplé en combien de temps ?
Thierry Ehrmann :
En moins de 20 ans, nous sommes passés de la peinture traditionnelle à l’huile où le temps de séchage de la toile se chiffrait en mois alors que désormais, les jeunes artistes utilisent l’acrylique en peinture et les innovations technologiques et industrielles pour produire leurs sculptures et installations et l’on considère désormais qu’une production d’œuvre se mesure en semaines. D’où une production d’œuvres dans le monde qui a été multipliée par 20 en moins de 25 ans. L’explosion de ce marché, qui touche désormais une multitude de générations et de statuts sociaux avec près de 300 millions d’amateurs, collectionneurs et de professionnels de l’Art, provient du coût unitaire des oeuvres qui baisse, les rendant accessibles à un très grand nombre.
Boursica : On a quand même sur les jeunes artistes des variations de prix très importantes ?
Thierry Ehrmann :
Je ne dis pas le contraire mais ces jeunes artistes, grâce à l’Internet et notamment notre place de marché normalisée où ils ont un espace dédié, savent très vite s’adapter à la correction du marché, en diminuant leur production ou en changeant de continents au profit des zones de croissance. En face, nous avons les vieux acteurs qui sont parfois obligés d’arrêter des ventes, voire bloquer des catalogues déjà imprimés car la correction des prix est beaucoup plus rapide qu’une vente aux enchères classique, qui demande un minimum de 4 à 9 mois de préparation. Dans l’absolu, ils ont acquis, de manière intuitive, une réaction au marché proche des meilleurs marchands. Le mythe de l’artiste maudit est définitivement révolu.
Boursica : Est-ce une des raisons qui vous amène la majeure partie des Maisons de Vente du monde entier sur Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Evidemment, les Maisons de Vente, avec la place de marché normalisée d’Artprice, vont pouvoir construire ou modifier au fil des jours leurs ventes aux enchères par notre intranet sécurisé, en collant littéralement au marché avec la certitude de pousser leurs ventes sur notre fichier client ultra qualifié qui est le plus important au monde à ce jour. On passe donc d’une fourchette d’un semestre à quelques jours pour faire aboutir la vente aux enchères dans de bonnes conditions, tant pour l’acheteur que pour le vendeur et de plus avec la certitude de déboucler la vente et la trésorerie en quelques jours.
Boursica : Jusqu’où Artprice compte aller diffuser ses informations, gratuites ou payantes ?
Thierry Ehrmann :
Disposant de ressources serveurs et de bandes passantes en surcapacité, car nous sommes, à travers Groupe Serveur, notre propre opérateur, nous diffusons nos données gratuites ou dans de rares cas, à très faible prix dans les milieux universitaires, les écoles d’art dans le monde, les associations d’artistes, les sociétés de droits d’auteur, les historiens d’art, les chercheurs etc… J’assume de dire que nous avons la volonté de créer une véritable addiction à toute personne dans le monde qui a une quelconque relation avec le marché ou l’histoire de l’art. Artprice pour 2010 a fourni en données gratuites près de 54 millions de visiteurs. Dans la mesure où nous ne perdons pas d’argent, cette addiction a pénétré pratiquement tous les organismes institutionnels ou privés qui s’intéressent à l’art dans le monde. Il faut savoir être très patient mais avec la croissance de l’Internet, nous sommes bien dans la loi de Robert Metcalfe qui dit que « l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs. »
Boursica : Suite au 1er interview, vous avez eu un conflit avec Artnet, qu’en est-il ?
Thierry Ehrmann :
La société Artnet qui n’a pas le même métier que nous, a du baisser la garde sur les propos de l’interview que nous maintenons en tous points alors que nous avons mis en place les procédures à son encontre pour violation de nos droits de propriété intellectuelle. Au passage, je modifie mes propos du 1er interview en indiquant qu’une simple journée de bourse d’Artprice correspond désormais pour l’année 2011, en volume financier, à environ 3 mois de bourse d’Artnet. De plus, on peut constater qu’Artnet est sorti en septembre du marché officiel pour aller au marché libre allemand. Ce qui correspond a une régression terrible pour les actionnaires comme pour la société.
Boursica : Puisque vous parlez de bourse, Artprice en est où ?
Thierry Ehrmann :
Au 5 Octobre 2011, Artprice connaît la meilleure performance boursière française sur le marché réglementé avec +158% de variation et un volume traité sur le titre de plus de 702 millions d’euros depuis le 1er janvier 2011. Une fois de plus, le marché est animal et instinctif. De tels chiffres indiquent clairement que le marché a fait ses propres investigations, diligenté ses propres études et enquêtes au cœur du marché de l’Art. On ne traite pas une somme de 700 millions d’euros en neuf mois de transactions par hasard, surtout dans le pire krach boursier de l’histoire. En vieux boursier, je dirais qu’on a parlé vrai au marché, et que le marché a parfaitement entendu et répondu par les volumes et le cours d’Artprice.
Boursica : Puisqu’on parle toujours de bourse, avez-vous malgré le krach de cet été les mêmes objectifs que lors de notre 1er interview de juin 2011 ?
Thierry Ehrmann :
Absolument ! Je maintiens rigoureusement nos objectifs de juin 2011, à savoir, que le cours est d’abord revenu sur les niveaux atteints en 2005/2006, soit 30 euros quand on a commencé à parler de la transposition de la Directive Services. Ce cours a été une simple remise à niveau avant que la France n’exaspère pendant 5 ans l’Europe par son coté pathétique en refusant la réforme des enchères notamment par voie électronique. Je maintiens sérieusement qu’on ne peut que partir d’une base de 67 euros qui était notre plus haut cours de cotation avant la création de la place de marche normalisée en 2005. On a tenu l’ensemble des engagements de notre prospectus d’introduction. Nous sommes même très au-dessus des engagements du prospectus de 1999. Je vous rappelle que nous avons atteint, il y a encore 3 mois, 58 euros, dans des volumes très conséquents.
Je réitère donc que le dicton « cours vu, cours revu » est une très vieille règle de la bourse. Artprice qui a démontré que cet adage s’appliquait à elle de manière incontestable même en pleine crise.
Boursica : Au fond de vous, quelle est votre vision de l’économie actuelle en occident ?
Thierry Ehrmann :
Je vous répondrai simplement avec ce propos du théoricien Antonio Gramsci » il y a crise quand l’ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau monde ne peut pas naître ». En restant dans la métaphore, « le monde est une grande famille où quand je vais en Europe, je trouve un vieil ami rongé par une longue maladie incurable. Puis quant je vais en Asie, je suis confronté à un adolescent plein d’énergie et d’insolence et quant je reviens aux USA, je vois un homme obèse qui refuse de constater son état et continue sa boulimie frénétique ». Ces propos doivent nous faire comprendre que la crise est désormais existentielle et qu’elle demande un supplément d’âme et d’histoire sans quoi nous allons droit dans le mur.
Boursica : L’actualité étant ce qu’elle est, que pensez vous de Steve Jobs qui vient de décéder ?
Thierry Ehrmann :
Il était tout simplement iconoclaste et avait cette capacité d’accomplir ses rêves en les incarnant dans l’industrie de l’informatique qui est sans pitié. Sa passion lui a permis d’imaginer et conceptualiser le 21 ème siècle. Je le décrirais à mes yeux, plus comme un philosophe de l’ère numérique et du nomadisme qu’un chef d’entreprise. Je pense que là où il est aujourd’hui, il est déjà en train de nous préparer la version 9.0 de l’iPad tridimensionnelle 7G !
Boursica : Je vous repose donc à nouveau la question du 1er interview : avez-vous une prédiction pour l’avenir d’Artprice ?
Thierry Ehrmann :
Je réitère que nous avons tenu tous nos engagements bien au-delà du prospectus d’introduction de 1999, en passant à travers la crise du NASDAQ de 2000, les attentats du 11 septembre 2001, la guerre en Irak de 2003, la grande crise financière démarrée en 2007 et qui est loin d’être finie avec la pire débâcle que constituent les dettes étatiques. Je connais très peu de sociétés cotées sur le marché réglementé qui en sont sorties vivantes sans jamais avoir procédé à des augmentations de capital et qui ont acquis durant cette période une position de leader mondial incontesté. Par rapport à l’interview de juin 2011, je modifie par contre ma position pour l’avenir d’Artprice car je pense que nous sommes désormais qu’à 5 % de l’histoire d’Artprice compte tenu des accords et contacts que nous avons bâtis depuis trois mois après l’adoption de la loi du 20 juillet 2011 et que désormais, une grande partie de notre histoire future se situe en Asie.
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Pour lire la première interview : 5 juin 2011 Interview exclusive de Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.com : http://serveur.serveur.com/Press_Release/pressreleaseFR.htm#20110606
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